Publié le 23 juin 2019 à 14h28 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 11h59
Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a accueilli ce vendredi 21 juin à l’Hôtel de Région, l’Assemblée Générale de la Conférence des Régions Périphériques Maritimes (CRPM). Dans la continuité du voyage officiel conduit au Liban et en Égypte, le Président de région a souligné l’importance d’une coopération euro-méditerranéenne forte à quelques heures du Sommet des Deux Rives. Dans ce cadre sera présentée « La déclaration des Régions méditerranéennes » adoptée lors de cette Assemblée
«Là où « Méditerranée du futur » constitue un chemin diplomatique nouveau, à part entière, la CIM-CRPM (Commission Interméditerranéenne- Conférence des Régions Périphériques Maritimes) est le porte-voix qui nous permet de peser massivement ensemble. En cumulant nos forces et en travaillant sur ce qui nous unit plutôt que sur ce qui nous divise, nous pouvons faire la différence», avance Renaud Muselier, lors de l’Assemblée générale de la CRPM qui vient de se dérouler à l’Hôtel de Région de Marseille. Occasion pour lui de rendre hommage à son prédécesseur, le socialiste Michel Vauzelle «qui avait réussi à édifier un véritable réseau de Régions, d’unions de municipalités, de Gouvernorats et de Wilayas sur toutes les rives de la Méditerranée. C’est sur ce travail réussi que nous avons pris appui, pour construire cette stratégie nouvelle». Depuis, de nombreux projets concrets ont vu le jour. «Nous déployons une idée forte : c’est dans les territoires de Méditerranée que peut aussi se jouer la construction d’une stratégie globale». La Commission Interméditerranéenne de la CRPM rassemble environ 40 régions membres de 9 différents États membres de l’UE et d’autres pays (Chypre, France, Grèce, Italie, Malte, Maroc, Portugal, Espagne et Tunisie). Elle est ouverte à tous les différents niveaux sous-nationaux dans tous les pays méditerranéens. Cette union de Régions membres représente un lien de paix, de stabilité et de développement entre trois continents: l’Europe, l’Afrique et l’Asie.
«Les enjeux du quotidien des peuples de Méditerranée sont communs»
Le travail de la Commission Interméditerranéenne de la CRPM vise le développement du dialogue euro-méditerranéen et de la coopération territoriale, en concentrant ses efforts sur les transports et la Politique Maritime Intégrée, la cohésion économique et sociale, l’eau et l’énergie. Elle appelle aujourd’hui à une stratégie macro-régionale pour la Méditerranée et travaille pour l’émergence d’une citoyenneté méditerranéenne, en particulier via les politiques migratoires et en mobilisant également les partenaires des rives sud du bassin. «C’est au niveau de nos collectivités de toutes natures, de toutes formes, que nous pouvons être directement dans le concret, au plus près de nos citoyens. Nous partageons les mêmes défis ! Les enjeux du quotidien des peuples de Méditerranée sont communs. Nous n’avons pas la prétention de faire de la géopolitique à la place des États mais plutôt de nous pencher sur le concret en ayant des projets clairs et utiles. Notre démarche vient en complément naturel des diplomaties nationales, à la fois sans se confondre avec elles et sans les concurrencer», explique Renaud Muselier soulignant que la semaine précédente, avec une délégation régionale importante, «nous avons incarné cette politique avec un déplacement de 5 jours au Liban et en Égypte». Un déplacement qui s’est construit sur trois mots d’ordre : Présenter cette stratégie aux Gouvernements de Méditerranée; consolider et relancer les partenariats de coopération territoriaux; faire dialoguer les compétences de Méditerranée autour de projets très concrets. Ainsi, au Liban, la délégation a défendu cette diplomatie complémentaire menée par les territoires auprès du Président de la République, du Premier ministre, du Président du Parlement et de nombreux ministres. En Égypte, cela a été fait auprès de la ministre de l’Investissement et «des grandes autorités religieuses coptes et sunnites dont le rôle social est capital». En matière de relance des partenariats, une action a été entreprise: «Au Liban, avec l’Union des municipalités de Jezzine et l’Union des municipalités de Tyr, qui sont deux collectivités très différentes mais avec lesquelles nous travaillons sur des projets concrets. En Égypte, nous collaborons avec notre partenaire le Gouvernorat d’Alexandrie et son remarquable Gouverneur Abdelaziz Konsowa». Concernant le dialogue des compétences de Méditerranée il tient à annoncer : «Le Doyen de la Faculté de médecine de Nice est en contact avec l’Université de Beyrouth pour un projet de télémédecine commun et notre Parc Naturel Régional du Verdon a servi de modèle à Jezzine pour son propre Parc Naturel. En Égypte, Les directeurs généraux des Port de Marseille et d’Alexandrie se sont rencontrés. Le MuCEM et le futur nouveau musée du Caire sont réunis pour un partenariat culturel».
