De longues grilles tranchent net la nef de l’église des Frères prêcheurs d’Arles. Elles marquent la frontière entre le Mexique et les États-Unis. Cette odyssée photographique de Cristina de Middel transforme ainsi la traversée migratoire du Mexique en un récit mythologique.
La complexité des migrations
Cristina de Middel c’est l’anti Trump. Elle place les migrants dans la position de héros. Elle met en exergue leur courage et leur force. La tragédie de leurs conditions. La traversée du Mexique est photographiée comme une expédition héroïque. Un récit mythologique dont le point de départ se situe dans le sud du Mexique dans la petite ville de Tapachula, riveraine du Guatemala.
Dystopie
La série est inspirée de l’atmosphère et de la structure du livre de jules Verne « Voyage au centre de la terre ». L’expédition courageuse et héroïque des migrants se termine à Felicity, une petite ville du sud de la Californie. L’utopie se mue en dystopie. On découvre un lieu absurde d’où l’on aperçoit la frontière entre les deux pays. Un « centre du monde » qui n’est qu’une banale attraction touristique. A l’arrivée, certains sont morts, les autres croisent, comme un pied nez, les pancartes gigantesques de l’ancien « ticket « Trump /Pence. Cristina de Middel garde une profonde admiration pour ces migrants qui ne sont ni des victimes, ni des menaces. Juste des personnes qui veulent aller au bout de leurs rêves.
Reportage Joël BARCY
L’exposition se tient en l’église des Frères prêcheurs jusqu’au 25 août. Plus d’info: rencontres-arles.com