Marseille. Club de l’immobilier: Les assises de la transition écologique se concentrent sur la rénovation

La rénovation est une part infime de l’immobilier, moins de 5%, mais c’est un enjeu central. En matière de réduction des émissions de carbone et de réponse à la zéro artificialisation des terres. En organisant ces 10e assises sur ce thème, le Club de l’immobilier Marseille Provence veut inviter la promotion immobilière à changer de logiciel.

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(Photo Joël Barcy)

 Changer les habitudes

 

 Quand on a été biberonnés à la construction neuve pendant des décennies, difficile de changer de logiciel. Pourtant il le faut, pour diverses raisons : environnementale et économique notamment. « On a eu une longue période immobilière facile, estime Jérôme Dentz, le président du Club de l’immobilier Marseille Provence qui regroupe les acteurs de la profession. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. La fin de la loi Pinel, la raréfaction des permis de construire entraînent une panne de la construction de logements et impose un grand virage ».

« Tordre le cou aux préjugés »

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Mathias Berra, membre de la commission transition écologique au sein du club de l’immobilier et Jérôme Dentz, président du Club de l’immobilier Marseille Provence (Photo Joël Barcy)

 Parler rénovation dans ces assises relève d’une petite révolution. Ce n’est pas encore dans l’ADN des promoteurs immobiliers. « Elle représente moins de 5% du secteur, analyse Mathias Berra, membre de la commission transition écologique au sein du club de l’immobilier. On a encore beaucoup de préjugés en la matière, c’est une démarche pionnière. On bénéficiera lors de ces assises des retours d’expérience des acteurs qui se sont engagés dans la rénovation et la transition écologique ». L’objet des assises va être de démystifier toutes les croyances qui circulent en raison d’une méconnaissance des techniques qui ont évolué. « Il n’y a pas plus de risques d’investir dans la rénovation que dans la construction neuve. Il faut juste un savoir-faire », estime Mathias Berra.

 Bon pour la planète

 Rénover au lieu de déconstruire pour reconstruire. Rénover pour éviter d’artificialiser des terres. Tout cela est bon pour la planète et bon pour l’environnement en général. « Il faut implémenter une stratégie de long terme, travailler avec les collectivités locales et les acteurs économiques pour transformer de vieux centres-villes ou des quartiers délaissés conclut Jérôme Dentz. La rénovation ça ne se fait pas chacun dans son coin ». En outre la rénovation demeure rentable si on a les clés. Il y a moins d’enjeux administratifs que dans le neuf notamment et elle redonne de l’attractivité et une qualité de vie aux occupants.

La profession a-t-elle le choix de ne pas s’engager dans la rénovation ? Rien n’est moins sûr. La chute vertigineuse des permis de construire incite en tout cas à ouvrir les yeux. L’avenir économique du secteur est incertain alors avoir deux fers au feu : rénovation et construction est peut-être le meilleur gage de survie.

Reportage Joël BARCY

Les Assises de la transition écologique se tiendront le 21 novembre à partir de 8h30, à l’auditorium de la Caisse d’Épargne Cepac – 3 bis, Cours Pierre Puget- 13006 Marseille.

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