Le musée Regards de Provence accueille jusqu’au 16 mars 2025, une exposition des photos de Bernard Plossu sur la période hippie.
On était des pionniers
Il arbore fièrement son sac à bandoulière bohème, souvenir de la période hippie. Bernard Plossu appartient aux pionniers du mouvement. Au milieu des années 60, il a remonté le Mexique puis a gagné la Californie et San Francisco, lieu emblématique de la concentration hippie. Tous veulent lutter contre la société de consommation et s’opposent à la guerre du Vietnam. Âgé d’une vingtaine d’années, appareil photo en poche, il apporte une source documentaire rare sur cette période. «On est arrivés juste après les Beatniks, relève fièrement Bernard Plossu. C’était le début de l’écologie, le premier mouvement pour la paix et le début de la contestation d’une Amérique va-t’en guerre avec le Vietnam.»
Cheveux longs et poils
La contestation s’affiche visuellement. Les hommes portent les cheveux longs et une longue barbe. Les femmes ne se rasent pas. Dans une Amérique conservatrice cela passe mal. « En 68, j’ai voyagé dans d’autres régions des Etats-Unis, le Mississipi tout ça. Avec une plaque californienne et une barbe j’étais en danger. Au bord de la route il y avait une affiche, je crois que c’était en Arkensas. Il y avait un mec à cheveux longs avec un texte « beautify America, get your hair cut « , rendez l’Amérique belle coupez-vous les cheveux. Pour dormir, je m’arrêtais toujours près d’un commissariat pour ne pas être attaqué et un fois un commissaire m’a dit de venir dîner à la maison. Il avait des enfants et ils m’ont dit ah, vous venez de San Francisco, on en rêve ! En fait beaucoup de jeunes américains qui habitaient ailleurs rêvaient de vivre comme ça ».
« Le mouvement perdure »
Durant cette période Bernard Plossu a côtoyé des légendes : Henri Miller, Joan Baez ou Bob Dylan. Mais pas de nostalgie aujourd’hui. Pour lui l’action continue. « Je connais plein de hippies, le mouvement perdure. Je connais plein de jeunes qui militent pour l’écologie, pour la paix. En ce moment on est en plein dedans, ça n’a pas arrêté, ça continue ».
Ce jour-là, Bernard Plossu découvrait l’accrochage de ses photos. Il garde de ce séjour californien une expérience importante de sa vie qui continue de le marquer. Grâce à son appareil photo, il a réalisé une œuvre documentaire sur cette période hippie. Des clichés qu’il expose pour la première fois.
Exposition au musée Regards de Provence jusqu’au 16 mars 2025