7e festival de Pâques d’Aix-en-Provence – David Fray : des variations Goldberg d’exception

Publié le 21 avril 2019 à  22h25 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h47

Dans l’écrin du Jeu de Paume, David Fray s’est attaqué avec maestria et humilité aux
Dans l’écrin du Jeu de Paume, David Fray s’est attaqué avec maestria et humilité aux

Des «Variations Goldberg» de Bach, on connaît bien entendu les versions mythiques signées Glenn Gould, où le pianiste variait les rythmes. Plus près de nous, Nicholas Angelich, un des piliers du Festival de Pâques offrait un enregistrement tout à fait remarquable, où le soliste brillait de mille feux. On retiendra également la performance de Beatrice Rana qui les joua dans le cadre du Festival de Pâques 2017 sur la scène du Jeu de Paume et dont nous avions souligné ici la souplesse de l’interprétation. En cette édition 2019 et toujours dans l’écrin à l’Italienne du Jeu de Paume, c’était au tour de David Fray de s’attaquer à ce monument musical. Disons-le d’emblée sa prestation fut saluée de manière unanime comme étant exceptionnelle. Les 32 morceaux s’enchaînent avec précision, fluidité, autorité et élégance. Chaque note se détachant distinctement les unes des autres, on les entend toutes, sans un couac sans une aspérité. Tour de force pour ce pianiste autant discret que généreusement virtuose dont l’album « Sonates piano et violon Nos. 3, 4, 5, et 6 » de Bach enregistré avec Renaud Capuçon s’impose déjà comme un des grands disques de l’année. La forme particulière de l’œuvre faite de constructions savantes, offre des grandes variétés de tons données avec couleur et un éclat jamais brutal par un David Fray aérien. Contraint en raison du format d’une heure imposé aux artistes pour les concerts de 18h, le pianiste n’a pu jouer toutes les reprises des Variations. Il n’empêche, la réussite est totale, et l’humilité de David Fray, qui n’a d’égale que sa virtuosité, a servi l’œuvre la rendant facile d’accès.
Jean-Rémi BARLAND

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