Publié le 22 février 2016 à 23h01 - Dernière mise à jour le 29 novembre 2022 à 12h31
Le 21 février 1944, les 22 membres du groupe Manouchian étaient fusillés au Mont-Valérien. Une exécution qui est accompagnée d’une campagne menée par le service de propagande allemande en France : l’affiche rouge. Un anniversaire célébré dans un contexte grave où le Président de la République s’inscrit dans une révision de la constitution avec au programme la déchéance de nationalité qui a concerné, dans un premier temps les bi-nationaux, avant de s’adresser à tous les Français. Ce tragique anniversaire du 21 février 1944 permet de replacer, dans un contexte historique, le coup que peut porter une telle révision. Ce que pourrait produire un tel texte entre de mauvaises mains, car là est bien la question. Cette révision n’apporte rien dans la lutte contre le djihadisme, pire, elle divise et donc affaiblit alors qu’il y a tant à faire, que la menace est aussi grande. Et puis, cet anniversaire invite, aussi , à citer Aragon :
«Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tâche de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE ».
Michel CAIRE