Croix de bois, croix de fer si on ne fait pas mieux qu’à Tokyo (2 médailles d’argent et une de bronze) on ira en enfer. Voilà résumée la vision de la Fédération française de voile avant les JO. Avec seulement une médaille d’argent et une de bronze, le passeport pour l’enfer est validé.
Série d’échecs
Est-ce la pétole après les coups de mistral du mois de juillet qui a déstabilisé les athlètes français ? Nombre de leaders sont passés totalement au travers, loin de leur palmarès passé. Excepté l’équipage Picon /Steyeart en 49er crédité d’une médaille de bronze, aucun athlète n’a été à la hauteur des espérances. Le résultat est décevant au regard de l’investissement et d’une équipe aux fortes ambitions qui semblait capable de rafler 4 à 5 médailles comme lors du Test Event, un an plus tôt dans la même rade marseillaise.
Le kitefoil sauve à peine la mise
Tout reposait sur les compétitions de kitefoil hommes et femmes. Les seules à pouvoir sauver les apparences. Las, chez les hommes, le champion d’Europe, Axel Mazella a été éliminé dès les demi-finales. La médaille attendue s’envolait.
Restait la kitesurfeuse la plus promettante et grandissime favorite, la Varoise Lauriane Nolot. Double championne du monde (2023, 2024) elle abordait la medal race en position favorable. Arrivée en finale avec deux victoires au compteur -sur les trois manches nécessaires pour remporter le titre- la Française n’avait besoin que d’un succès pour empocher l’or olympique, contre deux pour sa concurrente britannique Eleanor Aldridge et trois pour ses deux autres adversaires.
La Britannique recolle au score
Cette avance a rapidement fondu. L’Anglaise, dotée d’une voile mieux adaptée, a remporté la première manche et remis les compteurs à zéro. Pour les deux concurrentes, l’or se jouait sur la prochaine manche. Une ultime course en forme de scénario catastrophe pour Lauriane Nolot. Piégée par une plus grosse voile que sa concurrente dans la première manche, elle a essayé une autre tactique dans la deuxième pour la contrer mais elle n’a pas fonctionné. Après un bon départ, une chute avant le passage de la bouée au vent, a mis fin aux chances de la Tricolore. La Britannique empoche la manche et le titre olympique, le premier de l’histoire en kitefoil, nouvelle discipline aux jeux olympiques.
« Prendre des vacances »
Après cet échec, la Varoise compte « prendre des vacances » pour digérer tout cela. « Je n’ai pas eu le vent de Marseille avec moi » confie-t-elle. La Varoise qui n’aime pas perdre est déçue par sa médaille d’argent. Elle était « venue pour l’or ». Elle est au diapason de l’équipe qui n’a pas su être à la hauteur des ambitions de la Fédération française de voile.
Joël BARCY