Publié le 22 octobre 2018 à 17h18 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 19h08
Le Festival de Pâques d’Aix-en-Provence est entré au patrimoine national par la grande porte, celle des Invalides à Paris où le CIC, partenaire fondateur, Renaud Capuçon, directeur artistique et Dominique Bluzet, directeur exécutif, avaient choisi de lever le voile sur la 7e édition. En 2019, le festival aura lieu du 13 au 28 avril 2019 avec un week-end de plus que les années précédentes. Soit une augmentation des concerts puisqu’il y en aura 27 contre 23 habituellement. «Avec un taux de remplissage de plus de 90% nous nous sommes demandé comment augmenter le nombre de spectateurs. Il a semblé évident que pour y parvenir il fallait augmenter… Le nombre de concerts», s’amusait Dominique Bluzet. Pour faciliter cette augmentation, c’est avec «Cinéma» que s’ouvrira le festival, un concert consacré aux musique de films enregistrées par Renaud Capuçon et dont le CD vient d’être mis en vente chez Erato. Avec bonheur puisqu’il est entré directement au hit-parade (9e) tous genres musicaux confondus et 1er au hit-parade classique…Un succès occulté, quelques jours plus tard, par la sortie de «Mon pays c’est l’amour» du Johnny national. Pour ce concert du samedi soir, notre violoniste national, lui aussi, sera accompagné par l’Orchestre de l’Opéra de Lyon dirigé par Lawrence Foster qui, pour l’occasion, fera une infidélité à l’Orchestre de l’Opéra de Marseille dont il est le Directeur musical… Ouverture «populaire», donc, qui devrait, si ce n’est déjà fait, remplir le Grand Théâtre de Provence. Populaire, mais plus dans l’esprit du festival, la deuxième soirée sera occupée par le Requiem de Verdi, opus monumental dirigé par le «phénomène» Teodor Currentzis à la tête de son ensemble MusicAeterna. Une messe qui, elle aussi, participera à l’augmentation sensible de la fréquentation du Festival.
Dominique Bluzet le répète à l’envi depuis deux ou trois ans : il veut faire d’Aix-en-Provence le Salzbourg provençal. Faute de comparaison directe possible, c’est la ville natale de Mozart qui débarque à Aix à l’occasion du Festival de Pâques avec l’accueil de quatre rendez-vous de la Mozartwoche (semaine consacrée en janvier au compositeur à l’occasion de l’anniversaire de sa naissance). Une manifestation désormais dirigée artistiquement par Rolando Villazon qui nous a confié combien il était heureux de «délocaliser» pour la première fois cette Mozartwoche, qui plus est à Aix-en-Provence : «En prenant la direction de la semaine Mozart à Salzbourg, j’avais l’intention d’ouvrir cette dernière sur le monde. Il y a quelque temps, au cours d’un échange avec Renaud Capuçon, nous nous sommes accordés afin que cette première délocalisation se fasse au Festival de Pâques d’Aix-en-Provence. C’est un rendez-vous musical devenu incontournable en quelques années et c’est un peu la ville d’adoption de Mozart. Je suis très heureux de cette collaboration en 2019.»
