7e Festival de Pâques d’Aix-en-Provence – Le violon de l’âme de Daniel Lozakovich

Publié le 17 avril 2019 à  17h37 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  11h43

Daniel Lozakovich, le violon de l’âme. Photo Caroline Doutre.
Daniel Lozakovich, le violon de l’âme. Photo Caroline Doutre.

Renaud Capuçon et Anne-Sophie Mutter qui comptent parmi les plus grands violonistes ont un fils spirituel : il s’appelle Daniel Lozakovic. Il est né comme Rachmaninov un 1er avril (lui c’est en 2001) il possède cette qualité de son absolument rare qui secoue et confond l’auditoire. Pureté des notes, phrasé exceptionnel, le jeune prodige que l’on vit au Festival de Pâques encore adolescent, a subjugué le public venu l’applaudir au Théâtre du Jeu de Paume pour un concert exceptionnel de beauté sonore et de virtuosité jamais étalée. Déjà d’entrée, s’attaquant à la redoutable Partita de Bach pour violon seul en ré mineur, il laisse éclater une technique sans failles, dignes des violonistes chevronnés, mise au service d’un intelligent onirisme artistique. Les deux Caprices de Paganini qui suivront seront d’une même hauteur d’exécution, mais le meilleur est à venir. Rejoint sur scène par son pianiste Stanislas Soloviev, il jouera avec lui d’abord la «Sonate pour violon et piano N° 1» de Schumann puis ce «Souvenir d’un lieu cher» par lequel Tchaïkovski souligna ses liens d’amitié avec le violoniste Iosif Kotek, un de ses anciens élèves au Conservatoire de Moscou. Et que dire de l’«Introduction et Rondo Capriccioso pour violon et orchestre en la mineur» de Saint-Saëns donnée avant les rappels, si ce n’est que dans le cœur des spectateurs l’émotion se joignit à l’admiration. S’offrant tout au long de la soirée quelques pizzicati d’envergure, Daniel Lozakovich qui vient d’enregistrer un album consacré à Bach a pris tous les risques, sans jamais paraître loufoque et a tiré de son instrument des gerbes de pureté absolue. Le violon de l’âme en fait, pour un artiste qui, au regard de son jeune âge a une marge de progression considérable. C’est dire quel sera son niveau dans quelques années.
Jean-Rémi BARLAND

Articles similaires

Aller au contenu principal