Publié le 29 avril 2019 à 12h25 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 11h44
Programmation festivalière idéale, l’intégrale des concertos pour piano de Beethoven était à l’affiche ce dernier samedi, avant-dernière journée du Festival de Pâques. Un concert en fin de matinée et un en soirée pour cinq concertos entrés dans l’histoire de la musique et servis par un bijou d’orchestre, celui de la Staatskapelle de Dresde et par un soliste qui assumait en même temps la fonction de directeur musical, le pianiste Rudolf Buchbinder, dont les prestations en France sont rarissimes. Avec lui la perfection n’est pas loin et sa performance à Aix-en-Provence était proche des sommets. Dextérité, intelligence de jeu, toucher sensible et adapté, Buchbinder a ébloui son public, d’autant plus qu’il a adjoint à ses mains un travail exceptionnel aux pédales permettant à son Steinway de délivrer des sons idéaux pour servir ces concertos. Quart de pédale, demi pédale, vibrato: tout y était. Prestations inoubliables devant un orchestre précis, lumineux, profond, aux cordes somptueuses, avec des pupitres de contrebasses et violoncelles inoubliables désormais, des altos et violons suaves et veloutés, des vents remarquablement présents et précis. Tous dirigés par le maître Buchbinder, avec les mains, certes, mais aussi d’un regard, d’un mouvement de tête, une direction qui témoigne de l’osmose existant entre cet ensemble et son maestro. Que dire de plus si ce n’est que le temps était suspendu pendant quelques heures et qu’une chose est certaine : les absents ont eu tort ; les mélomanes, tout au moins.
Michel EGEA