L’occasion d’entendre, entre autres, la Camerata Salzburg sous la direction musicale d’Alondra de la Parra ainsi qu’un programme prestigieux, le 22 avril, avec en solistes Renaud Capuçon et Rolando Villazon. L’un des autres temps forts de cette 7e édition du Festival de Pâques d’Aix-en-Provence sera, sans aucun doute, cette intégrale des concertos pour piano de Beethoven donnée au Grand Théâtre de Provence, le 27 avril (11heures et 20h30) par les musiciens de la Staatskapelle de Dresde et Rudolf Buchbinder au piano et à la direction. Un coup de projecteur, aussi, sur cette «Passion selon Saint Matthieu» qui, cette année, sera servie par Michel Corboz à la tête de l’Ensemble Vocal et Instrumental de Lausanne. Autant de rendez-vous exceptionnels qui devraient permettre de largement atteindre, voire dépasser, les objectifs de fréquentation que se sont fixés les organisateurs…
Michel EGEA
Un programme dense et éclectique17 jours de festivités, 27 concerts, 900 artistes accueillis : au-delà des quatre rendez-vous évoqués dans l’article ci-dessus, le 7e Festival de Pâques d’Aix-en-Provence propose une programmation ouverte sur les musiques, du baroque au contemporain, apte à satisfaire les mélomanes les plus exigeants. Ainsi, au lendemain du Requiem de Verdi, Lahav Shani à la tête du Wiener Symphoniker dirigera Ravel, Dukas et Chausson. Le Sinfonieorchester de Bâle et son chef Marek Janowski proposeront un requiem allemand de Brahms et l’Orchestre Philharmonique de Radio France sous la baguette de Mikko Franck s’associera au Brésilien Nelson Freire, pianiste rare dont chaque concert est attendu avec impatience. Clarinettiste le plus virtuose de ces dernières années, Andreas Ottensamer retrouve l’Orchestre de Chambre de Paris pour interpréter le Concerto pour clarinette de Mozart, une œuvre qui allie sensualité et musicalité. Place, ensuite, au romantisme avec La Belle Meunière, cycle de lieder composé en 1823 par Schubert où le piano de Jan Schultsz accompagne la voix du ténor Ian Bostridge. Le Théâtre du Jeu de Paume et l’auditorium du conservatoire Darius Milhaud abriteront la musique de chambre. Autour de Renaud Capuçon, une pléiade d’artistes fidèles du Festival, Gérard Caussé, Adrien La Marca, Guillaume Chilemme, Gautier Capuçon, Nicholas Angelich, Edgar et Raphaëlle Moreau, sera réunie pour une soirée entière consacrée aux quintettes de Brahms. Autre grand moment romantique avec le duo Augustin Dumay, violon et Jean-Philippe Collard, piano. Daniel Lozakovich, violoniste, jeune prodige à la sonorité incroyable et George Li, pianiste de 24 ans révélé en 2015 au prestigieux Concours Tchaïkovski, seront aussi de la fête. Au piano, Arcadi Volodos, interprètera Schubert, Rachmaninov et Scriabine, et les jeunes talents de génération@aix seront parrainés par Peter Serkin qui en profitera pour donner les Variations Goldberg de Bach. Depuis sa création, le Festival de Pâques passe des commandes d’œuvre auprès de compositeurs pour transmettre et diffuser la musique d’aujourd’hui. Cette année Benjamin Attahir créera en première mondiale un cycle de mélodies lors du concert Portrait qui lui est dédié et qui fera dialoguer ses œuvres avec deux œuvres du répertoire. Plusieurs rendez-vous originaux à partager en famille sont programmés : Nola Rae, mime et clown anglaise, qui retrace les différentes étapes de la vie du divin Mozart, avec finesse et fantaisie; Catherine Trottmann, la mezzo-soprano française revient dans un programme qu’elle a conçu autour de la famille, pour les familles. Enfin, un conte pour enfants de Mathieu Laine et mis en musique par Karol Beffa, Le roi qui n’aimait pas la musique, servi par un quatuor de musiciens exceptionnels et Charles Berling en récitant. Pour tirer le rideau avec sa «carte blanche»; Renaud Capuçon a réuni autour de lui les instrumentistes solistes des plus grands orchestres européens. La Symphonie n°4 de Mahler, arrangée pour ensemble de chambre est au programme. |
Pratique. Retrouvez le programme complet sur festivalpaques.com. Les réservations (de 10 à 75 €) sont ouvertes du mardi au samedi de 11 à 19 heures à partir du 23 octobre. Par Internet : www.festivalpaques.com
Par téléphone : 08 2013 2013 (0,15 € TTC/minute, depuis un poste fixe) – Par téléphone depuis l’étranger : +33 (0)4 42 91 69 69 Sur place, au Grand Théâtre de Provence, mardi 23 octobre exceptionnellement de 11 à 18 heures puis du mardi au samedi de 13 à 18 heures ; 380, avenue Max Juvénal – 13100 Aix-en-Provence ainsi qu’au Théâtre du Gymnase, du mardi au samedi de 13 à 18 heures ; 4, rue du Théâtre français – 13001 Marseille –