Publié le 18 août 2024 à 21h57 - Dernière mise à jour le 20 août 2024 à 21h00
Je dois vous l’avouer, je suis un malade de sport. Pas un jour sans lire L’Équipe, mon journal préféré. Ces 12 derniers mois, j’ai été gâté, j’ai assisté à la Coupe du Monde de rugby, à la CAN en Côte d’Ivoire. Cet été, je vis un rêve d’enfant avec les JO de Paris.
De Marseille à Paris, j’ai suivi des épreuves de football, de voile, de volley-ball, de BMX et de cyclisme sur route. J’ai marché plus de 104 km à pied, pris les transports en communs, croisé des supporters venant du monde entier dans des stades éphémères ou permanents, en tong, les pieds dans l’eau ou sur le bitume. J’ai fait le plein d’émotions et d’images que je partage avec vous.
Les JO Paris 2024 ont démarré à Marseille
Les JO Paris 2024 ont démarré le 8 mai avec l’arrivée de la flamme olympique par bateau dans le Vieux Port. J’ai assisté à celle-ci depuis le Palais du Pharo. Voir le Belem, ce fameux trois-mâts, venant d’Athènes entouré d’une armada de petits bateaux avait électrisé le public. Plus de 150 000 personnes étaient présentes à cet événement qui marquait le début de l’aventure des JO Paris 2024. Le lendemain, j’étais dans les rues de la cité phocéenne pour voir les premiers relais de la flamme. L’ambiance en ville est chaleureuse et bon enfant, un avant-goût de la parenthèse enchantée qui a bouleversé la France durant la quinzaine olympique. La ville de Marseille a été retenue pour accueillir les 10 épreuves de voile et 10 matchs de football féminin et masculin.
Football
Comme à Marseille, on ne fait rien comme les autres, les Jeux Olympiques Paris 2024 ont démarré le mercredi 24 juillet à Marseille, soit 48 heures avant la cérémonie d’ouverture sur la Seine à Paris. J’ai assisté à la victoire 3-0 de la France contre les USA au stade Vélodrome dans une ambiance bon enfant au milieu des supporters américains, très loin de l’image des matchs de Ligue 1. J’ai retrouvé Renaud Tarrazi mon ami et associé au sein des Marseillais de l’Immobilier en Afrique (MIA’s). Je me suis grimé et j’ai ressorti le drapeau de France 98 comme porte-bonheur. Je suis rentré le cœur léger à pied à mon domicile avec la conviction que les 15 jours olympiques à venir seront magiques
Le club Paris 2024 sur la plage du Prado
Vivre les JO en tongs et marcher sur la plage, à Marseille c’est possible avec le Club Paris 2024 qui a ouvert au Prado. C’est un espace convivial de près 8 000 m² avec vue sur la mer, où quotidiennement de 10h à 20h, des initiations aux sports olympiques et locaux en tout genre : du beach-soccer au break dance, en passant par l’escalade, le BMX, le volley assis, le handibasket, des ateliers d’aisance aquatique à partir de 4 ans et d’apprentissage à la natation à partir de 6 ans et même de la pétanque ! On pouvait tous les jours, de 18h à 20h, accéder à des séances d’initiation au yoga, fitness doux, taï-chi-chuan, Qi Gong, pilates et autres activités.
Le samedi 27 juillet j’ai assisté à la retransmission sur écran géant à la finale du rugby à 7 entre la France et les Fidji. Durant ces 2 mi-temps de 7 minutes chacune, une onde a traversé le public. Celui-ci avait la conviction qu’au-delà de la victoire, c’est l’esprit de la quinzaine olympique qui était en jeu. Nous avons poussé avec la mêlée, applaudi à l’entrée d’Antoine Dupont et explosé au coup de sifflet final. J’ai vécu au soleil couchant mon 1er coup de cœur, dans une ambiance festive et colorée, à la 1ère médaille d’or de la France de ces jeux.
La Corniche, un stade naturel ouvert à tous les vents
En février dernier, avec le Club Immobilier Marseille Provence, j’avais visité, quelques semaines avant la livraison, les installations de la Marina Olympique située sur la corniche. J’avais imaginé les yeux fermés la corniche baignée du soleil estival et envahie par 12 000 spectateurs quotidiennement durant 12 jours. Les épreuves de voile de Paris 2024 naviguent sur la Méditerranée, 330 athlètes venus de 40 nations différentes sont présents. Du fait de sa situation géographique, Marseille est une ville naturellement tournée vers la mer, qui offre des conditions de navigation exceptionnelles. Boire un verre de rosé avec des supporters australiens et brésiliens face à ce spectacle qui mélange le bleu de la mer et du ciel, du soleil éclatant et toutes ces voiles multicolores reste un moment mémorable.
