En 1938, les alliés, face à Hitler, ont sacrifié la Tchécoslovaquie et ont eu la guerre. Aujourd’hui, ils font pression sur Israël pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza et au Liban. Mais l’État hébreu, bien décidé à prendre son destin en main, a démontré la faiblesse de l’Iran et de ses proxys.
Les forces de l’axe de Téhéran à Gaza
Avec le double but de restaurer un empire perse et d’imposer sa révolution islamique, Téhéran soutient, forme et arme, depuis des décennies, les minorités chiites au Moyen-Orient. Ce qui ne l’empêche pas de nouer des alliances avec le Qatar sunnite, grand rival de l’Arabie Saoudite, al Qaeda dont les mollahs se sont inspirés, ou d’instrumentaliser le Hamas, branche gazaouie des Frères musulmans, également soutenu par Doha.
La stratégie est partout la même, à Gaza avec le Hamas et le djihad islamique, au Liban avec le Hezbollah ou au Yémen avec les Houthis. Structurer des milices terroristes qui s’emparent de territoires entiers pour en faire des quasi-États terroristes, comme Daesh, et enfouir dans de profonds bunkers, au sein des agglomérations civiles, les actifs militaires pour les rendre inexpugnables. Leur armement est impressionnant. En termes de roquettes, missiles et drones, la majorité des pays développés tient difficilement la comparaison.
Cet arc chiite détruisant des pays entiers, exportant le terrorisme, conjugué aux missiles balistiques intercontinentaux et au programme nucléaire militaire iranien, ainsi qu’à une économie parallèle reposant sur le trafic de drogue, constituent non seulement une menace pour Israël mais surtout contre le monde libre. En effet, quels bénéfices tirerait Khamenei d’utiliser l’arme nucléaire contre Jérusalem, avec les risques de retombées radioactives régionales, alors qu’il est si facile de faire plier les occidentaux en usant du chantage atomique comme le fait régulièrement Poutine ?
Les USA et les alliés
Depuis la chute du mur de Berlin, ayant cru à « La fin de l’histoire », les USA n’ont plus de doctrine claire. Cela a été particulièrement critique lors du retrait calamiteux d’Afghanistan, l’invasion de l’Ukraine par la Russie ou les menaces de la Chine contre Taïwan. Quant aux européens n’ayant ni adapté leurs programmes militaires pour faire face aux nouveaux défis (aucun équivalent au « Dôme de fer » israélien), ni coordonné leurs efforts, ils dépendant essentiellement de l’Otan pour leur défense. Pire, lorsqu’ils mobilisent des moyens considérables pour protéger le commerce maritime international des attaques Houthis, ils sont dans l’incapacité de le faire efficacement par manque de munitions ou de moyens aériens (en moyenne seul 1 appareil sur 4 est en mesure de voler).
Les démocraties sont également exposées aux tentatives de déstabilisation, à grand renfort de fake news, pointant souvent vers Moscou, Téhéran ou Pékin, lors des échéances électorales par exemple, et par un lobbying très structuré et permanent auprès de certains leaders d’opinion. En France, ce harcèlement s’exerce en métropole, dans les DROM-COM (ex DOM-TOM) et les pays d’influence, comme au Sahel, pour limiter l’envergure internationale de Paris.
En conséquence, face à ces multiples fronts, c’est la logique de l’«appeasement» qui prime en espérant maintenir un statu quo illusoire ou éviter des conflits de haute intensité avec leur risque d’extension régionale, voire globale.
C’est dans cette perspective que s’inscrit la crise moyen-orientale actuelle déclenchée par le Hamas, avec le pogrom du 7 octobre, et les attaques du Hezbollah, dans le Nord d’Israël, le lendemain. Sans surprise, après avoir reconnu le droit de l’État hébreu à se défendre, se sont multipliés les appels à une réponse proportionnée (laquelle pour 1 200 morts majoritairement civiles et plus de 200 otages ?) et à un cessez-le-feu immédiat, avant même la libération des otages. Cette même politique, imposée à Israël depuis des années, a fait la preuve de son inefficacité. L’arrêt des combats, en empêchant Tsahal d’atteindre ses objectifs, la pusillanimité des nations à imposer la résolution 1701 de l’ONU, n’ont profité qu’aux seuls groupes islamistes qui deviennent plus fort à chaque conflit.
Israël, le Game changer !
