La Cité Scolaire Internationale Jacques Chirac – qui a ouvert ses portes au mois de septembre et inaugurée ce mercredi 20 novembre- est cofinancée par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, (52 %), le département des Bouches-du-Rhône (34 %) et la ville de Marseille (14 %), pour un montant total de près de 100 M€. À terme, la Cité accueillera 2 200 élèves, et proposera 5 langues d’enseignement: l’anglais, l’allemand, l’espagnol, le chinois et l’arabe.
« Au nom de toute la famille, un immense merci d’avoir donné le nom de Jacques Chirac à cette cité scolaire internationale tournée vers le monde, attentive au mouvement des idées, ouverte à tous les Marseillais », lance Claude Chirac, la fille de l’ancien président de la République, lors de l’inauguration de cet établissement qui propose une offre éducative entièrement dédiée à l’enseignement international incluant une école primaire, un collège et un lycée.
La Région Sud, maître d’ouvrage du projet, en concertation avec l’académie d’Aix-Marseille, a tenu à affirmer ce caractère d’excellence et de mixité sociale et scolaire dans l’offre éducative, le traitement architectural et les équipements proposés et enfin dans la structure pédagogique. Cette Cité Scolaire Internationale est également l’opportunité «de tisser des liens de coopération décentralisée à l’échelle européenne et internationale avec le réseau de l’enseignement français à l’étranger, afin d’attirer les talents du monde entier souhaitant poursuivre leurs études dans nos universités, dans les classes préparatoires aux grandes écoles de nos établissements d’excellence» .
Renaud Muselier, le président de Provence-Alpes-Côte d’Azur rappelle : « Cela faisait 35 ans que nous l’attendions. En regardant par la fenêtre, nombreux d’entre vous y verront le reflet de l’horizon marin, une ouverture sur notre monde, la Cité Scolaire Internationale Jacques Chirac est un écrin, au cœur de ces nouveaux quartiers, une chance pour Marseille, une chance pour notre jeunesse ».
« Jacques Chirac aimait Marseille, son tempérament, son ardeur républicaine »
Claude Chirac reprend : « Jacques Chirac aimait Marseille, son tempérament, son ardeur républicaine. Tout est singulier ici et tout respire la France. » « Il croyait à l’école, poursuit-elle, était passionné par l’histoire des langues. Là où il est il doit être heureux de voir cet établissement éduquant des générations à l’ouverture au monde, à un regard sur l’Autre, les autres cultures, empli de respect. Les élèves deviendront des ambassadeurs, des passeurs clairvoyants entre les peuples et les cultures. » De s’adresser aux jeunes qui sont les premiers à avoir été accueillis par l’établissement : « Vous êtes les pionniers d’une belle aventure capable de produire des ponts, de produire une vision de la France droite dans ses bottes, refusant les extrêmes, fidèle à ses valeurs républicaines et qui ne veut laisser personne sur le bord du chemin.»
« Marseille se devait d’accueillir un établissement d’excellence »
Renaud Muselier signale que « ce chantier, réalisé sans accrocs en un temps record de 29 mois, nous prouve que Marseille est encore capable d’accueillir des projets ambitieux. » Annonce que grâce à la Cité Scolaire Internationale Jacques Chirac, la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur devient le premier territoire de France en offre éducative internationale. «C’est aussi la force de notre école républicaine gratuite et pour tous», insiste-t-il avant de souligner que « ce projet éducatif et républicain sur notre territoire marseillais a comme premier objectif de servir le territoire, tout le territoire, puis nos institutions et nos entreprises. Cet établissement vient unifier, réconcilier, et refermer progressivement cette cicatrice entre le Nord et le Sud. Ce formidable lieu est une promesse de la campagne des régionales en 2021. Marseille, deuxième ville de France, se devait d’accueillir un établissement d’excellence, au croisement des routes, des bateaux et des civilisations. »
Puis de rendre hommage à Jacques Chirac : « Ce petit fils d’instituteur, haut fonctionnaire, parlementaire, ministre, président de Conseil général de Corrèze, Premier ministre, maire de Paris et président de la République, a façonné à son image une France heureuse et apaisée. » Il ajoute : « Charles de Gaulle avait une certaine idée de la France. Jacques Chirac avait une grande idée de Marseille. Il était amoureux de notre ville, sa lumière et son énergie. Par ces trois verbes « Triompher, construire, réconcilier », Jacques Chirac incarnait à sa manière « Liberté, égalité, fraternité « . Ce précieux héritage que l’on vous confie aujourd’hui est maintenant le vôtre. »
