Publié le 30 août 2021 à 8h42 - Dernière mise à jour le 1 novembre 2022 à 14h54
Au terme de la cérémonie commémorative du 77e anniversaire de la Libération de Marseille qui s’est tenue ce dimanche 29 août, Benoît Payan, le maire de Marseille devait avancer: «Cette journée est très particulière pour notre ville. Nous ne devons jamais oublier que Marseille fût libérée le 29 août 1944 par des hommes venus d’ailleurs, d’Algérie, du Maroc, d’Afrique, avec les forces de la Résistance et des soldats. Ces combattants sont morts pour Marseille, pour la France, pour notre liberté».
Cérémonie au cours de laquelle, le maire de Marseille déclare: «Notre devoir est de ne jamais oublier, raison pour laquelle nous donnons à une de nos écoles le nom d’Ahmed Litim, engagé volontaire en 1943, ce tirailleur algérien est mort, à 24 ans, le 25 août 1944, au pied de Notre-Dame-de-la-Garde, sous le feu des occupants nazis, lors des combats pour la libération de Marseille.». Il rappelle: «Marseille est vieille de 2600 ans. Il faut comprendre, préserver notre passé car pour comprendre où l’on va il importe de savoir d’où l’on vient». Parmi les nombreuses personnalités présentes on notait celle du Préfet de Région, Christophe Mirmand et de la Préfète de Police, Frédérique Camilleri de la députée européenne Sylvie Brunet, des autorités militaires et religieuses.
plus de 200 navires sont coulés et le célèbre pont transbordeur de Marseille détruit
Avant le traditionnel dépôt des gerbes, deux jeunes lauréats du concours national de la résistance et de la déportation reviennent sur ces journées historiques. Ils évoquent Le 27 mai 1944, à 10 heures 50 minutes, arrivent dans le ciel à 4 ou 5 000 mètres d’altitude sept vagues de bombardiers américains et canadiens qui larguent sur le centre ville plus de 800 bombes de 250 à 500 kilos. Le 15 août 1944 a lieu le débarquement en Provence. À cette occasion, l’occupant se retranche dans ses bunkers, se terre mais continue de se battre contre la résistance et fait sauter les installations portuaires : plus de 200 navires sont coulés et le célèbre pont transbordeur de Marseille détruit.
La bataille de Toulon a lieu du 20 au 26 août 1944. A Marseille, les combats ont lieu du 21 au 28 août 1944. Les soldats, sous les ordres du général de Goislard de Monsabert, sont chargé de libérer Marseille : 12 000 hommes, essentiellement de la 3e division d’infanterie algérienne (3e DIA), des groupements de tabors marocains (GTM) et du CC1 (Combat Command 1) de la 1ère division blindée (1ère DB).
La résistance locale contribue à la libération de la ville
Le lundi 21 août, la résistance lance l’insurrection accompagnée d’un mot d’ordre de grève générale. Les résistants occupent rapidement nombre de bâtiments et de carrefours mais, mal armés et peu nombreux, leur position est critique jusqu’à l’arrivée des tirailleurs algériens de la 3e division d’infanterie algérienne et des goumiers marocains du général Guillaume appuyés par le Combat Command 1 de la 1ère division blindée (1ère DB) qui pénètrent dans Marseille le mercredi 23.
dès le 24 août, Raymond Aubrac prend possession de la préfecture
Dès le 24 août, Raymond Aubrac prend possession de la préfecture et organise l’administration alors que les combats avec l’armée allemande se poursuivront jusqu’à la capitulation du général Schaeffer le 28 août. Et c’est le 27 août qu’ont lieu les combats de Notre-Dame-de-la-Garde. C’est là que le char Jeanne d’Arc sera détruit, aujourd’hui symbole de la libération de Marseille, symbole du courage d’hommes et de femmes qui, jusqu’au sacrifice de leur vie, ont permis cette victoire. Au cours des combats pour la libération de Marseille, le nombre de soldats de l’Armée française et FFI tués et blessés s’élèvent à entre 1 400 et 1 800 dont près de la moitié parmi les goumiers marocains (150 tués et 540 blessés). Du côté allemand, on dénombre environ 2 000 tués et 11 000 prisonniers.
Marseille: «la Vaillante cité»
Enfin c’est à Raymond Alexander qu’il revient de lire la citation à l’ordre de l’armée de Marseille: «la Vaillante cité, qui subit, du fait de sa position stratégique, les coups des armées alliées, et les durs sévices de l’ennemi. 7 Bombardements des plus meurtriers. 8 000 Habitants tués ou blessés. De nombreux immeubles détruits. Ses installations portuaires ravagées. Son quartier du Vieux-Port rasé. Mutilée dans ses œuvres vives, Marseille supporte avec courage son tragique destin, et refuse fièrement de s’incliner, devant la volonté de l’Allemand. 3 054 de ses habitants meurent en déportation».
Michel CAIRE
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