7e Festival de Pâques d’Aix-en-Provence : Une ouverture en cinémascope

Publié le 14 avril 2019 à  20h24 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  23h39

Photo Caroline Doutre
Photo Caroline Doutre

La musique du film de John Badham, signée des Bee Gees et de David Shire, n’était pas au programme mais c’était quand même « Saturday night fever » au Grand Théâtre de Provence pour l’ouverture du 7e Festival de Pâques d’Aix-en-Provence. Salle archicomble qui n’avait d’oreilles que pour écouter le violoniste magnifier les musiques de film devant un excellent orchestre de l’Opéra de Lyon placé sous la baguette du plus toulousain des britanniques, le chef Geoffrey Style ravi de jouer avec Renaud Capuçon, d’être à la tête de cette formation lyonnaise et de diriger pour la première fois à Aix-en-Provence. Alors oui, on pourra toujours dire que pour ouvrir un festival désormais prestigieux, cette programmation semblait un peu légère mais, force est de reconnaître qu’il vaut mieux entendre cette musique interprétée par Renaud Capuçon et son violon que par Zezette et son mélodica… Puis réunir quelque 1 300 auditeurs, dont certains ne seraient jamais venus s’il n’y avait pas eu ce programme, les réjouir et leur donner l’envie de revenir, n’est-ce pas là, aussi, la fonction d’un Festival ? Ce «Cinéma» là, Renaud Capuçon l’avait en tête depuis longtemps pour avoir écouté en boucle un enregistrement similaire d’Itzhak Perlman ; ensuite il y a eu des rencontres et des bandes son, notamment celle de «Cinéma Paradiso» signée Morricone père et fils et l’idée a fait son chemin pour aboutir à l’enregistrement d’un CD, sorti chez Erato en septembre dernier, et qui a connu un succès populaire énorme. Tout comme la série de concerts qui a suivi. Celui de samedi soir au Grand Théâtre de Provence s’inscrivant dans cette lignée. L’occasion de se rappeler que Vladimir Cosma est un compositeur de génie, et pas seulement pour «Le grand blond avec une chaussure noire», sa partition du concerto de Berlin pour le film «La septième cible» étant d’une grande complexité d’écriture. L’occasion de vibrer d’émotion, comme l’instrument de Capuçon, au moment de jouer la musique d’Hippocrate aux enfers, le documentaire tiré du livre de Michel Cymes sur les médecins dans les camps de concentration, une partition de Jean-Pascal Beintus ou à l’écoule du thème principal de «La Liste de Schindler» qui rappelle combien est grand le compositeur John Williams. Puis il y a des écoutes qui remuent les souvenirs enfouis en chacun de nous : amour(s), déception(s), rêve éveillé avec Robert Redford au top de sa forme et aux commandes de son coucou, survolant la brousse en épatant Meryl Streep… Des images, des souvenirs et la beauté des musiques : autant de clés pour un succès populaire.
Michel EGEA

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