Publié le 18 septembre 2013 à 22h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 16h18
Lors de la nouvelle édition d’Archist, qui fait dialoguer Art Contemporain, Architecture et Paysage, l’association Art-Cade a donné carte blanche à Gilles Desplanques qui s’est inscrit dans « Issue de secours », exposition qui a démarré ce 29 août dernier et qui tirera sa révérence ce samedi 21 septembre. Un départ tout en élégance puisque l’artiste sera présent à 15h30 pour une visite commentée. Plutôt sculpteur, l’artiste œuvre également dans l’architecture d’intérieur mais son cœur est toujours en balance « entre l’architecture et l’Art sous diverses disciplines. Ainsi si mon travail va de petites performances à des travaux plus imposants à l’échelle de l’architecture et autour du standard de la maison », explique-t-il. A cette occasion, il s’est approprié l’espace architectural de la galerie, la transformant en un lieu aux contours mal définis, en jouant sur l’actualité de la rénovation du lieu. Un chantier comme processus de création où le doute s’installe quant à la nature ou la destination du lieu. Une invitation à pénétrer entre. La pratique de la sculpture, telle que Gilles Desplanques l’envisage, est indéfectiblement liée à une certaine forme d’expérience de l’espace. Au-delà de la formulation des volumes dans le réel (ce qui définit le geste sculptural), c’est d’abord à partir de la mise en résonance d’un contexte de production que se façonne chaque œuvre spécifiquement. C’est dans ce rapport exigu entre une pièce et le moment de sa réalisation que se définie pour partie son œuvre. Cependant, il ne faudrait pas prendre l’endroit de cette articulation pour de l’ in situ, il s’agit en fait bien souvent de tout autre chose, d’une envie de se coltiner le monde, de l’éprouver physiquement avec plus ou moins d’engagement, et d’en faire œuvre, bref de penser l’in vivo d’une pratique.
Galerie des Grands bains douches de la Plaine au 35 bis, rue de la bibliothèque.Marseille (1er). Horaires de 15 heures à 19 heures. Tél :04 91 47 87 92.
Pop up house un projet de Gilles Desplanques qui n’a pas pu aboutir
Soutenu par le club de l’immobilier Marseille Provence dans le cadre d’une résidence aux ateliers de l’Euroméditerranée Marseille Provence 2013, on ne peut que regretter que ce projet monumental, Pop up house, n’est pas vu le jour. Le principe consistait à retourner la peau d’un bâtiment comme une pelure d’orange pour construire une maison accrochée à la façade qui l’a générée.
La technique était directement inspirée par le kirigami, un dérivé de l’origami qui intègre la découpe en plus du pliage. Le projet aurait exploité et fait entrer en collision les deux symboles de l’architecture moderne. En effet, c’est à partir du modèle des grands ensembles d’habitation collective ou de bureaux (une Barre ou une Tour comme matrice) qu’aurait apparu par découpage et pliage de sa façade, une maison individuelle archétypale (de la cabane de jardin à la maison résidentielle préfabriquée). Pop up désigne usuellement le travail de pliage du papier mais aussi les fenêtres intrusives qui apparaissent à notre insu ou non devant nos interfaces d’ordinateur. Il y a dans ce terme une notion de parasitage qui dans le cas de la pop up house prend la forme d’un habitat qui se nourrit de la matière d’un autre pour surgir hors de celui-ci. Le bâtiment hôte déploie sa peau vers l’extérieur, repoussant les limites de son architecture et créant une toute nouvelle relation à son environnement.