Publié le 24 janvier 2021 à 19h19 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 12h35
Avec 714 projets, portés par les collectivités, entreprises, agriculteurs et associations, l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse est loin d’avoir chômée en 2020 et s’est massivement engagée pour soutenir les investissements en faveur de l’eau et de la biodiversité en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
A lui seul, l’appel à projets «Rebond Eau Biodiversité Climat 2020-2021 », a déjà permis d’engager 89,3 M€ dans les territoires de Rhône-Méditerranée et de Corse. Soit près de la moitié de l’enveloppe globale de 180 M€, prévue pour cette accélération de la transition écologique.
Répartition des 89,3 millions
• 51 % des aides (43,5 M€) sont destinés aux opérations d’amélioration de l’assainissement et de l’eau potable, portées par les collectivités, avec 26,4 M€ pour l’eau potable, dont 22,5 M€ pour des travaux sur les réseaux afin de sécuriser l’approvisionnement ou à rénover les infrastructures; et 17,1 M€ pour réduire les rejets d’eaux usées, dont 11 M€ pour améliorer la collecte et réduire les pollutions par temps de pluie et 6,1 M€ pour les traiter, dont 3 M€ consacrés à la gestion des boues d’épuration.
• 18 % (15,4 M€) sont alloués à une meilleure gestion quantitative de la ressource en eau, dont 11,3 M€ pour réduire les prélèvements en réparant les fuites sur les réseaux d’eau potable ou en modernisant les systèmes d’irrigation agricole et 2,8 M€ pour substituer à des prélèvements dans des ressources déficitaires des prélèvements dans des ressources moins tendues.
• 15 % des aides (12,8 M€) sont en faveur des milieux aquatiques, notamment pour restaurer le fonctionnement naturel des cours d’eau (6,3 M€), préserver les zones humides (1,8 M€), animer les actions à conduire (3,1 M€), et soutenir la reconquête de la biodiversité dans le cadre de l’appel à projets lancé en 2020 (0,5 M€).
• 9 % des aides (7,6 M€) sont affectés à la réduction des pollutions d’origine agricole, dont la quasi-totalité (7,1 M€) est attribué à l’agence de services et de paiement (ASP), en cofinancement avec le Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), pour le versement d’aides aux agriculteurs qui se convertissent à l’agriculture biologique sur des territoires prioritaires pour la restauration de la qualité de l’eau (pesticides et aires d’alimentation de captages d’eau potable).
4 projets sont à souligner tout particulièrement
Suppression de fuites sur le réseau d’eau potable à Hyères (presqu’île de Giens)
La société Suez Eau France, Délégataire de service public (DSP) d’eau potable de la ville de Hyères, doit supprimer la conduite d’approvisionnement de la presqu’île de Giens située sous la route dite du sel. Cette dernière est le théâtre de nombreuses fuites difficilement réparables car elle est localisée sur un site classé. Elle doit être remplacée par une structure neuve de 4,7 kilomètres. Ce chantier est prévu deux années durant et favorisera une économie de 193 000 m3/an sur le bassin du Gapeau et celui de l’Issole-Caramy. Ces 2 bassins versants sont déficitaires en eau et sont dotés d’un Plan de gestion de la ressource en eau (PGRE) qui définit les actions d’économies d’eau à mettre en œuvre pour retrouver l’équilibre.
Réduction des prélèvements d’eau dans la Séveraissette pour l’irrigation des secteurs de la Motte-en-Champsaur, Saint-Eusèbe, les Costes et Chauffayer
L’Association Syndicale Autorisée (ASA) du canal de la Motte Aubessagne souhaite réduire les prélèvements réalisés par quatre structures collectives d’irrigation (ASL du grand canal de la Motte, ASL du canal de Sainte-Eusèbe, ASL du canal de Villard Saint-Pierre et ASA du canal de la Motte Aubessagne) dans la rivière Séveraissette, affluent en rive droite du Drac amont et classée comme déficitaire. Il s’agit donc de coupler trois prises d’eau en une seule. Les économies envisagées sont de l’ordre de 182 l/s (1,5 million de m3 d’eau par an) et dépassent les objectifs réglementaires établis entre 50 et 100 l/s.
Réhabilitation des réseaux d’eau et d’assainissement dans le centre historique d’Arles
La communauté d’agglomération Arles Crau Camargue Montagnette (ACCM) débute un chantier de réhabilitation de réseaux dans le centre historique. Lors de ces travaux, elle veut renouveler 500 mètres de canalisations en amiante-ciment très dégradées au cœur du quartier des arènes, et créer un nouveau collecteur d’eaux usées sur 240 mètres, pour supprimer des rejets directs non traités au Rhône. Pour l’eau potable, la communauté remplace 740 mètres de conduites anciennes sur dix rues du centre-ancien. Au final, l’économie estimée avoisine les 5 200 m3 par an.
Réduction des prélèvements d’eau pour l’irrigation dans la vallée du Jabron
La Société du Canal de Provence a la volonté d’alimenter en eau les secteurs irrigués sur les communes de Noyers, Bevons, Valbelle et Sisteron, soit 120 hectares, à partir de son réseau du Thor, qui prélève dans la Durance. Ce projet doit remplacer l’approvisionnement à partir du Jabron pour lequel une réduction significative des prélèvements est attendue pour soulager le cours d’eau et éviter l’apparition d’assecs en périodes de forts besoins en eau. Pour l’occasion, un réservoir de 2 000 m3 raccordé à la station de pompage du Thor est envisagé, tout comme la pose de 12 kilomètres de canalisations et branchements particuliers. Une économie de 240 000 m3 par an est planifiée
La rédaction