Publié le 30 avril 2019 à 8h34 - Dernière mise à jour le 4 novembre 2022 à 12h47
Le 26 mai prochain les 300 millions d’électrices et d’électeurs des 27 pays de l’Union européenne sont appelés à élire les 705 député-e-s, dont 79 Français-e-s qui vont siéger à Strasbourg pendant 5 ans. C’est la possibilité offerte à chacune et chacun d’entre nous de contribuer à changer la composition du Parlement européen.
Nombreux sont les relais politiques des forces de l’argent, à l’instar de Valéry Giscard d’Estaing initiateur du Traité Constitutionnel Européen de 2005, à relativiser l’enjeu de cette élection. Leur but est de décourager le peuple français d’aller voter afin de ne pas entraver la marche en avant vers plus de concurrence libre et non faussée et de rabotage des droits sociaux. D’autres, comme Emmanuel Macron, réduisent l’enjeu à une bipolarisation entre le néolibéralisme que ce dernier porte et l’extrême droite, qui est l’enfant des politiques libérales. Pourtant ce scrutin à la proportionnelle à un tour permet que chaque voix compte pour élire des député-e-s qui porteront les intérêts du peuple français.
La liberté de choix est donc pleine et entière et le silence, l’abstention, l’indifférence ne sont pas de mise. En effet en ne votant pas pour ses intérêts et les biens communs, le risque serait grand de plonger encore plus l’Europe dans une compétition mondiale qui massacrera la vie de millions de femmes et d’hommes pour accroître les profits d’une toute petite minorité d’hyper-riches. Ou pire, de plonger l’Europe vers plus de fascisme, de nationalisme, d’autoritarisme dont nous connaissons les conséquences : les guerres sociales et militaires. Les classes populaires ont l’occasion de dire leur mot sur le refus des choix inscrits dans les « traités » qui ont conduit à la situation de régression sociale, de pauvreté galopante et de destruction des modèles sociaux nationaux que nous connaissons en France.
L’enjeu est simple
Soit les libéraux continuent de faire régresser les peuples en renforçant la concurrence, la casse des services publics, le rejet des migrations, l’évasion fiscale. Soit nous nous dotons de député-e-s qui ont le courage de rompre avec cette spirale du déclin sociale et économique pour imposer des coopérations, une hospitalité universelle, en plaçant l’humain au centre des choix. La liste que je soutiens, conduite par Ian Brossat engagé au PCF, propose une politique basée sur le progrès social, la transition écologique et énergétique, une véritable démocratie, une juste répartition des richesses et la Paix. Et plus cette liste récoltera de voix, plus nombreux seront les élu-e-s à voter pour cette ambition.
Il est ainsi essentiel de porter à la connaissance du plus grand nombre de nos concitoyennes et concitoyens les véritables pouvoirs du Parlement européen, qui, contrairement à une idée reçue, sont loin d’être négligeables. Combien de nos concitoyennes et concitoyens savent-ils, par exemple, que ce n’est pas la «Commission de Bruxelles» qui décide des «directives» ou des «règlements» européens, mais les parlementaires européens, conjointement aux représentants des 27 gouvernements, sur la base de projets de la Commission ? Pour mémoire, la directive européenne sur laquelle s’est appuyé Emmanuel Macron pour justifier l’ouverture totale de la SNCF à la concurrence a failli être rejetée au Parlement européen à…24 voix près ! Si 13 députés (sur 704 votants) avaient voté pour le rejet au lieu de s’y opposer, la donne aurait changé !
Les propositions portées par Ian Brossat
J’insisterai sur cinq propositions majeures que portent Ian Brossat et ses colistières et colistiers.
1. La première consiste à rompre avec la logique globale de l’austérité et de la concurrence libre et non faussée. Cela signifie de rompre avec les traités européens dont l’ADN est libéral. Ce qui veut dire en finir avec la règle des 3% au maximum de déficit public imposé par le traité de Maastricht qui conduit à toujours moins de dépenses publiques, donc moins de services publics.
2. La deuxième vise à obtenir le retour des richesses créées par les travailleuses et les travailleurs d’Europe par une augmentation sensible des salaires et retraites. Le PIB de l’UE a progressé de manière importante et les travailleurs pauvres sont plus nombreux en passant de 7 à 10 % en quelques années. Ian Brossat propose un Smic européen fixé à 60 % du salaire moyen de chaque pays, soit 1400 € net pour le Smic français.
3. Pour développer et moderniser les services publics, le candidat communiste propose une clause de non-régression sociale. Pour la France, il s’agit de notre identité nationale que de défendre et promouvoir un secteur public puissant adossé à des entreprises publiques. C’est ainsi que notre pays s’est développé après 1945, dans les secteurs de l’énergie, des transports, des télécoms, de la Fonction publique. Avec les connaissances, les savoirs, les avancées technologiques du 21ème siècle, nous pourrions ainsi développer des coopérations dans tous les domaines, industriel, agricole, culturel, de la recherche, de la santé, écologique pour vivre mieux et travailler dans de bonnes conditions.
4. Les moyens existent par une juste répartition des richesses en faisant jouer un autre rôle à la Banque Centrale Européenne (BCE) qui verse depuis 10 ans 3000 milliards d’euros aux banques privées sans la moindre condition, ni contrôle démocratique. Cet argent serait plus utile, s’il allait vers le bien être des populations, en investissant vers des garanties collectives, des droits plus avancés et des services publics efficaces. Sans compter les 1000 milliards d’euros d’évasion fiscale au niveau de l’UE qui font les fortunes d’une toute petite minorité de familles et échappent au développement des Nations.
5. Enfin l’Union Européenne doit impérativement jouer un autre rôle sur l’échiquier mondial. En rompant avec les traités de libre-échange qui permettent d’abaisser les conditions de vie et de travail des travailleuses et des travailleurs des différentes Nations, les député-e-s pourraient décider de relocaliser les productions avec des clauses de proximité dans les marchés publics. Il devient urgent que l’UE stoppe la course aux armements pour développer la Paix au plan international et ainsi permettre le développement des peuples.
Pour déjouer les pièges tendus par Macron, Le Pen et autres souverainistes, et pour un vrai choix de gauche, le 26 mai prochain, prolongeons les luttes sociales qui réclament justice sociale, justice fiscale, transition écologique et souveraineté des peuples associés en votant pour la liste conduite par Ian Brossat : «Pour l’Europe des gens, pas celle de l’argent ».
Jean-Marc Coppola est Conseiller municipal communiste de Marseille ancien vice-président de Provence-Alpes-Côte d’Azur