La campagne des municipales est lancé pour la droite et le centre marseillais et, s’il faut retenir, un mot de ces premières universités d’été , co-organisée par Cap sur l’Avenir, Marseille Provence Unie et Une génération pour Marseille, c’est bien celui d’unité. Message porté notamment par les deux invités d’honneur de la soirée de clôture : Martine Vassal, présidente du département des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille-Provence et Renaud Muselier, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a ajouté un autre impératif : celui de mettre en place une nouvelle génération « nécessaire pour éviter de se voir opposer le bilan des années Gaudin ». La question du leader est renvoyée à plus tard.
La nouvelle génération de la droite et du centre était bien présente à l’université d’été et elle a été mise à l’honneur avec les interventions préliminaires de Sylvain Souvestre, le maire LR des 11/12, Sandra Blanchard, Renaissance, Génération Marseille, Ludovic Perney, LR, vice-président de la région, Aurore Bruna, DVD, conseillère régionale et municipale, Sylvain Di Giovanni, Marseille Provence Unie et Romain Simmarano, président de Génération Marseille.
Une réunion qui s’est déroulée en présence de nombreux élus locaux, départementaux, mais aussi des départements environnants ainsi que de personnalités au rang desquelles Grégory Allione, député européen macroniste, Christophe Castaner, président du conseil de surveillance du grand port maritime ou encore Rudy Manna, Alliance Police Nationale. Une manifestation pour faire entendre, à tous, à droite et au centre que l’épisode de la division, connue lors des dernières municipales, a pris fin et que tout sera fait « pour éviter de nouvelles divisions». Quant à la tête de liste, la question n’est pas d’actualité. Ainsi pour Martine Vassal : « Il y a des étapes à franchir. Nous nous sommes déjà dits ce que nous avions à nous dire. Nous construisons l’unité autour de valeurs communes puis il s’agit de définir un programme viendra alors le temps de voir qui prend la tête de la liste ».
Martine Vassal profite de l’occasion pour lancer un message à l’Élysée : « Quand quelque chose ne va pas on vient chercher les élus locaux. Mais c’est tout le temps qu’il faut nous écouter nous qui sommes au contact de la population.» Elle dénonce : «La majorité municipale actuelle ne fait rien et l’extrême gauche crée du communautarisme quand nous voulons que Marseille reste unie». Elle insiste sur l’importance du triptyque logement, emploi, sécurité. Et lance en direction de la jeunesse : « Vos idées vont faire bouger les lignes». Enfin Martine Vassal confie : « Je suis très inquiète pour Marseille. J’habite dans le centre-ville. On a peur quand les enfants sont dans la rue. On a peur pour nous-mêmes dans la rue. On sent qu’il y a des problématiques de sécurité, de logements. Je ne peux pas laisser faire ».
Renaud Muselier ne cache pas que « l’été a été complexe. Le résultat des Européennes n’a pas été terrible. Les législatives ? A Marseille c’est au revoir et merci. Puis il y a eu des inquiétudes sur la tenue des JOP, les menaces de grève, les risques d’attentat et, au final, le résultat a été fantastique. Maintenant c’est la rentrée, nous n’avons pas de Premier ministre et nous sommes dans un contexte qui n’est pas facile avec la situation en Afrique, le conflit israélo-palestinien. Personne ne peut accepter ce qui se passe à Gaza. Personne ne peut accepter l’attaque terroriste du 7 octobre. Il faut libérer les otages israéliens pour que la situation évolue. Il y a aussi la guerre en Ukraine et, plus largement, une volonté de faire tomber les démocraties ».
Il invite à mesurer la gravité des enjeux aux municipales : « Le risque RN est très fort sur la région tout comme le risque LFI sur Marseille qui peut compter sur deux secteurs ». Mais, pour lui, dans l’union, il est possible de gagner dans les 9/10, les 6/8, « si on ne commet pas les mêmes erreurs », dans les 4/5 « ce ne sera pas simple mais on est dans le match » ou encore dans les 13/14. Et dans une union large, insiste Renaud Muselier : «On peut regagner Marseille avec modestie, humilité, avec beaucoup de travail et une très grande détermination».
