5e Festival de Pâques d’Aix-en-Provence – Un portrait de Thierry Escaich par lui-même et ses amis musiciens

Publié le 20 avril 2017 à  11h13 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  16h02

Thierry Escaich (Photo Caroline Doutre)
Thierry Escaich (Photo Caroline Doutre)

Sous le titre de «Portrait de Thierry Escaich» c’est une illustration vivante de l’art musical de ce compositeur, né en 1965, qui lui a été rendu, dans le cadre du Festival de Pâques, par ses amis du Trio Wanderer et la pianiste Claire-Marie Le Guay que Thierry Escaich connaît depuis très longtemps. C’est également une sorte de carte blanche qui lui fut confiée, le musicien ayant choisi tous les éléments structurant le programme. D’emblée le Trio Wanderer a présenté avec pédagogie la philosophie du «Trio Vitebsk» d’Aaron Copland, écrit par l’artiste américain dans l’inspiration de Chostakovitch. Un thème juif revient dans un son rappelant les cloches, puis après un passage sombre, une fête villageoise et sur des accords frappés du piano un esprit de tragédie. Parfaitement à l’aise dans ce genre d’exercice le Trio Wanderer s’en est acquitté avec rigueur et joie. Puis,Thierry Escaich entra sur la scène du Conservatoire pour expliquer et commenter ses quatre propres œuvres jouées en continuité par lui-même et Claire-Marie Le Guay venue le rejoindre sur une étude impressionniste pour piano écrite en mémoire de Dutilleux. Ses improvisations à l’orgue montrèrent sa technicité et son inventivité, tout comme Choral’s dream, une œuvre mêlant, chose assez rare piano et orgue. Ici dans un style impressionniste on retrouve précise Thierry Escaich un chatoiement continu du piano venant éclairer l’orgue. Très intéressant aussi les « Lettres mêlées » d’Escaich nous permirent de retrouver le Trio Wanderer dans ce qui fut la partie la plus aride, mais également la plus intéressante de la soirée. Ces lettres mêlées s’inspirant de Bach, pour son côté choral, de Brahms, dans son aspect romantique, et de Bartok, avec l’idée d’une danse irrégulière poussent davantage à la réflexion qu’elles ne touchent le cœur. Fin de programme plus classique avec «la cathédrale engloutie» et «La danse de Puck» de Debussy, et un scherzo festif de Saint-Saens, suivi d’un duo orgue piano de Widor, tout à fait réjouissant. Un récital de musique contemporaine très lisible et parfaitement maîtrisée par ses interprètes.
Jean-Rémi BARLAND

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