Publié le 30 mars 2018 à 22h14 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 18h40
Cent musiciens, ceux de l’Orchestre National de France, un chef, Emmanuel Krivine et un soliste, le pianiste Francesco Piemontesi pour un programme des plus originaux correspondant parfaitement à un Festival comme celui de Pâques à Aix, avec des œuvres de Franck, Strauss et Debussy. Les Variations symphoniques pour piano et orchestre de César Franck ne font pas partie des pièces les plus données en concert. Pour nombre d’auditeurs, en ce jeudi soir au Grand Théâtre de Provence, ce fut une découverte… Une belle découverte. Par la grâce d’un orchestre coloré et solide superbement dirigé mais aussi par la présence d’un soliste irréprochable. Virtuosité, précision, couleurs: rien n’a manqué à Francesco Piemontesi dans cette interprétation aboutie. Des qualités dont il fit de nouveau preuve, ensuite, pour Burlesque en ré mineur de Richard Strauss, toujours soutenu par un orchestre rutilant, très présent sans jamais contrarier le pianiste. Une belle osmose. Piemontesi qui allait se mettre, si besoin en était, la totalité du public dans la poche avec un bis splendide, sensible et lumineux : un mouvement de sonate de Mozart. Après la pause, Emmanuel Krivine allait donner relief et couleurs aux «images pour orchestre» de Debussy avec une direction intelligente et soutenue, au point d’en laisser s’échapper la baguette de ses mains, pour solliciter avec bonheur la totalité des pupitres du National. Gigues, Iberia et Rondes de printemps ponctuaient cette quatrième soirée festivalière qui est à classer au rang des grands moments de la manifestation.
Michel EGEA