Publié le 19 juin 2019 à 8h46 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 11h59
Roland Blum, l’adjoint aux finances de la ville de Marseille s’est félicité des résultats du Compte Administratif mettant l’accent sur le désendettement de la Ville, 95M€ en 2018, – 185M€ en cumulé sur la période 2014- 2018. Il rappelle que ces résultats ont été obtenus «dans un contexte financier contraint» avec une minoration de la dotation globale de fonctionnement qui, sur la période 2014-2017 a représenté pour la ville de Marseille «un manque à gagner de 60M€». Et la loi de programmation des finances publiques 2018-2022 a mis en place un nouveau dispositif visant à contenir l’évolution des dépenses réelles de fonctionnement des collectivités territoriales en dessous de 1,2% par an. Roland Blum expliquera que, tous budgets confondus, «la diminution des dépenses de fonctionnement s’élève à – 2,2%» et provient essentiellement de la baisse enregistrée sur le budget principal. «La Ville a parfaitement respecté les objectifs fixés par le contrat de l’exercice 2018 puisque les hausses non seulement n’ont pas atteint le seuil fixé par l’État mais elles sont même en baisse de 2,5% soit 37M€ de moins que l’objectif», précise-t-il. Concernant les investissements, l’adjoint aux finances avance: «Après un pic sur l’investissement en 2017, les dépenses d’équipement sont en baisse en 2018. Elles représentent 169M€ sur l’ensemble des budgets, ce qui constitue toujours pour la Ville un effort important». Et il se félicite encore de voir l’épargne brute de la collectivité être en augmentation en 2018 et représenter 16,4% des recettes réelles de fonctionnement. «Une hausse de 40M€, indique-t-il, due à la baisse des dépenses, combinée avec une dynamique de recettes pour la Ville.»
«S’il y a bien un domaine où les Marseillais sont traités avec égalité, c’est bien celui du mépris»
Un Compte administratif qui ne satisfera personne dans l’opposition. Stéphane Mari, LREM, déplore le choix de réduire la dette au détriment de l’investissement. Valérie Diamanti, PCF dénonce une politique qui conduit «à une inégalité des territoires toujours plus grande. Vous n’allez pas chercher les moyens pour répondre aux besoins vitaux: logements, écoles, équipements sociaux. Avec votre politique seuls les plus aisés pourront s’en sortir, et encore s’ils sont protégés dans des propriétés sécurisées.». C’est un véritable réquisitoire que prononce Benoît Payan, pour le groupe PS. Parle ici d’un document dans lequel on trouve : «Les faiblesses des politiques de l’habitat et du logement et les largesses laissées aux promoteurs sur nos espaces naturels ou historiques. C’est ici que l’on trouve les frais d’avocat, utilisés contre les Marseillais qui se battent pour sauver leurs écoles. C’est ici que l’on brade plus qu’à son tour le patrimoine des Marseillais. C’est dans ce document encore que l’on trouve des études accessoires et les besoins délaissés. Que l’on trouve des services publics scolaires, culturels, sportifs toujours pas à la hauteur de la deuxième ville de France. C’est ici qu’on devrait trouver des lignes budgétaires pour mener des opérations de concertation, de dialogue, de participation citoyenne. Mais non, dans ce compte administratif, on trouve surtout de quoi ériger des murs, des barricades, des barrières, des choses qui éloignent les institutions des citoyens, qui éloignent les Marseillais de leur ville». Et assène: «S’il y a bien un domaine où les Marseillais sont traités avec égalité, c’est bien celui du mépris. Quels que soient les quartiers : vous continuez de décider seul, coupés de tous».
Le RN fait du FN. Si Stéphane Ravier dénonce le taux de pauvreté à Marseille, 28%, les fondamentaux sont toujours là, la tradition chrétienne, l’immigration qualifiée de massive et accolée au terme d’islamisme ajoute une grosse dose de sécurité et une pincée d’écologie avant de lancer: «Le peuple marseillais veut se libérer de vos chaînes, nous l’y aiderons». Yves Moraine balaiera toutes les attaques avant de déclarer: «Unis mais ouverts à d’autres, nous ferons tout pour poursuivre l’action entreprise depuis 1995… ».
Michel CAIRE