LFI par-ci LFI par-là, on n’entend plus que ça. Mais ce n’est pas la France insoumise, mais insupportable. Le peuple de France a été admirable lors du second tour des législatives, faisant barrage à l’extrême droite. Un espoir est né, de très courte durée. Car avec LFI Alain Delon vit toujours. En effet, à toute heure du jour et de la nuit c’est paroles, paroles… , car la gauche soit-disant populaire se fout du peuple comme de sa première promesse électorale non tenue. Il y a un mur entre elle et la pratique du pouvoir. Il s’appelle Mélenchon lequel ne veut absolument pas que la gauche gouverne. Il veut le chaos pour sauver le plus important pour lui, à savoir lui-même. Il veut être candidat dans trois ans à la présidentielle. Pas être élu, simplement candidat.
Oui, le NFP a gagné et cela aurait dû l’obliger. Oui il a gagné, mais avec une majorité relative. Et Mélenchon n’a pas inventé la théorie de la relativité et il ne veut surtout pas en entendre parler. Pour lui : « C’est le programme, tout le programme, rien que le programme ». Mais ce n’est pas possible avec une majorité relative et aucune rencontre n’a eu lieu pour seulement tenter d’élargir la majorité. Pour être à la hauteur des enjeux, à la hauteur de ce peuple, à la hauteur de l’histoire. Mais tout cela ne pèse rien pour le populisme alors « C’est le programme, tout le programme, rien que le programme ». Et les autres composantes de la gauche, le PS en premier, n’écoutant que sa lâcheté, a suivi, mis drapeau bas. Il fait semblant de croire que la solution est dans « le programme, tout le programme, rien que le programme » en sachant pertinemment que c’est irréalisable.
Le spectacle est affligeant, chaque jour le RN se rapproche du pouvoir. A la vitesse où vont les choses il devrait y arriver lors de la prochaine dissolution, sans doute dans un an. Mélenchon a déjà son discours, à 20h01, Olivier Faure ses larmes, à 20H05. Entre-temps, les valeurs de gauche et, plus largement, celles, issues de la révolution, qui constituent notre socle républicain, auront été mises à mal si on poursuit sur la même pente ouvrant toujours plus la voie au RN.
Alors, on salue les efforts de François Bayrou qui tente. On espère que, comme le peuple, la Gauche sera capable de se réveiller, de se mettre à sa hauteur, de dialoguer avec les autres composantes du champ républicain. De s’inscrire dans une logique où chacun conserve ses différences mais où chacun, face aux enjeux environnementaux, géopolitiques, sociétaux… s’unissent pour construire, dans un cadre européen, prenant en compte la dimension méditerranéenne, un nouveau socle républicain.
Pourquoi attendre que le désastre ait lieu pour reconstruire, pourquoi ne pas s’y mettre avant lorsque l’on sait que désastre il va avoir. Mais dans ce jeu, si Mélenchon et son premier cercle jouent sur le populisme, le communautarisme, l’antisémitisme, ils aggravent la crise. Si, tel un adulescent, Mélenchon, feint de croire que c’est LFI qui bloque la constitution d’un gouvernement et non le programme, il ne faut pas croire que Macronie et droite sortent grandies de l’épisode en cours. Le qui perd gagne n’a jamais un grand avenir en politique. Et, encore une fois, les enjeux sont là bien plus important que les déprimants petits jeux politiciens: adaptation et lutte contre le changement climatique, réindustrialisation du pays en s’inscrivant dans un développement durable, réponses aux attentes de la population en matière de sécurité, de logement… construction de réponses européennes en matière géopolitique… Alors il est temps de lancer un avis de recherche de politiques ayant le sens de l’État voire, simplement, le respect de leurs électeurs.
Les Jeux olympiques viennent d’avoir lieu, les Jeux paralympiques arrivent. Ils montrent un pays capable de choses extraordinaires, un peuple qui a envie de s’unir pour soutenir, rire, pleurer ensemble. Un peuple blanc, black, beur, jaune uni qui a une envie de vivre ensemble, envie d’espoir, de jours meilleurs. Alors on peut encore espérer un sursaut de nos députés, loin des appels à l’insurrection digne d’un Trump ou d’une soit-disant volonté de destitution du président Macron.
Michel CAIRE