Publié le 1 mai 2015 à 23h30 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 18h55
«Ils ont voulu nous enterrer profondément, ils ne savaient pas que nous étions des graines» ont lancé dans la manifestation marseillaise ce 1er mai, deux symboles, deux femmes de ménage grecques, Despina Kostopoulou et Evangeli Giannaci. Elles font partie des 465 femmes de ménages du Ministère des Finances grec qui ont mené quinze mois de combat après leur licenciement ou plus exactement leur mise à disposition. Quinze mois d’une lutte qui a pris fin avec la victoire de Syriza. Le 7 mai, un an, après qu’elles aient décidé de camper devant le Ministère, une Loi de réintégration sera votée par le Parlement, un dispositif qui concerne 3 900 personnes.
Despina Kostopoulou explique : «Nous n’avons en effet pas été licenciées mais mises à disposition c’est à dire que nous n’avons pas eu d’indemnités de licenciement mais 75% de notre salaire pendant 8 mois puis plus rien». Elle évoque les contraintes de l’actuel gouvernement pour éviter la cessation de paiement. «Alors que la pauvreté est immense en Grèce et qu’il faudra plusieurs années pour en sortir». Mais, ajoute-t-elle: «Rien n’est simple mais l’espoir et les sourires renaissent. La Grèce change, elle commence à espérer».
Elles sont les invitées du collectif Marseille avec les Grecs qui comprend des associations, Attac, le PCF, le Parti de gauche… Un militant d’Attac explique : «Notre collectif a vu le jour peu de temps avant la victoire de Syriza. Comment faire autrement à Marseille ? J’ai l’habitude de dire que, lorsque l’on enlève tous les étrangers à Marseille, il ne reste plus que les Grecs. Alors, plus sérieusement, il était important de soutenir ce mouvement, cette mobilisation populaire qui permet de susciter de l’espérance. Et, au sein de cela, un symbole, ces femmes de ménage qui se sont battues, à la surprise quasi générale. Qui ont dit non à la fatalité».
Christine Mendelsohn, Front de Gauche, ajoute : «Face à des institutions européennes qui tentent de les étouffer les grecs ont besoin de savoir qu’ils ont des soutiens en Europe. C’est ainsi qu’aujourd’hui des Marseillais sont à Athènes pendant que nous, nous accueillons deux militantes grecques».
Le FN dit soutenir la Grèce, Nikos Graikos, représentant de Syriza à Paris, de réagir: «C’est une manipulation médiatique. Nous n’avons rien avoir avec ces gens, d’autant moins que le FN comme Aube Dorée, votent toutes les mesures anti-sociales».
Patricia MAILLE-CAIRE