Paris
Depuis plusieurs années, j’avais marqué sur mon agenda les dates des Jeux. A mon habitude, je n’ai acheté aucun billet à l’avance. Je voulais décider sur place, me laisser guider par mon intuition pour assister à des épreuves.
J’ai quitté Marseille ma ville d’adoption pour Paris avec beaucoup d’excitation mais aussi avec la conviction que j’allais rentrer dans un tunnel aux émotions. Je suis impatient de découvrir la métamorphose de ma ville de naissance, de déambuler dans cette capitale et aller à la rencontre des supporters étrangers.
Je suis hébergé chez mon cousin Paul en centre-ville. Au premier abord, je ne ressens pas une effervescence. Pendant des mois, les médias parlaient d’une ville en camp retranché. Une fois de plus les médias en ont fait des tonnes, circulation aisée dans les rues, dans le métro, les forces de l’ordre sont omniprésentes mais je ne ressens aucune tension… L’esprit olympique souffle en ville, je croise des supporters étrangers et des milliers de drapeaux français. C’est en me déplaçant le long de l’axe Tour Eiffel- Jardin des Tuileries et en longeant la Seine que je perçois le miracle de la transformation de la ville.
Le stade, c’est la ville
L’un des points forts du dossier de candidature de la France pour les JO était le concept urbain, les épreuves sont en ville ou dans sa périphérie avec des installations provisoires. Plusieurs stades éphémères ont été installés à la Concorde, à la Tour Eiffel, aux Invalides. En quinze jours, Paris a vécu tous les rendez-vous de sport, Roland Garros, une finale de football, le marathon et même le tour de France. Paris c’était ça, des épreuves en bas de chez soi, et que l’on a envie de partager. Plus de 1,3 million d’entrées vendues aux épreuves sur la période en témoigne.
Quand la place de la Concorde devient un parc urbain
Le lendemain, je me déplace à la place de la Concorde où le parc urbain a été installé. Quel choc positif d’accéder et de circuler à pied dans ce site mythique et de se retrouver au milieu de monuments historiques dans lesquels les épreuves comme le basketball 3×3, le breaking, le skateboard ou le BMX sont pratiqués, un contraste saisissant entre l’histoire et la modernité.
J’ai trouvé des places pour le BMX, je ne connais rien à ce sport comme la majorité des autres spectateurs. En m’asseyant en tribune, j’ai eu le sentiment étrange de faire partie d’une communauté. Celle qui s’est donnée rendez-vous à Paris sans jugement et sans a priori. A ce moment, j’ai pensé à la maxime du Baron Pierre de Coubertin, le père des jeux olympiques modernes « l’important est de participer ».
En revanche, pas un arbre pour s’abriter du soleil plombant. Je prends aussi la mesure de l’espace laissé à la voiture depuis un siècle et par conséquent le peu de place pour l’humain. C’est l’illustrateur italien Ugo Gattoni qui a passé quatre mois et près de 2 000 heures à réaliser deux affiches officielles colorées et pleines de vie dont celle qui trône sur la place de la Concorde.
Le beach-volley sous la Tour Eiffel
Le mercredi, pour assister à cette épreuve, je suis descendu volontairement au métro Trocadéro. J’ai traversé la Seine sur la passerelle Debilly. J’ai fermé les yeux et j’ai revisualisé les lieux de la formidable et bluffante cérémonie d’ouverture. Ces 3h45 ont donné l’image de la France que j’aime, la France créative, la France qui porte des valeurs universelles, la France bienveillante et accueillante.
Je suis ensuite arrivé au Champs-de-Mars, lieu de l’épreuve de beach-volley. Sous le regard de la Tour Eiffel, imaginez un stade éphémère de 13 000 places dont le sol est le sable. J’ai ressenti une émotion particulière, moi qui pendant des années ai joué, les lundis soir, sur ces lieux au football avec mes amis. Il fallait me pincer pour y croire.
Le retour du Consul du PSG à Marseille au Parc des Princes
Depuis mon arrivée dans le Sud de la France en 1994, je me suis autoproclamé « Consul honoraire du PSG à Marseille ». Vous imaginez mon émotion de revenir au Parc des Princes dans le stade de mon adolescence. J’ai assisté à une affiche improbable le Mali contre le Paraguay. J’ai retrouvé les supporters des deux équipes, avec un faible pour l’équipe africaine. Ce stade étant une caisse de résonance, l’ambiance était digne de la CAN. J’ai trouvé un Parc des Princes apaisé, si loin des matchs sous haute tension. La trêve olympique est passée par là.
