Publié le 24 avril 2017 à 17h02 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 16h02
On a eu la confirmation avec la violoniste Anne-Sophie Mutter, que le chef von Rarajan fit débuter alors qu’elle venait d’avoir treize ans, que la valeur n’attend pas le nombre des années. Jugement confirmé en la personne du violoniste allemand Daniel Lozakovich, 16 ans à peine, déjà deux ans de carrière et un engagement discographique chez Deutsche Grammophon et de Rémi Geniet, pianiste français né en 1992 à Montpellier, déjà remarqué dans de nombreux festivals et dont les deux CD consacrés à Bach et Beethoven ont fait sensation. Virtuoses ils le sont, et le resteront à n’en pas douter au regard de leur dernière prestation où ils étaient associés en concert au Théâtre du jeu de Paume. C’est par la Chaconne de la Partita pour violon seul de Bach que David Lozakovich a débuté le récital en donnant d’emblée du volume à la partition, laissant entrevoir des possibilités infinies. Subtilité ensuite, absence d’emphase avec la Sonate pour violon et piano n° 7 de Beethoven, (moins souvent donnée que la 5, la 9 ou la 10) que Daniel Lozakovich a interprété rejoint au piano par un Rémi Geniet ici très introverti, plutôt en retrait, moins explosif qu’on ne pouvait s’y attendre. Si bien que le dialogue passe mal entre les deux artistes semblant jouer chacun de leur côté surtout dans le premier mouvement. Les choses s’affineront au fil du programme après que l’un comme l’autre visiblement admiratif et impressionné s’adapte mieux à la situation. La sonate pour violon et piano de César Françk, donnée avec éclats sera l’occasion de prouver une fois encore combien le violon de Lozakovich et le piano de Geniet demeurent magiques, et hors normes, compte tenu de leur jeune âge. Un concert de haute tenue, et plein de promesses d’un bel avenir pour les deux interprètes.
Jean-Rémi BARLAND