L’initiative est marseillaise. De vieux containers ont été réhabilités et transformés en bloc chirurgical ou centre de radiologie. L’ensemble est résistant, mobile. Il peut s’installer à proximité des lieux de conflit. Les premiers vont partir pour le Sud de l’Ukraine.
Toucher les populations civiles
La transformation du container, hors matériel chirurgical, revient à 16 000 €. L’ensemble est isolé avec des revêtements dignes d’un bloc opératoire. Chauffage, réfrigérateur, placards tout est conçu pour permettre divers usages médicaux. Le concept était déjà opérationnel pour le tremblement de terre au Maroc. 27 containers étaient prêts mais le roi a décliné l’offre. L’Ukraine en revanche voit tout l’intérêt de cet ensemble à proximité des lieux de combat. « Moi, ce qui m’a impressionné, ce sont les petits vieux qui veulent rester chez eux et n’ont plus d’hôpitaux, plus de dialyse, plus de chimio, analyse Paul Amas, dentiste et coordinateur de l’opération. Le projet est pensé pour les civils, pour les petits villages où tout est par terre et où il faut des unités médicales après cela servira sans doute aussi aux militaires mais ce n’est pas la priorité ».
Comme un Lego
En fonction du lieu d’implantation les containers pourront être enterrés ou rester sur des structures mobiles. Les unités pourront s’assembler comme des lego pour répondre à tous les besoins. « Notre projet donne des possibilités de sauver des vies, indique Victor Orly, président de l’association Capitale. On peut faire des salles chirurgicales, de premiers secours, d’échographie, de radio. Avec plusieurs containers on réalise un véritable hôpital mobile ». La mairie des 13-14 s’associe à l’opération pour soutenir l’Ukraine.
Journaliste et humanitaire
La clé du container revient à Olena Kvacha. Journaliste à la télévision Ukrainienne, elle ne veut pas se limiter au devoir d’informer et multiplie les gestes pour aider l’Ukraine. Ce container est une partie de son action. « Ce container, c’est l’exemple pour aider concrètement les militaires et les civils. A proximité des champs de bataille je suis en contact avec des médecins et je connais leurs besoins sur le plan médical, je relaie leurs souhaits auprès des associations humanitaires. Ces containers iront à l’Est et au Sud de l’Ukraine, là où les infrastructures médicales ont été touchées ».
Cette première clé d’un container devrait permettre d’ouvrir la voie à d’autres financements et d’autres hôpitaux mobiles pour soigner les populations civiles et militaires.
Reportage Joël BARCY