Publié le 6 avril 2018 à 21h06 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 18h40
Un trio d’une ampleur mondiale
Changement de décor en début de soirée, on passe du Jeu de paume au Conservatoire Darius Milhaud, pour un concert réunissant le violoniste Renaud Capuçon, le violoncelliste Kian Soltani (dont le premier disque «Home» contient l’Arpeggione de Schubert magistralement enregistrée avec Aaron Pilsan), et le pianiste-chef d’orchestre Lahav Shani. Deux trios pour cordes et clavier au programme : le 3e de Dvorak, et celui de Tchaïkovski, deux chefs-d’œuvre qui s’imposent comme des sommets d’émotion et de difficultés musicales. Dire que la prestation des trois virtuoses fut parfaite est un faible mot. L’excellence fut au rendez-vous, chacun écoutant l’autre, et jouant avec lui de façon singulière. Mais ce qui frappa au-delà de la performance technique, ce fut l’esprit du concert : nous assistâmes en effet à un récital empreint de complicité, d’osmose, d’union sacrée. Animé de fraternité devrait-on dire, tant se dégagea la volonté de servir ensemble la musique, et l’esprit de rencontre. Pas d’ego, pas de boursouflures sonores, mais sur scène trois esthètes fiers et heureux d’associer leurs cultures et nationalités différentes dans un même mouvement de partage. Si bien que le public fera un triomphe aux trois concertistes à l’issue de cette nouvelle mémorable soirée du Festival de Pâques.
Jean-Rémi BARLAND