Israël. Attaque terroriste du 7-octobre : Marseille se souvient dans l’unité et le recueillement

De nombreuses personnes se sont rassemblées à Marseille ce lundi 7 octobre, place du général de Gaulle avant une marche silencieuse vers le Palais de Justice où des prises de parole ont eu lieu. Il s’agissait de rendre hommage à toutes les victimes du massacre du 7 octobre 2023 perpétrés par les terroristes islamistes du Hamas et leurs complices. D’appeler à la libération immédiate de tous les otages. D’exprimer sa solidarité avec le peuple d’Israël dans une guerre existentielle. De dénoncer le déchaînement de haine antisémite.

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Hommage rendu à Marseille aux victimes et otages des terroristes du Hamas (Photo Franck Maillé-Chemama)

Présent, Philippe Lellouche, acteur et réalisateur, avoue être peu pratiquant mais, «le 7 octobre quelque chose s’est réveillé en moi ». «Je pense, poursuit-il,  que depuis nous sommes différents.»  Constate: « Il y a un an jour pour jour nous étions très seuls alors, aujourd’hui, j’ai les larmes aux yeux de nous voir tous ensemble avec les victimes, les otages ». Puis de lancer : «Nous les Juifs n’avons pas le chagrin à géométrie variable. Nous sommes tristes pour toutes les victimes y compris les collatérales de cette guerre ». Philippe Lellouche conclura son intervention en souhaitant : «Que l’on puisse dire encore français et juif et non juif et précédemment français ».

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Le président de Région aux côtés d’un jeune garçon qui lit des poèmes sur le massacre du 7 octobre (Photo Franck Maillé-Chemama)

Mehdi, protestant, est membre de l’association Shalam qui a vu le jour dans le quartier du Mirail à Toulouse. « Nous travaillons au soutien d’Israël et à la réconciliation des enfants d’Abraham. J’appelle donc tous les enfants d’Ismaël à reconnaître les enfants d’Isaac ». Il précise : « Être pour Israël ce n’est pas être contre les arabes, c’est être pour la paix. Nous, fils d’Ismaël devons reconnaître l’histoire, la place du peuple juif et sa terre. Jérusalem est la ville de David et Israël la seule démocratie du Moyen-Orient ». De se prononcer enfin : «pour la libération immédiate des otages et pour la sécurité d’Israël et pour la libération des peuples arabes et perse ».

Renaud Muselier, le président de la région Sud se souvient, avec émotion : « Quelques semaines avant le 7 octobre nous étions en Israël avec une délégation pour renforcer notre partenariat, particulièrement sur l’eau. Nous étions dans un pays ami, fier et heureux de vivre. Nous étions bercés par les accords d’Abraham et… le 7 octobre est arrivé. Pourquoi ? Quel sens cela peut-il avoir si ce n’est de promouvoir la barbarie ». Considère qu’ aujourd’hui « nous sommes dans une phase de guerre extrêmement violente où ce qui est en jeu c’est la survie d’Israël, d’un mode de vie.  Le Hamas et le Hezbollah sont affaiblis mais ne veulent pas de la paix. Le temps de la diplomatie viendra après mais il faut pour cela que les otages soient d’abord libérés ». Renaud Muselier déclare : « Mon soutien à Israël est total. J’ai toujours choisi la démocratie face aux dictatures ». Et d’annoncer que le drapeau d’Israël flotte dorénavant sur l’Hôtel de région.

Martine Vassal, la présidente d’Aix-Marseille Provence métropole et du Département 13 dénoncent : « Certains veulent détruire Israël. Ils ont décidé de prendre des vies le 7 octobre en pensant affaiblir Israël mais Israël est restée debout. Et nous n’oublierons jamais le 7 octobre. Il est marqué au fer rouge dans nos cœurs ». Une année est passée : « Il reste 101 otages et le Hamas et le Hezbollah envient quotidiennement des missiles sur Israël. Quel pays accepterait cela ? Personne. Alors oui, il faut donner les moyens à Israël de se défendre.»

Le député PS/ NFP Laurent Lhardit prend la parole au nom du maire de Marseille invité par le Crif pour participer aux cérémonies nationales à Paris : « Je lis son message que j’endosse pleinement :  » Le 7 octobre Israël a été frappé par une attaque terroriste. Des hommes, des femmes, des enfants sont morts parce que Juifs. C’est le plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah. Ce crime porte un nom c’est l’antisémitisme, cette bête immonde qui a fait tant de mal. Un antisémitisme qui n’est pas résiduel et qui n’est pas l’affaire des Juifs car celui qui s’en prend à un Juif s’en prend à Marseille, à la République » ». Il signale que la ville continuera d’être aux côtés de la communauté juive pour sécuriser les écoles. Et de réclamer à son tour la libération inconditionnelle des otages.

Fabienne Bendayan, présidente du Crif Aix-Marseille intervient au nom des institutions communautaires, du consistoire régional, des associations et collectifs ayant appelé à ce rassemblement. Elle évoque à son tour le 7 octobre « une brutalité inouïe a défiguré des vies mais aussi l’humanité entière». Elle évoque « le festival Nova qui célébrait la vie, le joie, la paix quand, sous le fracas des balles, des corps tombèrent. Le Hamas a fait de la mort son drapeau et de l’innocence sa cible.» Elle rappelle aussi les viols, « utilisés comme une arme de guerre.» Pour elle : « Israël mène une guerre existentielle qui lui est imposée. C’est celui de la civilisation contre la barbarie, celui de ceux qui défendent la vie face à ceux qui défendent la mort. Alors nous n’avons pas le luxe de l’indifférence. La France doit être unie à Israël, sans compromis. » Puis d’insister sur le fait que le 7 octobre « a aussi libéré, notamment en France, l’antisémitisme ».

Parmi les manifestants on note la présence de Marc Pena, député PS /NFP de la 11e circonscription des Bouches-du-Rhône : « J’ai tenu à être présent à ce moment de recueillement un an après le pogrom qui, dans la barbarie, va bien au-delà des 1 200 morts et des 250 otages. Je suis là aussi pour exprimer mon soutien avec la communauté juive de France dont je sais les difficultés. J’apporte le soutien d’un élu de la République a une des communautés les plus anciennes de France et qui est ici chez elle ».

Musique, chants, lectures de poèmes… et images de l’attaque terroriste du 7 octobre ont porté cette cérémonie, forte, émouvante.

Michel CAIRE

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