«Pas de la même manière, pas avec les mêmes »
Renaud Muselier précise sa pensée : « Nous avons la capacité de reprendre Marseille mais pas de la même manière, pas avec les mêmes, pas avec le même dispositif. Pourquoi ? Parce que si on nous a sortis à un moment c’est, en autres, à cause de nos divisions mais aussi parce que nous sommes porteurs d’un héritage que nous assumons qui est celui de Jean-Claude Gaudin. Alors si c’est pour remettre les mêmes plus tard cela ne marchera pas. C’est la raison pour laquelle nous pensons que nous devons pousser la jeune génération, que nous devons aider des gens compétents qui savent s’exprimer, qui savent travailler et qui ne porteront pas le poids du passé et qui, en amont, bénéficieront de notre puissance, de notre volonté et qui ont cette capacité d’innover ».
Un propos que relativise Martine Vassal: «On travaille avec les jeunes, on travaille sur la vision, sur la constitution d’équipes dynamiques ». Elle signale pour l’occasion : « Je suis candidate à ma succession à la métropole ce qui implique que je suis candidate aux municipales ».
Parmi les jeunes on notera l’intervention d’Aurore Bruna pour qui « la sécurité n’est pas une priorité de la majorité municipale actuelle ». Sandra Blanchard considère pour sa part : « Il faut rassembler tous les Marseillais raisonnables ». « Nous avons, poursuit-elle, une vision, des priorités. Nous voulons une ville audacieuse, résiliente dans laquelle on rétablira l’ordre public. Une ville qui attire les richesses, qui innove en matière d’éducation et de formation ; qui est audacieuse face au changement climatique et qui favorise la production de logement. Il faut un collectif de Avengers ». Tandis que pour Ludovic Perney « Marseille souffre des maladies de l’insécurité et de la paupérisation ». Pour lui, la municipalité : « veut moins de riches quand nous nous voulons moins de pauvres ».
Pour Romain Simmarano: « Les services publics s’effondrent à Marseille » et, en matière de logements comme en ce qui concerne le port, il juge: «Le déclin est engagé ». Et de lancer : «Nous n’accepterons pas la dilapidation des bassins Est». Pour lui : «La balle est dans notre camp. Le déclin n’est pas une fatalité. Nous devons travailler, avancer des solutions et c’est l’unité politique qui nous permettra d’y arriver ». Mais de mettre en place deux lignes rouges : « Aucune compromission avec la majorité actuelle et aucune avec les extrêmes qui sont un poison ».
Reportage vidéo Joël BARCY, rédaction Michel CAIRE
Renaud Muselier : «Un Premier ministre mardi au plus tard»
Dans le cadre du cycle de consultations initié par le président de la République, Carole Delga, présidente de Régions de France et de la région Occitanie et Renaud Muselier, président délégué et président de la région Sud ont rencontré, à sa demande, le président de la République, le jeudi 29 août. Renaud Muselier raconte : « Nous avons longuement évoqué la situation politique, nous avons insisté sur l’importance d’un meilleur rapport d’équilibre entre le pouvoir central et les collectivités, sur la nécessité d’une nouvelle décentralisation. Il faut aussi revoir le non-cumul des mandats, cela ne marche pas. Nous sommes, bien sûr, revenus sur les élections avec un premier tour des législatives lors duquel nous avons assisté à une poussée phénoménale du RN. Le deuxième temps fort a été la mobilisation pour que le RN ne prenne pas le pouvoir. Le troisième tour a résidé dans l’élection du président de l’Assemblée Nationale, poste qui est revenu au bloc central. Nous avons donc une majorité relative à l’Assemblée Nationale et la Gauche peut nous expliquer toute la journée qu’elle a gagné c’est faux. Elle est minoritaire mais, attention, on ne peut pas dire que nous avons gagné. Maintenant, il faut apaiser le pays. Il faut nommer dans les ministères et au poste de Premier ministre des personnalités aux compétences reconnues et qui ont de l’expérience car ils devront faire face à un double problème : éviter la censure et avoir des personnes capables de gérer l’administration. La solution est compliquée à trouver mais elle va arriver, mardi au plus tard ».
J.B et M.C.