Une conférence de presse et une réunion publique ont lancé Frédéric Collart et son mouvement Marseille à cœur dans le jeu des municipales.
Pour le chirurgien cardiaque le Pr. Frédéric Collart, 55 ans, père de quatre enfants, «c’est Marseille l’important». Il lance son association Marseille à cœur le 22 février 2022 avec une trentaine de personnes, « qui n’étaient pas encartées, j’étais le seul élu», raconte-t-il avant de préciser: « Je voulais travailler avec la société civile, faire quelque chose de différent des partis politiques. Et, pendant deux ans, j’ai travaillé, j’ai rencontré les Marseillais, j’ai fait Sciences Po Paris, dont je suis diplômé, pour être au fait de la gestion des collectivités.» L’association regroupe un peu plus de 400 adhérents aujourd’hui et, ce 26 septembre Frédéric Collart est passé à une nouvelle phase en organisant une réunion publique « ouverte à tous» . « Il s’agit de voir si l’envie des Marseillais est là sachant que si l’énergie positive n’est pas là je ne manquerais pas de me poser des questions. En effet une telle aventure ne peut être qu’un moment heureux », affirme-t-il.
« Au cœur de chaque décision, la question de l’environnement »
Frédéric Collart, cite comme exemple un maire qui était un homme de santé, Robert Vigouroux : « Il a été un bâtisseur avec nombre de projets qui ont été inaugurés après son mandat ». Selon lui, le programme doit s’établir avec des citoyens, des experts : « Il se construira à partir de trois axes. Premièrement, Marseille a besoin de justice sociale. Il faut régler la fracture Nord/Sud, le manque de services publics, les transports, le logement. Deuxièmement, Marseille a besoin d’une remise en ordre, tant au niveau de l’insécurité que des incivilités. Troisièmement, Marseille a besoin d’une ambition économique, culturelle, scientifique sportive… avec , au cœur de chaque décision, la question de l’environnement ».
Issu de la droite républicaine Frédéric Collart se prononce pour un large rassemblement -excluant le RN et LFI- « Il faut une large union. Martine Vassal et Renaud Muselier se prononcent pour une union à droite sans doute pour des raisons nationales et pour éviter les zizanies qui ont pu se produire entre Martine Vassal et Bruno Gilles. Je pense, pour ma part, qu’il faut rassembler plus largement. Des gens peuvent avoir des opinions différentes au niveau national mais être d’accord sur les solutions à mettre en œuvre au plan local. Alors oui, il faut une très large union des Marseillais pour agir, avancer, construire des solutions pour les 20 ans à venir. Alors je ne veux pas être le candidat de droite, du centre ou de gauche, je veux m’engager pour Marseille. Franck Allisio, RN, Sébastien Delogu, LFI et le maire, Benoît Payan sont en lice et bien moi je veux rassembler tous les autres». Des groupes de travail vont voir le jour, « composés pour moitié de citoyens et pour moitié d’experts. Ils seront aussi nourris par un site que nous allons ouvrir ».
« C’est bien qu’il y ait plusieurs réflexions en cours »
Pour Frédéric Collart : «Il importe de travailler et c’est bien qu’il y ait plusieurs réflexions en cours. Au plus il y a d’analyses au mieux c’est. Et puis, à l’automne 2025, le temps sera venu de passer à une autre phase, de choisir l’union et une personnalité apte à porter le projet ». Il ne cache pas souhaiter être celui qui le porterait : « Je me lancerais si plusieurs conditions sont remplies : s’il y a un projet cohérent, une adhésion des Marseillais, aucun sacrifice sur l’éthique personnelle. Si c’est pour avoir une multitude de candidats j’ai autre chose à faire que de perdre six mois de ma vie. De même je ne serais pas candidat si une personnalité dans laquelle je me reconnais émerge». Il constate qu’ «aujourd’hui ni Martine Vassal ni Renaud Muselier ne sont candidats et ils sont élus au moins jusqu’en 2028. Marseille ne peut pas perdre deux ans. Il faudra que les planètes soient alignées avec la métropole, le département, la région et l’Etat » Et il tient à préciser : « Je ne vais pas me lancer si c’est pour refaire un combat comme celui que l’on a connu entre Martine Vassal et Bruno Gilles et j’ai décidé en 2020 de ne plus jamais m’engager dans une campagne dans laquelle je ne me reconnais ni sur le fond ni dans la forme ».
Michel CAIRE
Une première réunion publique
Le succès populaire était au rendez-vous de la première réunion publique de Marseille à cœur. Plusieurs personnalités, ont expliqué leur intérêt pour la démarche avant que Frédéric Collart ne présente les grands axes de son projet, ses trois grands axes : la justice sociale, la sécurité et l’ambition pour Marseille avec, un fil rouge, l’adaptation et la lutte contre le changement climatique. Frédéric Collart avance : « Marseille crée de batailles de clans, de partis, de sous-partis. Elle a l’obsession étrange de mettre les uns et les autres dans des catégories ». Il invite à sortir de cela et « dans les mois qui viennent nous allons finaliser tous ensemble les projets que nous voulons pour les Marseillais ainsi que l’équipe et l’incarnation de la liste».
Parmi les politiques présents, Ludovic Perney (LR), vice-président de la région Sud considère: « Il faut rassembler l’expérience et la jeunesse. Il faut additionner plutôt que soustraire car les gens en ont plus qu’assez des rivalités ». Pour Bruno Gilles (ex LR – Horizons), conseiller municipal et métropolitain : « Le discours était très beau, le diagnostic bien posé il faut maintenant un bon traitement que l’on pourra mettre en place tous ensemble.» Pour Romain Simmarano, à la tête d’ Une Génération pour Marseille : « Frédéric Collart a un beau profil reconnu à Marseille comme en Europe. C’est en même temps un élu depuis dix ans dans les majorités de Jean-Claude Gaudin et Martine Vassal. Il connaît parfaitement les rouages. Ce soir, il présente une initiative, c’est très bien. A Génération pour Marseille la méthode est claire : pas de compromission avec les extrêmes et avec le maire actuel. Là où on se retrouve avec Frédéric Collart c’est sur la société civile qui se fédère et vient se connecter aux jeunes autour de nos patrons politiques ».
Reportage Joël BARCY