6e Festival de Pâques d’Aix-en-Provence (Jour 9) – Flûte et piano magiques

Publié le 4 avril 2018 à  22h40 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  18h40

Emmanuel Pahud à la flûte et Khatia Buniatishvilli, au piano ont offert au Conservatoire un récital d’une grande force poétique. (Photo Caroline Doutre)
Emmanuel Pahud à la flûte et Khatia Buniatishvilli, au piano ont offert au Conservatoire un récital d’une grande force poétique. (Photo Caroline Doutre)
C’est dans l’écrin du Conservatoire Darius Milhaud que s’est tenu le concert réunissant la pianiste Khatia Buniatishvilli et le remarquable Emmanuel Pahud qui fait la brillante carrière que l’on sait en tant que flûte solo de l’Orchestre Philarmonique de Berlin. Un concert haut de gamme, où loin des excès sonores dont elle peut se montrer coutumière, Khatia Buniatishvili a offert un jeu sobre, subtil, tout en intériorité et retenue. Piano magique donc, et flûte de la même teneur pour servir un programme original, où l’on verra combien Emmanuel Pahud possède un sens poétique de la musique. Robert Schumann pour commencer : le «Fantasiestücke, opus 73 » qui destiné à la clarinette, violon et violoncelle, bénéficie ici d’un arrangement pour flûte et piano de toute beauté signé Emmanuel Pahud en personne. Les notes s’envolent durant les trois mouvements en forme de sonate et nous transportent dans un monde féérique. Pour continuer des variations pour piano et flûte de «La Belle Meunière» de Schubert, serties comme un diamant. Après l’entracte changement de compositeur mais pas d’esprit. Nous aurons, centenaire de la mort de Debussy oblige, le «Prélude à l’après-midi d’un faune», dans une transcription pour flûte et piano signée Nikolaï Platonov. Le dialogue permanent et assez bouleversant d’ailleurs entre les deux instruments on le retrouvera magnifié dans la transcription pour flûte et piano de la sonate pour violon et piano en la majeur de César Franck. Quatre mouvements fins et racés, et la manière dont nos deux complices se sont emparés de l’œuvre nous ferait presque oublier…le violon d’origine. C’est de fait tout un orchestre qui semble surgir des deux instruments dans une mise en espace harmonieuse et surprenante. Applaudissements nourris du Conservatoire archi-comble, les spectateurs ont salué avec faste et enthousiasme cette nouvelle belle soirée du Festival de Pâques.
Jean-Rémi BARLAND

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