Après un moment de flottement, Israël a mis en œuvre une stratégie considérée comme vouée à l’échec par la majorité des chancelleries et des experts mobilisés pour commenter l’actualité. De fait, l’immersion des terroristes parmi les civils, leurs servant de boucliers humains et pour maximiser les pertes, la transformation des écoles, hôpitaux, mosquées et habitations en bastions ou en arsenaux, ainsi que les kilomètres de tunnels rendaient la tâche quasi-impossible. Sans parler de la guerre de l’information. L’autre argument était que l’on ne peut venir à bout d’une idéologie et que les représailles, même justifiées ne manqueraient pas de faire des victimes innocentes, fabriquant ainsi de futurs terroristes pour les 10 ans à venir.
Après un an de conflit, les plus hauts dirigeants du Hamas et du Hezbollah ont été éliminés, à Gaza, Beyrouth, Damas ou Téhéran, ainsi que leurs états-majors, et de nombreux cadres opérationnels. Des dizaines de milliers de terroristes ont été neutralisés. Les actifs militaires, les infrastructures, les tunnels offensifs, les systèmes financiers (pour les armes et la rémunération des miliciens) sont en cours de destruction. De quasi-États , avec tous les moyens que cela confère, ils ont été réduits à de simples groupes terroristes. Ils ne disparaîtront probablement pas totalement mais leur capacité de nuisance a été terriblement diminuée. Cet affaiblissement permet aux langues de délier. Ainsi, les Gazaouis et les Libanais critiquent désormais ouvertement leurs oppresseurs islamistes, loués sous d’autres latitudes comme des « résistants ».
C’est un échec considérable pour l’Iran. Ses principaux supplétifs ont subi un coup fatal, alors que des dizaines de milliards de dollars ont été investis en pure perte, depuis les années 80, par les mollahs, au prix du sang inutilement versé de milliers civils.
Pour couronner le tout, les attaques massives de drones, missiles balistiques (dont certains hypersoniques) ont fait la preuve de leur inefficacité face au système de défense multicouche mis au point par Israël et à ses services de renseignements, capables de frapper partout et à tout instant. C’est l’ensemble de la stratégie élaborée par Khomeiny, puis Khamenei qui s’effondre. Ce régime, très fortement contesté en interne par son peuple, n’a plus d’autre solution que de disposer au plus vitre de l’arme nucléaire, s’il veut survivre.
Les occidentaux se montreront ils forts de la faiblesse de la théocratie chiite ?
On aurait pu croire que les succès militaires de l’État Juif face au régime des mollahs, mettant en lumière la faiblesse de ces deniers, auraient été de nature à modifier l’approche des occidentaux sur le conflit. Il n’en est rien. L’administration Biden est bloquée sur les élections présidentielle. Les démocrates cherchent désespérément un succès diplomatique, même éphémère, pour donner un gain à Kamala Harris, au coude à coude avec Donald Trump. Quant aux Européens, très préoccupés par le « front de l’Est », avec l’offensive Russe en Ukraine, et la crise économique, ils appellent de leurs vœux une accalmie au Moyen-Orient sans apporter aucune solution concrète pour mettre fin durablement aux combats.
Malheureusement, le monde libre ne semble pas avoir pris conscience du danger global que représente un Iran nucléarisé. Si les Occidentaux n’exercent pas de pressions crédibles, la République islamique ne renoncera jamais à l’arme atomique, ni à démanteler définitivement ses proxys.
Un pour tous ou tous contre un ?
Les autorités israéliennes ont fait savoir, à maintes reprises, que s’il n’y avait d’autre choix, il leur incomberait d’agir pour mettre fin à la menace nucléaire perse. Cela a déjà été fait précédemment, en Irak, avec l’opération « Opéra » en 1981 et en Syrie, avec l’opération « Orchard » en 2007. Imaginons ce qu’il serait advenu si des armes de destruction massives étaient tombées aux mains de Daesh !
Face à cette menace existentielle, l’alliance forgée avec les Accords d’Abraham, ainsi que d’autres pays entretenant des relations discrètes avec Jérusalem, ne peut que se renforcer. Mais une intervention combinée avec les alliés occidentaux aurait un impact beaucoup plus décisif, de nature à faire imploser le régime mis à mal par les derniers événements, évitant ainsi une guerre totale.
Il en va non seulement de la paix dans cette région, mais à coup sûr de l’avenir du monde !