Le CIO a maintenu le suspense lors de la validation de cette attribution. Son président, Thomas Bach, a mis en exergue les problèmes politiques et la situation économique en France. Mais finalement après un vote, les Alpes françaises sont bien labellisées JO 2030.
Le monde sportif en liesse
Il suffisait de voir leurs visages pour comprendre l’importance de cette décision. Christine Rossi championne olympique en ski acrobatique à Calgary en 1988, était sur un nuage. « C’est une joie immense, un grand bonheur, c’est le départ d’une grande aventure. Notre territoire a besoin d’un booster, a besoin de se faire connaitre. On a des atouts énormes et là ça va être un écrin pour montrer notre territoire au monde entier ».
Les clubs sportifs dans les starting-blocks
Pour le monde sportif alpin ces jeux vont avoir un réel impact pour les jeunes. 2030 c’est très proche, cela permet de se visualiser aux jeux d’hiver. « Cela donne de l’espoir, de la perspective », estime Pascal Bianchi, le président du club de sport de Puy-Saint-Vincent. « On va se concentrer sur le ski alpin, le ski de fond, le snow-board et free-style mais aussi le ski alpinisme qu’on développe depuis deux ou trois ans ». Selon Jean-Christophe Nolier, du syndicat national des moniteurs de ski français: « Les JO ont un impact économique mais ils représentent surtout le sport, l’unité et des territoires qui se rassemblent »
Des JO jamais vus dans la région
Renaud Muselier, président de Provence-Alpes-Côte d’Azur avait rêvé de ces JO d’hiver. Lors de ses vœux à la presse, il a déclaré qu’il souhaitait que «les Alpes accueillent les jeux en 2030 ». Tout le monde s’étonne de cette sortie mais l’avenir lui a donné raison. L’alliance avec le voisin Nord alpin a payé. Le retrait de la Suisse, de la Suède et du Japon a aussi ouvert la voie à cette attribution. Ludovic Perney, vice-président en charge de la jeunesse et des sports de Provence-Alpes-Côte d’Azur marche sur l’eau: «Se dire qu’on va accueillir les jeux d’été, cette année et les jeux d’hiver en 2030. Imaginez un seul instant que jamais notre région n’avait accueilli ces épreuves ». Au-delà Ludovic Perney voit tout ce dont le territoire va pouvoir bénéficier tout en protégeant l’environnement : « 95 % des infrastructures pour les JO existent déjà. Les 5% restants vont concerner l’amélioration des lignes ferroviaires, la rénovation de notre patrimoine avec le fort des 3 têtes de Briançon qui va devenir village olympique et pourra accueillir les saisonniers après les JO ou à des primo-accédants d’acheter ».
Retombées économiques
Pour François de Canson, vice-président de la région, l’impact sportif de l’attribution des JO d’hiver est réel mais les retombées économiques seront loin d’être négligeables. « Rappelons-nous, la coupe du monde de rugby c’est 400 millions d’euros de retombées économiques. Les JO 2024 ce sera sans doute 300 millions pour la région mais ce sera sans doute beaucoup plus en 2030 au regard du nombre d’épreuves. Ce seront des jeux sobres, efficaces, chaque euro investi a un sens et on va le prouver avec ces JO».
Le CIO attend maintenant que le nouveau Premier ministre fournisse, avant le 1er octobre, la garantie de l’État pour ces jeux d’hiver.
Reportage Joël BARCY