Marseille. Un conseil municipal entre ambition et contraintes budgétaires

Il sera notamment question des orientations budgétaires 2025 et de logements ainsi que d’Ehpad lors de ce conseil municipal de Marseille du vendredi 18 octobre.

Mairie de Marseille ©Hagay Sobol
©Hagay Sobol

En amont du conseil municipal, Joël Canicave, adjoint au maire en charge des finances, intervient. Il ne cache pas son inquiétude : « On continuera à proposer un service public de qualité à nos concitoyens mais nous sommes inquiets. Les chiffres qui sont annoncés font froid dans le dos. On aurait, tout cumulé, 70 millions de baisse pour Marseille. » Il précise : « Aujourd’hui on parle de 4% de recettes en moins sur la dotation de l’État et de 20 millions en moins sur les retraites. Mais nos priorités ne changent pas : elles concernent toujours le logement, les écoles et la sécurité, nous continuerons à tout faire pour améliorer la vie de la population.» Dans ce cadre l’adjoint annonce :  « Nous ferons un focus sur le logement et nous verrons ainsi que les budgets participatifs deviennent une réalité. Nous avancerons nos propositions pour un Ehpad communal et nous annoncerons la création d’un prix Ibrahim Ali ».

Théo Challande Nevoret, adjoint au  en charge de la démocratie locale, de la lutte contre les discriminations, de la promotion des budgets participatifs et du service civique, rappelle : « On avait fait une promesse, celle de ne pas toucher aux couches moyennes et aux plus précaires. Pour que cette promesse soit tenue dans notre ville nous demandons la sanctuarisation du budget de Marseille. On peut rendre le fonctionnement plus efficace sans de multiples coupes alors que là nous sommes face à de grands coups de stylo mis par les hauts fonctionnaires parisiens. » Il en vient au budget participatif : « Les citoyens ont encore un peu de temps pour se prononcer avant d’organiser un événement dans quelques semaines lors duquel nous annoncerons le nombre de votants et les projets retenus. » Puis souligne la création d’un prix Ibrahime Ali : « Il concernera une quinzaine de classes et abordera les questions du vivre ensemble et de l’acceptation des différences. »

 Samia Ghali, maire-adjointe en charge de la stratégie municipale sur les projets structurants de la ville pour l’égalité et l’équité des territoires considère : «On ne nous avait pas dit que le « quoi qu’il en coûte » serait payé par les collectivités locales alors qu’il n’a pas servi aux collectivités, pas servi au logement, aux transports. Mais cela ne nous empêchera pas d’avancer  et rien ne sera fait au détriment de Marseille. Nous irons au bout de la rénovation urbaine et nous ferons de même pour les écoles. Et, au-delà, je ne pense pas que les collectivités locales ne se laisseront pas faire face aux attaques de l’État. » Toujours est-il, des économies s’imposent : « Nous déciderons de manière collégiale les économies qu’il faut faire », insiste Samia Ghali.  Et, dans les pistes qu’elle propose : « l’idée de réaliser des projets sur trois ans au lieu de deux ».

Signale que la ville de Marseille et le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) ont candidaté pour l’appel à projets lancé le 17 juillet 2024, par l’Agence régionale de santé (ARS) et le conseil Départemental des Bouches-du-Rhône (CD13) pour la construction d’un Ehpad public de 88 places. «Cette candidature témoigne de la volonté de la ville de Marseille d’améliorer la qualité de vie de ses aînés», précise l’élue qui ajoute : «Ce serait là une première en France.» : « L’opération, poursuit-elle, verrait le jour sur un terrain municipal, à la Madrague Ville, la mairie faisant un bail emphytéotique au CCAS. » Une réalisation qui, espère la majorité municipale, ouvrirait avant la fin de ce mandat. In fine, la majorité municipale est dans les vents mauvais des restrictions voulus par le nouveau Premier ministre .

On peut également noter un couac dans la partition, le groupe écologiste ne votera pas une subvention au Delta Festival. Alors que Samia Ghali précise qu’il ne s’agit pas d’une subvention au Delta Festival mais au monde des possibles. Elle ne nie pas que le festival cause des problèmes du fait des nuisances sonores  mais que la municipalité cherche des solutions. Elle conclura en assénant : «Ce  n’est parce que nous voulons gérer un Ehpad que nous ne devons rien faire pour la jeunesse. »

 Michel CAIRE

 

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