Marseille. Les jeux olympiques ont permis d’innover en matière de sûreté, de secours et de santé

Jamais la rade de Marseille n’a connu un tel dispositif. Sur terre, dans les airs et surtout sur mer de grands moyens ont été déployés. Plusieurs centaines d’hommes, une cinquantaine d’embarcations ont ratissé la rade pour éviter tout incident et laisser les athlètes s’exprimer en toute quiétude.

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Au-dessus de la rade de Marseille le PC d’où sont pilotés toutes les opérations de sureté et secours en mer des JO © Joël Barcy

Un QG sur la Corniche

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Au sein de la tour de contrôle temporaire du plan d’eau: le GIGN ©Joël Barcy
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Le maître Océane munie de ses jumelles décèle la moindre chose suspecte sur l’eau voire dans les airs ©Joël Barcy

 Le point de vue est exceptionnel. Le bâtiment domine la rade. C’est la tour de contrôle temporaire du plan d’eau. Gendarmerie maritime, Samu, GIGN, guetteurs. Toutes les fonctions sont rassemblées ici. Le premier maître Emma fait partie des guetteurs. Son sémaphore a été déporté sur une terrasse. Avec ses jumelles géantes elle décèle la moindre chose suspecte sur l’eau voire dans les airs. « C’est une grande fierté pour les guetteurs de montrer leur expertise. On est apte à détecter une route erratique, une vitesse excessive… ».

Digitalisation de l’espace JO

Pour les jeux olympiques tout le plan d’eau et ses abords ont été numérisés. Deux ans de travail, l’intégration de plusieurs systèmes et aujourd’hui, grâce à sa tablette, chaque acteur peut avoir des informations essentielles. « C’est une fonctionnalité très appréciée qui permet à toute embarcation de se positionner instantanément», décrypte le capitaine de corvette Thomas Desessarts, chef des moyens de communication du centre d’opération de la Méditerranée. « Cela facilite grandement les mouvements d’embarcations sur l’eau et le suivi de situation ».

Un dispositif jamais rencontré

De mémoire de gendarme maritime, on n’a jamais connu un dispositif de cette ampleur. Une cinquantaine de bateaux sont en permanence sur l’eau. Le lieutenant-colonel Frédéric Bossuyt, adjoint au commandant de groupement de la gendarmerie maritime Méditerranée, énumère une partie de la liste.  « On a un patrouilleur, 3 vedettes de 20 mètres, une vedette de 20 mètres. On 4 intercepteurs de deux fois 300 CV et 10 bateaux de 200 CV.  Il est clair que l’on jamais rencontré cela».

Deux Embarcations pour le transport, l’intervention et le secours (Etis)

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En permanence deux médecins urgentistes sont à bord © Joël Barcy

Jusqu’à présent les embarcations susceptibles d’intervenir pour des blessés en mer n’étaient pas médicalisées. Pour l’événement que sont les jeux olympiques, deux ETIS (Embarcation pour le transport, l’intervention et le secours) ont en permanence deux médecins urgentistes à bord. Ce sont en quelque sorte des Samu maritimes. « Voir deux médecins sur l’eau prêts à prendre en charge des victimes et les médicaliser jusqu’à leur transport à terre, c’est assez exceptionnel », indique le lieutenant de vaisseau Pierre, du Bataillon de marins-pompiers de Marseille.

De nouveaux traumatismes

Pour la première fois le kitefoil et l’IQfoil font leur entrée au JO. Ces nouveaux matériels, très puissants peuvent générer de nouveaux traumatismes. « On a travaillé ces derniers mois spécifiquement sur de la traumatologie quasi identique à de la traumatologie routière car ces engins vont très vite », explique le médecin chef Cédric. « Les foils sont par ailleurs coupants. Il a fallu aussi prendre cela en compte ».

JO riment avec innovation

 Pour les marins-pompiers, les jeux olympiques ont rimé avec innovation. « Il a fallu développer des compétences techniques et humaines pour faire face à toutes éventualités. La prise en compte d’une victime immergée est totalement maîtrisée », conclut le lieutenant de vaisseau Pierre.

Sûreté à tous les étages

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Le peloton de sécurité portuaire et maritime de Port-de-Bouc © Joël Barcy

Pour sécuriser les compétitions de voile des JO dans la rade de Marseille, des dizaines d’embarcations sillonnent le plan d’eau avec une mission bien définie. Le peloton de sécurité portuaire et maritime de Port-de-Bouc est le dernier rempart. Bateau super puissant, plusieurs hommes à bord avec des armes létales. « Nous empêchons tout vecteur qui voudrait pénétrer dans la zone du rond de course.  Nous sommes le dernier élément si jamais une embarcation avait déjoué tous les autres dispositifs », indique le commandant Gilles, à la tête du peloton de sécurité. « On travaille en équipe et chacun a un rôle bien déterminé à bord ».

Déminage

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Le groupe de plongeurs démineurs est aussi sur le pont durant toute la période des JO © Joël Barcy

Le groupe de plongeurs démineurs est aussi sur le pont durant toute la période des jeux pour prévenir tout incident. Ils ont été alertés à la suite de la découverte d’un engin explosif par un nageur. « On a procédé au déplacement et à la destruction de l’engin en fin de journée. C’était un 75 mm. On avait encore la poudre propulsive dans la douille. On l’a neutralisée en mer», relève le lieutenant de vaisseau Clément, officier opérations au sein du groupe de plongeurs démineurs de Méditerranée.

Fin des jeux

Les JO à la voile touchent à leur fin. Aucun incident n’a été à déplorer. Le Test event l’an passé dans la rade, similaire à la compétition des JO, avait déjà nourrit des expériences. Ce nouveau rendez-vous laissera aussi des traces positives en matière de sûreté et de secours pour les événements à venir.

Reportage Joël BARCY

 

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