7e festival de Pâques d’Aix-en-Provence – Marek Janowski fait vibrer d’émotion « Un Requiem Allemand »

Publié le 18 avril 2019 à  22h31 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  11h43

Marek Janowski a fêté en ce début d’année ses 80 printemps. Fort de son expérience et de sa grande sensibilité il a livré une lecture sensible et profonde de ce Requiem Allemand de Brahms qui compte parmi les plus belles pages de musique funèbre. (Photo Caroline Doutre)
Marek Janowski a fêté en ce début d’année ses 80 printemps. Fort de son expérience et de sa grande sensibilité il a livré une lecture sensible et profonde de ce Requiem Allemand de Brahms qui compte parmi les plus belles pages de musique funèbre. (Photo Caroline Doutre)

Il y a du Bach, comme une évidence, dans les chœurs du Requiem Allemand de Brahms. Il y a aussi du Mozart dans la somptueuse, lancinante et puissante marche du 2e mouvement ; des accents de la Maurerische Trauermusik, de cette musique funèbre maçonnique empreinte de solennité et de profondeur composée par le frère Wolfgang. Pour la cinquième soirée du Festival de Pâques d’Aix-en-Provence, c’est le maître Marek Janowski qui était à la tête des 140 exécutants, musiciens, solistes et choristes, chargés de donner la plus longue œuvre composée par Johannes Brahms. Grand spécialiste de la musique allemande, le directeur musical du soir profitait de la qualité des masses mises à sa disposition, l’orchestre symphonique de Bâle et le MDR Rundfunkchor de Liepzig, pour livrer une lecture émotionnellement très engagée de cette musique sacrée qui n’est qualifiée d’allemande qu’en raison de la langue usitée. On le sait, «Ein Deutsches Requiem» n’est pas conçu pour la liturgie et se compose de textes sacrés choisis par Brahms lui-même dans la bible de Luther, mais il est charpenté d’une spiritualité mise en exergue, tout au long de l’interprétation, par Marek Janowski. Le chœur est somptueux, attentif et précis, souple et nuancé, répondant avec bonheur et talent aux sollicitations du maestro. L’orchestre ne manque pas, lui aussi, de nuances à tous les pupitres. L’attaque du premier mouvement, avec les contrebasses, violoncelles et altos seuls, est d’une profondeur extrême et donne la direction d’une interprétation d’où l’émotion ne sera pas absente. Si la soprano Christina Landshamer fut superbe dans son unique intervention «Ihr habt nun Traurigkeit» qui s’achève sur des paroles d’espoir maternelles : « Je vous consolerai comme une mère console son enfant», la prestation du baryton Wilhelm Schwinghammer fut, elle, plus que moyenne. Ce qui est fort dommage car, sans ce bémol, la soirée se serait hissée au niveau des plus intéressantes vécues ici. Mais ne boudons pas notre plaisir et conservons en mémoire cette dimension spirituelle exceptionnelle conférée à l’interprétation par Marek Janowski.
Michel EGEA

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