Le Club France au Parc de la Villette
A l’Est de Paris se trouve le parc de la Villette, et il devenu, cet été, le point de rendez-vous du Club France. Plus de 25 000 personnes se retrouvent quotidiennement pour fêter les médaillés français, découvrir des initiations à différents sports. Il régnait une ambiance très particulière entre une garden-party et un concert de rock dans cette fan zone. Des familles, des groupes d’amis se sont installés dans le parc et les autres déambulaient dans la Grande Halle de la Villette. Avec son architecture aérienne, c’est l’un des plus beaux exemples de l’architecture de fer et verre du XIXe siècle. Elle se transformait en une ruche pour accueillir les médaillés français. J’ai perçu le sentiment particulier de communier avec les supporters français comme si un fil invisible nous reliait. Je n’ai pu résister à porter la flamme olympique !
Quand Paris devient une carte postale
Le samedi, l’épreuve de cyclisme sur route ressemble à un kaléidoscope de Paris et de sa région pendant 273 km. Elle a démarré face à la Tour Eiffel pour se terminer au Trocadéro, elle est passée par la vallée de Chevreuse dans les Yvelines. Les rues de Paris ont magnifié cette course de vélo. La veille, j’avais repéré un lieu stratégique pour être aux premières loges. J’ai choisi de me positionner dans la rue des Saules au début de la montée de la butte Montmartre. L’ambiance était survoltée, digne d’un concert de rock avec des chants et des centaines de drapeaux. Nous étions des milliers à communier dans cette rue étroite. L’ambiance était comme une arrivée d’une étape du tour de France mais puissance 10.
L’exposition « Rendez-vous avec le sport à la Fondation LVMH
Chaque fois que je me déplace dans une ville, j’aime visiter les musées. Je ne pouvais pas rater l’exposition « Rendez-vous avec le sport » dans un lieu iconique comme la fondation LVMH conçue par l’architecte-star américain Frank Gehry. J’ai découvert le travail vidéo « walk on clouds » de Abraham Poincheval artiste marseillais, l’installation de Kayaks du Suisse Roman Signer, les cinq anneaux olympiques revisités par le duo Jean-Michel Basquiat & Andy Warhol et l’œuvre de Jean-Michel Basquiat qui rend hommage au boxeur Joe Louis.
Ils sont venus du monde entier
J’ai vécu et adoré l’ambiance de France 98, mais la Coupe du Monde de football se limitait à 24 équipes nationales. Avec les JO, ce sont 206 pays participants. J’ai croisé dans une ambiance bon enfant des familles entières portant les couleurs de leur pays, qu’ils soient Américains, Hollandais, Maliens, Paraguayens, Tchèques, ils donnaient tous un sens au terme de trêve olympique. Les rues les plus chics de la capitale ont vu défiler des dizaines de milliers de bermudas à poches, de bobs et les couleurs de toutes les nations. J’ai échangé dans plusieurs langues et je leur ai donné rendez-vous pour la prochaine Coupe du Monde en 2026 qui aura lieu dans 3 pays (Canada- Mexique – USA).
Et si la star des JO 2024, c’était elle ?
La vasque olympique a crevé l’écran lors de la cérémonie d’ouverture. Elle est devenue l’emblème des Jeux Olympiques de Paris 2024. Elle se situe dans les jardins des Tuileries. Un soir, j’y ai retrouvé des milliers de personnes qui venaient comme moi la découvrir dans un cadre féérique. Je me suis posé et me suis laissé porter par un cadrage unique : la vasque suspendue dans la nuit éclairée par le faisceau de la Tour Eiffel. Ce phénomène a eu lieu toute la journée et le soir. J’ai retenu ce moment car elle renforçait à mes yeux l’aspect poétique de la démarche de l’artiste Aurélien Meyer, concepteur de la majestueuse vasque olympique qui marquera à jamais les JO Paris 2024.
En conclusion
Ce n’est pas donné à tout le monde de vivre son rêve d’enfant, j’ai passé 15 jours magiques, à Paris, à Marseille, dans les stades, dans les petits bars de quartiers, devant la TV ou à la radio. J’étais comme dans un rêve éveillé. Je repense à tous ces Cassandre qui annonçaient depuis des années que ces jeux seraient une catastrophe. Je revois encore ces Parisiens qui ont quitté la ville pour échapper dixit: «A l’enfer des jeux » et qui sont revenus en catimini de leurs lieux de vacances pour vivre la magie des JO Paris 2024.
Une éclipse de 15 jours est passée au-dessus de l’Hexagone et de Paris, laissant derrière nous nos divisions partisanes et nos clivages. Nous avons collectivement donné le meilleur de nous-même et offert au monde entier le visage d’une France fière de son histoire, ouverte et regardant vers l’avenir. Ce n’étaient pas les Jeux à Paris, c’était plutôt Paris qui rentrait dans les Jeux.
