Publié le 24 mai 2019 à 8h13 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 11h45
C’est accompagné de Richard Ghevontian, professeur émérite – Faculté de Droit et de Science Politique de l’Université d’Aix-Marseille, spécialiste des questions d’éthique et de gouvernance, que le sénateur LR des Bouches-du-Rhône, Bruno Gilles vient de faire part ce jeudi 23 mai de ses propositions concernant le projet d’«une nouvelle gouvernance pour Marseille». Un projet qui, avance-t-il: «s’appuie sur le triptyque éthique, transparence et une gouvernance, différente de celle que nous avons connu, participative. Pour travailler sur toutes ces questions il me fallait un expert, je l’ai trouvé en la personne de Richard Ghevontian». Et ce dernier de présenter la charte éthique que l’ensemble des candidats devront signer. Et d’afficher sa volonté de maintenir sa candidature, quels que soient les autres candidatures dans sa propre famille: «Je ne suis pas candidat à l’investiture de mon Parti (LR- NDLR) mais aux municipales à Marseille et j’irai jusqu’au bout. Et, lorsque l’on veut être élu il importe de rassembler au-delà de sa propre famille politique. Et c’est d’autant plus vrai ici que Marseille n’est ni de Droite ni de Gauche mais Populaire». Rappelle qu’il a été pendant des années dans la majorité municipale: «Tout n’est pas à jeter dans son bilan. Mais, j’ai toujours dit que j’aurais une analyse sans concession et je suis bien placé pour voir ce qui a fonctionné et échoué. Et il arrive dans mes rencontres que l’on me félicite pour avoir pris mes distances sur certains dossiers, notamment la tragédie de la rue d’Aubagne». Il précise à ce propos que sa proposition de loi sur le logement insalubre devrait être étudié le 12 juin. Ajoute: «Mon positionnement n’est pas un coup de griffe en direction de l’actuelle majorité mais une avancée».
«Il faut que les Marseillais s’approprient Marseille»
«Il faut que les Marseillais s’approprient Marseille», avance Richard Ghevontian «Pour cela, poursuit-il, il faut qu’ils participent notamment à travers les CIQ». Bruno Gilles précise: «Il y a du monde dans ces structures. Des personnes qui ont une bonne vision du quartier, après il faut les faire évoluer, les rendre plus démocratique, réfléchir à une autre organisation». Richard Ghevontian poursuit: «Il faut aussi mettre en place de nouvelles structures, un conseil municipal des jeunes, créer une plateforme numérique…». Rappelle que «la concertation est prévue dans les textes, encore faut-il utiliser les outils consultatifs et aller plus loin. Il faut que les citoyens coproduisent. Pour cela, il importe de mettre en place un budget participatif qui devra tenir compte de l’organisation de la Ville en secteurs». Bruno Gilles signale: «Je rencontre de nombreux architectes pour le PPP (Partenariat public/privé) des écoles, la fédération du BTP, la CCI… Tout le monde me dit que nous sommes les élus mais qu’ils aimeraient être plus associés en amont. Ce n’est pas eux qui vont choisir à la place des élus mais nous pouvons coproduire ensemble» Deuxième axe de travail, la transparence qui, considère Richard Ghevontian, n’est pas «un gadget» mais «une vraie exigence des citoyens. Des questions citoyennes doivent pouvoir être posées au Conseil municipal et dans les mairies de secteur. Enfin, le droit à pétition doit être précisé, adapté». Il en vient alors à la dimension éthique et, donc, à la Charte qui comprend cinq engagements qui auront vocation à être respectés dans leur mandat d’élu. Richard Ghevontian précise: «Je ne me suis jamais engagé de manière partisane. Et j’ai eu de nombreux échanges avec Bruno Gilles avant de franchir le pas».
«où est le curseur entre le juridiquement condamnable et le politiquement condamnable?»
Mais un élu mis en cause par la justice devra-t-il démissionner ou bien faut-il attendre sa condamnation? «C’est une vraie question avec la présomption d’innocence. Ce qui ne nous empêche pas d’évoquer dans la Charte la responsabilité personnelle», indique Richard Ghevontian. Bruno Gilles reprend: «où est le curseur entre le juridiquement condamnable et le politiquement condamnable? Il y a la présomption d’innocence mais il y a aussi le politiquement responsable. Il faut que le chef de l’exécutif tranche. Et, dans un cas comme celui d’André Malrait, (adjoint au maire de Marseille, en charge du patrimoine et des monuments historiques et bailleur d’un logement jugé insalubre par le service d’hygiène et de santé de la Ville NDLR) .il revenait à ce dernier de remettre sa démission au Maire». Pour les attributions de logements sociaux, de places en crèche et en école il se prononce pour la création de commissions. Et concernant le financement de sa campagne, il explique: «Je suis pour le moment le plus gros donateur de ma campagne mais l’argent ne sera pas un problème. J’ai beaucoup de petits donateurs et d’autres qui peuvent donner plus».
Michel CAIRE
Charte éthique du candidat 1er engagement: Être au service exclusif de l’intérêt général au bénéfice de toutes les marseillaises et de tous les marseillais, à l’exclusion de tout intérêt personnel direct ou indirect et agir en totale intégrité. 2e engagement: Agir en toute transparence notamment en favorisant l’information la plus complète sur la prise de décision, en se soumettant à une évaluation régulière des politiques municipales et en rendant public le montant de leurs indemnités d’élus 3e engagement: Assumer pleinement la responsabilité politique et personnelle de leurs actions. 4e engagement: Assurer la proximité avec les marseillaises et les marseillais en étant le plus souvent possible disponible pour les entendre ou les rencontrer afin d’échanger avec eux sur la politique municipale et leur apporter toutes les réponses utiles. 5e engagement: Assurer avec assiduité leurs obligations d’élus notamment par leur présence à toutes les réunions institutionnelles liées à leur mandat. Ils s’engagent à soutenir toute délibération mettant en place un mécanisme de sanctions financières à l’encontre des élus ne respectant pas cette obligation d’assiduité. |