« A La Criée, la création est une aventure collective avec des metteuses et metteurs en scène, des autrices, auteurs. En leur compagnie nous allons découvrir encore en cette saison 2024-2025 des récits qui nous parlent du monde, d’émancipation, de jeunes femmes et de jeunes hommes qui dépassent les déterminismes et les assignations. Nous allons vivre de grandes épopées qui seront aussi des fêtes », explique Robin Renucci, le patron de cette scène nationale basée à Marseille.
Robin Renucci rappelle: « Ouverte à tous, La Criée veut aussi aller vers celles et ceux qui ne la connaissent pas encore ou qui ne peuvent pas s’y rendre. Lever l’ancre dans l’espace public, pratiquer, échanger, rendre le Théâtre plus inclusif, proposer des événements gratuits et des tarifs adaptés à chacun.e. Les temps incertains nous poussent plus qua jamais à faire preuve d’invention, à cultiver l’espoir et partager davantage. » Partage le mots est lâché,. Et il est bien dans l’esprit du lieu et des divers ateliers et rencontres proposés au public lors d’une journée d’ouverture festive placée sous le signe de la diversité et de l’inventivité.
Promenade en coulisses avec les comédiens de l’Eracm
Formidable idée que celle de proposer de découvrir la Criée côté coulisses par l’intermédiaire d’une promenade guidée par quatre comédiens et comédiennes de l’Eracm. Ainsi Arron Mata, et Masiyata Kaba récitant un poème de Baudelaire dans une des loges, ou un extrait de « Par les villages » de Handke, puis Alice Rodanet et Thomas Cuevas nous faisant pénétrer dans la buanderie où l’on entendra « la peau de ma bien aimée n’est pas une page blanche » de Cécile Coulomb ont enchanté tous et chacun. L’énergie positive, la qualité de la diction, la manière personnelle d’incarner un texte, autant de manières chez eux de tutoyer l’excellence.
Pilon – une expérience sonore et culinaire pour les papilles
Pour nous mettre en appétit ce fut à 12h Pilon, une expérience sonore et culinaire. Pilon raconte les femmes. Il est leurs voix dans la cuisine. Ici du café, là du piment, du fufu, des herbes des graines… Une idée originale de Marie-Josée Ordener avec Eléonore Bovon (chant) et Christian Bini (percussions).
Une grande fresque sociale
Dans la lignée de spectacles à voir prochainement, Léo Cohen-Paperman, membre du collectif Nouveau Théâtre Populaire, a concocté en compagnie de Robin Renucci un atelier théâtre amusant pour tenter de peindre le portrait de notre société à l’image du projet fou de Balzac avec sa Comédie humaine.
Présence de grands écrivains
On sait que La Criée qui a ouvert ses portes à Alice Zeniter, romancière associée au théâtre qui vient de publier chez Flammarion son nouveau roman « Frapper l’épopée » aime défendre la littérature. On notera ainsi la présence exceptionnelle des deux écrivains virtuoses que sont Eric Fottorino, publié chez Gallimard, et Rémi Baille dont le roman « Les enfants de La crique » paru chez la maison d’éditions marseillaise « Le Bruit du Monde » fit sensation au printemps. Ensemble ils furent associés à « Le corps comme atelier ». Une rencontre avec l’artiste Abraham Poincheval, dont le corps, sans cesse poussé à ses limites, est le premier atelier. Avec aussi le musicien Pierre Itzkovitch et Anna Guilló, professeure en arts plastiques à Aix-Marseille Université, et François Féron, professeur en neurosciences à Aix-Marseille Université.
Ceux qui rougissent, et Ballhaus dans la cité
Parmi les autres ateliers on a pu noter « Ceux qui rougissent » une série courte de Julien Gaspar-Oliveri autour du vertige de l’adolescence et de l’émoi que provoque un cours de théâtre. Prix de la meilleure série courte au festival Séries Mania 2024. Et ce en présence du réalisateur.Puis « Ballhaus dans la cité ! » durant laquelle La CriAtura à invité à venir célébrer des grooves dans un grand bal populaire ! Valse, tarentelle, salsa, merengue, afro, oriental, disco, funk, pop et drag show, la piste est à vous !
Dites-le avec des fleurs
Festive et fraternelle cette journée a vu des centaines de Marseillais, adultes et enfants rejoindre les ateliers placés comme on l’a dit sous le signe du partage. Et comme un clin d’œil à l’injonction « dites-le avec des fleurs » le hall de La Criée s’est honoré de la présence de Max Herouart qui représentait le café fleuriste « La butinerie » situé au 101, rue Sainte (7e). Avec confection de bouquets, « Les fleurs du tarpin bien » en quelque sorte.
Jean-Rémi BARLAND
Plus d’info: theatre-lacriee.com