Publié le 1 mai 2019 à 11h04 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 11h44
Avec une «carte blanche» en forme de transcriptions et versions arrangées, c’est un baisser de rideau des plus originaux qu’avait programmé Renaud Capuçon, dimanche en fin de journée, pour la septième édition du Festival de Pâques. Une ouverture avec la «Kaiser-Walzer» et la «Schatwalzer» de Johan Strauss II revisitées, respectivement, par Arnold Schoenberg et Anton Webern et une deuxième partie consacrée à la version arrangée pour ensemble de chambre de la symphonie n°4 de Gustav Mahler, version signée Erwin Stein. Pour donner ces œuvres, Renaud Capuçon avait réuni à ses côtés de jeunes, et moins jeunes, interprètes qui avaient pour point commun le talent. De la déstructuration des deux valses à la profondeur et la délicatesse des notes de Mahler, le plaisir était au rendez-vous. Il faut dire que chacun des instrumentistes réunis pour la circonstance excelle dans son art et que si l’union fait la force, en ce dimanche après-midi, elle faisait aussi la beauté. Avec, pour nous, un immense coup de cœur pour la Symphonie de Mahler qui ne manque pas de charmes dans cette interprétation particulière qui laisse de côté l’accessoire pour mettre en valeur l’essentiel et s’achever dans la félicité du lied «La vie Céleste» tiré de «Des Knaben Wunderhorn» idéalement donné, pour la circonstance, par la soprano Christiane Karg. Un très beau moment à l’image de cette 7e édition du Festival de Pâques au cours de laquelle l’intérêt du public ne s’est pas démenti puisque 27 000 spectateurs (22 500 places payantes et invitations) sont annoncés pour 27 concerts. Ce qui permet à Dominique Bluzet, le directeur exécutif, de souligner, avec un large sourire, qu’un taux de remplissage de plus de 90% des concerts a été atteint. Signalons aussi que 946 artistes ont été accueillis au long de ces deux semaines, ce qui représente 1 375 nuitées pour l’hôtellerie locale. Le Festival de Pâques est définitivement entré dans la cour des grands et s’il le doit au quotidien à son équipe dirigeante et à l’efficacité des quelque 150 personnes qui l’entourent, il n’existe, rappelons-le, que par la présence d’un mécène exceptionnel, le CIC, et d’un homme, Michel Lucas, ancien président de l’établissement bancaire, disparu il y a quelques mois et auquel cette édition était dédiée. Quant à la 8e édition, son contenu sera dévoilé le 8 octobre prochain…
Michel EGEA