Publié le 23 juillet 2024 à 11h54 - Dernière mise à jour le 25 juillet 2024 à 10h45
Les électeurs se sont massivement mobilisés lors du second tour des législatives pour éviter l’arrivée au pouvoir du RN. Mais avec le spectacle catastrophique, irresponsable, présenté par l’Assemblée Nationale, on ne voit pas comment une telle situation pourra se reproduire. Le peuple a offert trois ans aux élus pour sauver, refonder la République. Hélas ce qui se produit laisse à penser qu’il faudrait un miracle pour cela… ou alors faire appel à Alain Afflelou pour offrir lunettes et appareils auditifs aux élus pour qu’ils voient au-delà d’un intérêt à courte vue, pour qu’ils entendent le peuple.
Commençons par Jean-Luc Mélenchon. Il a tout fait pour que Bardella soit élu. Raté. Cela ne l’a pas abattu. Pour lui et bien entendu LFI le credo reste le même : avant lui le chaos, après lui aussi. Il est clair qu’ils veulent que la division monte dans le pays et surtout, surtout, ne pas se trouver contraint d’accéder au pouvoir. Et les autres composantes du NFP laissent faire, suivent placidement le chemin vers le désastre. Plutôt une mort lente que de faire les choix qui s’imposent. Quand comprendront-ils que pour LFI ce ne sont pas des alliés mais un poids, voire des punaises de lit et que le mantra : «Le programme, tout le programme, rien que le programme » n’est, pour l’église chaoslique de Jean-Luc Mélenchon, que le meilleur moyen pour éviter le pouvoir ? Un courant qui produit méticuleusement sa politique du chaos avec un de ses députés qui osent contester la présence des sportifs israéliens aux JOP. Quand les autres composantes du NFP auront-elles le courage de dire stop. Quand comprendront-elles que dans majorité relative il y a relative ?
A croire que, décidément n’est pas Einstein qui veut et qu’avec le programme, tout le programme rien que le programme, en matière de relativité on repassera. Quand les autres composantes du NFP auront le courage de se dire qu’elles doivent être à la hauteur de la situation, mesurer que notre République, notre citoyenneté sont en danger dans un monde en crise? Que la décision de Laurence Tubiana, économiste réputée, de retirer sa candidature est un nouveau signal déprimant donné à la population. Que ce qu’il importe de mettre en place c’est un Nouveau conseil national de la résistance, riche de ses différences, rassemblant pour une durée limitée droite et gauche pour répondre aux questions, aux enjeux auxquels sont confrontés les Français, notamment sur ceux du changement climatique.
Au centre et à Droite comment avoir osé réinstaller au perchoir Yaël Braun-Pivet, comme s’il n’y avait pas eu une dissolution, des élections, comme si le RN n’était pas le premier parti de France, comme si le NFP n’était pas la première union de France, comme si, à Droite comme à Gauche, les électeurs ne s’étaient pas mobilisés en masse pour faire empêcher le RN d’arriver au pouvoir ? Attention, il n’est pas ici question de nier les compétences de Yaël Braun-Pivet, juste de dire qu’elle ne pouvait se retrouver à ce même poste. Les citoyens ont voté, espéré, mais tout a continué, mais tout a continué…
Et l’union des perdants Ensemble et LR , pour aller encore plus loin dans une politique rejetée par une majorité des Français est la garantie du triomphe des populismes lors des prochaines échéances électorales. Et comment accepter que le RN n’ait aucune présidence de commission ? Il n’y a rien de mieux pour nourrir les colères, les sentiments de rejet ? D’autant que le RN, après la période tumultueuse des élections et des candidats qui ont dérapé en parlant tout haut, reprend sa posture silencieuse, attendant, comme le renard de la Fable, le fromage.
Alors on regrette qu’il n’y ait pas plus de députés tels qu’Aurélien Pradié ou François Ruffin qui ont le courage de dire non, de penser plus grand. La République est en danger, la planète est en danger… Mais à par ça tout va très bien…
Michel CAIRE