«Ensemble, nous représentons plus de 200 millions de citoyens»
«Ensemble, nous représentons 150 Régions appartenant à 28 pays de l’Union européenne et de son voisinage Sud et Est. Ensemble, nous représentons plus de 200 millions de citoyens. C’est ensemble que nous pouvons peser politiquement sur les prises de décision des États et sur les stratégies méditerranéennes. C’est aussi ensemble que nous pouvons nous entraider et échanger pour construire les grands projets concrets de demain». Et de rappeler: «Nous avons des enjeux communs majeurs et immédiats. Nous vivons un moment-clé, avec les négociations en cours au niveau de l’Union européenne sur l’avenir des programmes de coopération et de voisinage en Méditerranée. Nous devons protéger le programme MED mais aussi la spécificité du programme de voisinage IEV ouvert aux pays du sud ; il en va de notre crédibilité». C’est dans ce contexte que sera présentée la «déclaration des Régions méditerranéennes au sommet des deux rives». Un document qui «rappelle l’importance de l’action des Régions pour faire face aux enjeux de la Méditerranée et mettre en évidence leur place et leur rôle en matière de coopération méditerranéenne en appui de l’action diplomatique des États. Cette déclaration, élaborée dans le cadre de la CIM-CRPM et adoptée par l’Assemblée générale, sera ainsi une contribution au sommet de la Méditerranée des deux rives».
«Ensemble nous devons avancer pour mettre en avant la jeunesse»
Et d’ouvrir le champ des possibles tout autant que celui des enjeux, sinon des devoirs: Ensemble nous devons avancer pour promouvoir la croissance bleue par la protection de la mer Méditerranée. Malgré la situation très fragile et toujours instable qui règne en Méditerranée les conditions sont réunies pour aller de l’avant. Ensemble nous devons avancer pour mettre en avant la jeunesse comme atout pour aujourd’hui et demain. Il rappelle à ce propos: «Depuis 2017 nous portons l’événement « Méditerranée du Futur » dont l’acte II a été consacré entièrement à la thématique de la jeunesse. Nous avons lancé un appel à projets de 250 000 euros intitulé « Priorité à la Jeunesse et à l’innovation en Méditerranée ». Nous portons également la création d’un Parlement euro-méditerranéen de la Jeunesse, instance de dialogue et d’échange réunissant des jeunes de tous nos territoires de coopération». «Ensemble, poursuit-il, nous devons avancer pour construire un projet méditerranéen basé sur la coopération et la promotion de projets concrets. Afin de renforcer la coopération entre les collectivités il est indispensable de préserver le Programme Interreg MED dont la Région Sud est Autorité de Gestion. Ensemble nous devons avancer pour trouver des réponses concertées à la crise migratoire. Depuis, de nombreux projets concrets ont vu le jour au sein de nos territoires partenaires. Et au-delà des actions que nous menons ensemble, nous déployons une idée forte : c’est dans les territoires de Méditerranée que peut aussi se jouer la construction d’une stratégie globale».
Michel CAIRE