A l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes le 8 mars 2024 le Crif Marseille Provence en partenariat avec la Wizo Marseille a organisé un rassemblement, au sein du Tribunal de justice de Marseille, en solidarité avec les femmes israéliennes qui ont été victimes de violences systématiques et intentionnelles par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023, et en soutien aux otages encore détenus par le Hamas à Gaza. Un rassemblement qui s’est tenu en présence d’élus de Marseille, de la métropole Aix-Marseille-Provence, du Département des Bouches-du-Rhône et de la région Sud.
Le rassemblement devait se tenir sur l’esplanade du Tribunal de Justice mais pluie et vent faisant c’est à l’intérieur du tribunal que le rassemblement a eu lieu. Émotion, crainte, colère mais aussi espoir sont au cœur de ce rassemblement. Les intervenants n’ont pas manqué de mettre en exergue le rapport de l’ONU, publié début mars et faisant suite à une visite de 17 jours en Israël de Pramila Patten, représentante spéciale des Nations Unies sur la violence sexuelle dans les conflits, accompagnée d’une équipe d’experts. Elle signale avoir reçu « des informations claires et convaincantes » sur des viols et des tortures à caractère sexuel commis sur des otages capturés lors de l’attaque du 7 octobre. Elle souligne que les motifs de croire que « ces violences se poursuivent sur les otages toujours retenus à Gaza sont raisonnables».
La colère, cette intervenante l’exprime en rappelant l’horreur du 7 octobre et ces féministes excluent, en France, de manifestations, contre les violences faites aux femmes, parce qu’elles dénonçaient les crimes sexuels commis par le Hamas le 7 octobre. La Wizo est une organisation de femmes créée en 1920. L’association est le premier partenaire social de l’État d’Israël pour l’éducation et le statut des femmes. Elle est co-organisatrice de cette action. Pour sa .représentante : « Nous sommes face à un déni des actes commis le 7 octobre, le plus grand massacre antisémite du 21e siècle. Et le viol a été utilisé par le Hamas comme une arme de guerre ». Face à cela Fabienne Bendayan, la présidente du Crif Marseille-Provence s’interroge sur la sélectivité de la solidarité : «Pourquoi des voix aussi fortes se taisent-t-elles aujourd’hui ? Parce qu’il s’agit d’Israéliennes ? De femmes juives ? ». Et de lancer : « Il faut faire jaillir l’étincelle pour que chaque femme vive dans la paix, la liberté et l’égalité où qu’elle soit. Qu’elle soit Palestinienne, Israélienne, Iranienne, Afghane. Toutes les femmes sont artisanes de l’avenir et couturières de la fraternité».
Sylvain Di Giovanni représente Martine Vassal, présidente du Département des Bouches-du-Rhône dénonce à son tour le silence d’associations féministes alors que « nous devons donner des mots à celles qui ne peuvent s’exprimer ». Denis Rossi, au nom de la métropole signale : « J’ai accompagné des centaines de collégiens à Auschwitz, je me suis rendu 8 fois en Israël. Je me suis dit qu’on n’allait pas revivre l’horreur et nous avons revécu l’horreur le 7 octobre. Alors je me suis dit que nous allions tous condamner l’horreur mais certains ont justifié l’injustifiable». Pour Hélène Amsalem qui représente le maire de Marseille : « Le corps des femmes est toujours le plus menacé. Le 7 octobre des femmes dansaient ou dormaient lorsqu’elles ont été doublement visées en tant que juive et en tant que femme.» Le général David Galtier, représentant Renaud Muselier dénonce à son tour : « Il n’y a rien de plus pervers que d’attenter au corps d’une femme, de faire des femmes des objets de guerre ».
Michel CAIRE