Neede Odysseo passe par le canal Suez, le groupe, pour prendre pleinement son envol. Un partenariat annuel vient en effet d’être signé entre Neede et Suez en la personne de Laurence Perez, directrice de Suez Eau région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de François Pyrek, directeur territoire Suez recyclage et valorisation de la région et de Vincent Borel, directeur régional délégué au développement dans la région, lequel précise: « Ce partenariat est annuel mais nous entendons bien nous inscrire dans la durée ».
Un partenariat qui porte sur le volet (Re) generations de Neede, structure qui permet au plus grand nombre de comprendre et de s’engager dans une transition écologique éclairée. Pour cela un vaste dispositif d’actions de sensibilisation se met en place pour transmettre les clés de compréhension des enjeux de la transition pour aujourd’hui et pour demain, et les moyens d’actions possibles pour chacun.
A l’occasion de cette signature Françoise Nyssen, présidente de Neede, et co-fondatrice de l’association avec Cyprien Fonvielle et Dinesh Teeluck, devait signaler : «La Méditerranée, berceau des civilisations et hotspot de biodiversité, s’asphyxie et redevient un enjeu central pour la Méditerranée ». Et, dans ce contexte, pour définir l’ambition de Neede, de citer « Une sorcière comme les autres », d’Anne Sylvestre : «Voilà comme une vague / Vous ne serez pas noyé ». Elle explique : « Nous voulons être cette vague, nous devons embarquer l’ensemble des citoyens, faire d’eux des acteurs de la transition. Nous sommes des passeurs des travaux des chercheurs et des facilitateurs de projets. Nous sommes des médiateurs, des bâtisseurs du futur et nous sommes déjà des jardiniers puisque cela fait 4 ans que nous semons ».
« Nous allons nous implanter quai de la Major »
Raison pour laquelle Neede crée Odysseo qui a pour mission de mobiliser le plus grand nombre par la création de lieux d’éducation et médiation scientifique sur le bassin méditerranéen. Le premier espace verra le jour à Marseille afin de transmettre les savoirs et connaissances nécessaires pour prendre conscience et agir individuellement et collectivement. Françoise Nyssen annonce à ce propos : « Nous allons nous implanter quai de la Major, au cœur de la gare maritime pour lancer les premières actions de sensibilisation avant une ouverture en 2026.» «Le dossier, poursuit-elle, avance bien. Une mission interministérielle va se tenir dans quelques jours pour définir la structure juridique. On devrait aller vers un Groupement d’intérêt public, (GIP) avec l’État, les collectivités, l’université, le monde économique et la société civile. ».
Cyprien Fonvielle, directeur général de Neede insiste sur les enjeux qui ont poussé à la création de Neede : « Aux crises politiques, économiques et sociales qui touchent cette région du monde, s’ajoutent désormais les catastrophes environnementales qui s’enchaînent, menaçant grandement le présent et l’avenir de plus de 500 millions de personnes et de nombreuses espèces végétales et animales, vitales pour les écosystèmes mondiaux».
Protéger la Méditerranée et la transformer en un laboratoire de solutions pour l’Humanité
Dinesh Teeluck, directeur de la Stratégie, du plaidoyer et de l’Engagement rappelle que, «soutenu par le président de la République, Odysséo aura pour socle l’éducation, la transmission des savoirs et des connaissances et l’innovation. Un projet de société afin d’impulser une dynamique commune pour protéger la Méditerranée et la transformer en un laboratoire de solutions pour l’Humanité. Pour cela, sont annoncés un musée interactif, un centre de recherches et un campus de formation».
« Quitte à être un goutte d’eau, autant être celle qui fera déborder le vase… »
Dinesh Teeluck poursuit : « Nous ne sommes peut-être qu’une goutte d’eau face à l’ampleur des enjeux . Quitte à être un goutte d’eau, autant être celle qui fera déborder le vase de la connaissance des enjeux entraînant une prise de conscience beaucoup plus importante, déclenchant des actions collectives et individuelles beaucoup plus fortes mais surtout que cela maintienne l’espoir, l’espoir que nous pouvons encore reprendre notre avenir en main. Mais il faut agir maintenant ». Insiste sur les dispositifs éducatifs « qui prennent la forme d’ateliers participatifs de médiation scientifique, pour faire des sciences le socle premier de l’action. Ils s’appuient autant sur les sciences environnementales que sur les sciences humaines et sociales, et sont principalement basés sur la découverte, le jeu, le dialogue. Ils permettent notamment de comprendre les grands enjeux de la transition environnementale, de se questionner sur les notions de responsabilités individuelles et collectives, et de mesurer les interactions entre les grands domaines de la transition». Ce lieu de médiation scientifique grand public s’articulera avec le projet Marsa imaginé par Ora-ïto : une résidence d’artistes et scientifiques au fort de Brégantin, au Frioul.
« Nous savons pourquoi nous sommes là »
Laurence Perez, directrice de Suez Eau région Provence-Alpes-Côte d’Azur déclare : «Nous savons pourquoi nous sommes là et les propos tenus donnent encore plus de sens à notre présence ». Après avoir rappelé que le groupe s’appuie sur 2 500 salariés dans la Région elle signale : « Nous sommes confrontés à des enjeux de sobriété et notre défi est d’apporter des solutions ancrées dans les territoires. Et, lorsque l’on sait que plus de 3 millions de personnes viennent dans la région l’été, nous sommes bien évidemment mobilisés pour garantir de l’eau à tous. Nous sommes également conscient que préserver l’eau doit tous nous concerner ».
