Publié le 24 avril 2019 à 21h26 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 11h44
Une fois n’est pas coutume, commençons par la fin : c’est-à-dire par les rappels que Georges Li a offert au public au terme de son récital donné au Conservatoire Darius Milhaud. Et on saluera sans réserve les morceaux de Gluck, Liszt «La Campanela» et Brahms, où, comme libéré de toutes formes de pression, le pianiste sino-américain né aux États-Unis en 1995 montrait l’étendue de son talent en devenir. Voire en construction au regard de la première partie assez décevante de son concert. S’attaquant aux «32 variations en do mineur » de Beethoven, Georges Li peinait d’emblée à trouver un équilibre entre la virtuosité et l’émotion. Se lançant ensuite dans l’ascension de la redoutable «Sonate Waldstein», la 21e écrite par Beethoven, le jeune artiste ne faisait respirer aucun silence, donnant une interprétation assez monochrome qui ne convainquit guère l’auditoire. Les choses s’arrangèrent quelque peu avec deux extraits des «Années de pèlerinage» de Liszt ouvrant la deuxième partie. Ce fut ensuite toujours du même compositeur les «Réminiscences de Don Juan» avec le fameux air «Laci darem la mano», et la magie opéra. Georges Li mêlant intensité et poésie, il se montrait excellent pianiste et surtout fin interprète dans un répertoire correspondant davantage à son tempérament explosif. Repéré par les grands chefs, salué par Barack Obama pour qui il a donné en 2011 un récital à la Maison Blanche, d’un tempérament humble et chaleureux Georges Li est un soliste de caractère.
Jean-Rémi BARLAND