« Nos métiers sont pourvoyeurs d’emplois »
François Pyrek, directeur territoire Suez recyclage et valorisation de la région évoque l’importance de la collecte des déchets, de leur valorisation, parle d’économie circulaire. Indique: « Nous travaillons notamment avec « tout en vélo ». Un ensemble actions qui s’inscrivent dans une volonté d’accompagner les collectivités et les entreprises dans leur transition écologique en associant les usagers à la réflexion, à la construction de solutions.» Il met également en exergue: « la construction, à Toulon, d’un centre de tri pour 400 000 personnes» et indique, en matière de valorisation : « Nous travaillons sur la valorisation des bio-déchets d’une part et, d’autre part sur la valorisation énergétique ». Il n’oublie pas d’évoquer l’emploi : « Nos métiers sont pourvoyeurs d’emplois. Nous avons des ingénieurs, des techniciens, des ouvriers, notre panel d’emplois est large».
Cyprien Fonvielle revient sur le projet (re)generations, objet du partenariat avec Suez : « Afin d’accompagner les collectivités, les acteurs économiques, et les populations méditerranéennes aux transitions écologiques, nous avons créé (re)generations, un dispositif inédit, qui s’articule autour de deux déploiements forts : agir au plus près des citoyens en impulsant une dynamique participative et collective à l’échelle locale pour offrir à chacun des grilles de lecture et clés de compréhension des grands enjeux liés aux impacts du dérèglement climatique sur son territoire. (re)generations vient appuyer et stimuler les projets de territoire déjà portés par les collectivités ».
La démarche que propose Neede, dans le cadre de (re)generations, vise à accompagner toutes les parties prenantes d’une collectivité locale, d’une entreprise, d’une institution publique ou privée, « dans la définition d’une stratégie de transitions écologiques participative, pertinentes et cohérentes». Un dispositif inédit «basé sur des actions de sensibilisation, de formation, d’accompagnement, de transformation des écoles en lieux écologiques exemplaires et de mobilisation de chaque acteur de territoires».
Cette invitation à la (re)generation a déjà séduit une dizaine de communes
Cette invitation à la (re)generation a déjà séduit une dizaine de communes : « Draguignan a été notre premier territoire, ont suivi La Farlède, Solliès Toucas, Gignac la Nerthe… Et nous travaillons sur des projets avec Nice et le département des Alpes-de-Haute-Provence », dévoile-t-il avant d’insister encore sur l’importance de travailler avec des collectivités : « 80% des leviers d’actions sur ces enjeux sont dans les mains des collectivités. Si on applique seulement une politique descendante cela ne marchera pas. C’est la raison qui nous a poussés à faire le choix de travailler sur le terrain, avec les collectivités, chacune à leur rythme. Car chaque territoire possède ses propres caractéristiques, ses enjeux et ses atouts. La stratégie de transitions écologiques doit donc être adaptée à ces particularités, en s’appuyant sur les ressources disponibles et en prenant en compte les besoins spécifiques des populations concernées ». Il développe : « L’implantation de (re)generations permet ainsi à chaque territoire concerné de faire éclore les aspirations et contributions de la jeunesse pour leur territoire ; mobiliser des populations et acteurs économiques dans une dynamique vertueuse, éclairer les élus dans leurs réflexions et leurs prises de décisions ; impliquer l’administration locale pour que les objectifs intègrent les pratiques ; repérer les vulnérabilités sur lesquelles intervenir en priorité pour mieux les anticiper ; identifier, lancer ou accélérer des projets favorables aux transitions écologiques ; concilier la gestion du quotidien avec des enjeux de long terme. Et, donc, participer à l’écriture d’un projet de transitions écologiques adapté au territoire et répondant aux besoins de chacun».
« Ce qu’aujourd’hui on va chercher dans le sol demain on l’apportera grâce au tri »
Vincent Borel, directeur régional délégué au développement revient sur le partenariat que Suez a construit avec Neede : « Cela a pris du temps, la première rencontre date de deux ans. Dès le début nous nous sommes dits que nous avions quelque chose à faire ensemble. Nous avons essayé de voir comment nous pouvions être intellectuellement utile et, quand le programme de Neede s’est réorganisé les choses se sont éclairées. C’est sur (re)generations que nous devions intervenir, c’est au cœur de ce que le groupe Suez souhaite faire ». Et de rappeler que Suez assure l’assainissement de l’eau de la moitié des habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur et assure le recyclage des déchets pour plus de la moitié de la population régionale. « Ce qu’aujourd’hui on va chercher dans le sol demain on l’apportera grâce au tri ».
« Le dérèglement climatique n’a pas de frontières »
Cyprien Fonvielle n’omet pas souligner, en conclusion : « Le dérèglement climatique n’a pas de frontières. Il est en ce sens indispensable de créer des coalitions internationales afin de partager les expériences et solutions pour mieux répondre aux problématiques et attentes liées aux transitions écologiques. (re)generations prolonge ainsi ses déploiements dans divers pays de la méditerranée en s’appuyant sur d’autres expertises et compétences.»
Parmi les dispositifs majeurs lancés figurent :
• La création dans la Caserne de Montlaur à Bonifacio d’un lieu dédié à la sensibilisation, la recherche, l’innovation, conjointement porté par la ville de Bonifacio, la Collectivité de Corse, la Préfecture de Corse et l’Université de Corse.
• La mise en place d’actions avec l’Unitar (Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche) afin de porter des projets (conception, financement et mise en œuvre) en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique et de protection de la biodiversité
• Des déploiements, avec la Mena 2050 qui œuvre pour la paix et la coopération des peuples dans la région Moyen Orient Afrique du Nord, dans les pays du Moyen Orient avec l’implantation de (re)generations en collaboration avec les ONGs locales
• Des actions de formations, de recherche et des projets de terrain en particulier dans l’agroagriculture au Maroc
Michel CAIRE