Martine Vassal, présidente du département des Bouches-du-Rhône et de la métropole Aix-Marseille-Provence félicite les architectes « pour ce geste magnifique ». Considère : « Nous avons réussi ce projet de grande envergure parce que nous étions unis. Unis nous sommes plus forts, plus efficaces pour nos concitoyens et, ici, pour les enfants du quartier et ceux du monde. Du primaire au lycée, 2 200 élèves de différents milieux sociaux bénéficieront de l’excellence académique. Et, fierté, dans notre pays on n’est pas obligé de payer cher pour avoir accès au savoir. »
« Ces enfants apprennent des langues ce qui ouvre des horizons infinis »
Pierre-Marie Ganozzi, adjoint au maire en charge du plan école, du bâti, de la construction, de la rénovation et du patrimoine scolaire représentant Benoît Payan, le maire de Marseille, retenu par le congrès des maires avoue être heureux de participer à l’inauguration de ce bâtiment dans ce quartier. Heureux aussi du choix des architectes. Pour lui « Ce sont les écoles qui dessineront le Marseille de demain. L’école c’est non seulement une priorité c’est surtout une nécessité car elle fait grandir les citoyens de demain. Et sans la connaissance nos sociétés se perdent dans les extrémismes. C’est ce que je retiens de Jacques Chirac, ce petits fils d’instituteur qui a construit des ponts là où d’autres construisent des murs. » Il avance un autre sujet de fierté : « Les enfants du primaire viennent pour moitié des quartiers prioritaires de la ville. Et tous ces enfants apprennent des langues ce qui ouvre des horizons infinis. »
« L’espace dans lequel n’importe qui ne pourra pas faire n’importe quoi »
Isabelle Negrel, proviseure de la Cité Scolaire Internationale Jacques Chirac, évoque « une cité scolaire ouverte sur le monde et sur un territoire riche de sa diversité. » Elle précise : « Nous accueillons 680 élèves pour cette première rentrée. » Souligne à son tour l’importance d’apprendre des langues « dans un monde de plus en plus interconnecté ». «Nous avons, poursuit-elle, plus de 20 nationalités dans l’établissement, venues du monde entier mais aussi de tous les quartiers, de toutes les catégories sociales. »
Roland Carta, membre de l’Académie d’Architecture, architecte avec Rudy Ricciotti parle d’ « un bâtiment sain, ancré dans l’éthique et dans son époque, en lien avec la ville, la région, la Nation. » Un bâtiment avec son enceinte « qui n’est pas une frontière mais qui définit l’espace dans lequel n’importe qui ne pourra pas faire n’importe quoi. Un endroit pour faire cité, pour nouer des liens avec des gens que l’on ne connaît pas. Un bâtiment qui a un cœur et ce cœur est un jardin.» Et en direction des jeunes élèves, il cite Jacques Chirac : « L’école c’est le rêve de la République et elle reste sa plus belle réussite. » Et ainsi de conclure «Respectez-vous et respectez les autres pour ce qu’ils sont et comme ils sont. »
Pour Daniel Lopes, président de Bouygues Bâtiment Sud-Est: « La Cité Scolaire Internationale participe activement au renouvellement urbain de la ville et constitue l’une de nos plus belles références en matière de construction durable.»
Laure-Agnès Caradec, présidente du conseil d’administration d’Euroméditerranée rappelle que cet Établissement public d’aménagement va fêter ses 30 ans. Concernant la Cité, elle considère : « Il fallait une cité scolaire qui réponde aux besoins des Marseillais et des entreprises, et lorsque Renaud Muselier a proposé qu’elle porte le nom de Jacques Chirac tout le monde a été d’accord, pensant au visionnaire sur l’agriculture, sur l’environnement, mais aussi l’homme qui a refusé de participer à la guerre en Irak.»
Le recteur Benoît Delaunay voit, dans la réussite de cet établissement : « La promesse d’ouverture sur la ville, sur le monde, sur les cultures. » Le préfet de région, Christophe Mirmand de s’appuyer sur les propos de Jacques Chirac pour signifier : « La première richesse c’est l’Homme, la première préoccupation nos enfants, la première responsabilité favoriser l’apprentissage des connaissances », avant de considérer : « Cette cité scolaire fait le pari audacieux de la mobilité internationale. Il a vocation à former des citoyens du monde et de faire de Marseille et de la métropole une place forte de l’attractivité internationale ». Et de conclure : « Oui l’école est au centre de tout. C’est un pont, une ambition partagée. »
L’inauguration se termine par une poignante Marseillaise chantée par de nombreux collégiens de l’établissement.
Michel CAIRE
La cité scolaire en chiffres
À terme, la Cité Scolaire Internationale accueillera 2 200 élèves, et proposera 5 langues d’enseignement : l’anglais, l’allemand, l’espagnol, le chinois et l’arabe.
3 niveaux d’enseignement :
- École : 15 divisions – 420 élèves.
- Collège : 28 divisions – 720 élèves.
- Lycée : 35 divisions – 1 050 élèves.
Répartie sur 27 730 m² la Cité Scolaire Internationale est également équipée de:
- 1 internat de 200 places.
- 1 espace restauration.
- 1 pôle culturel avec un CDI et une salle polyvalente.
- 1 pôle sportif.
- Logements de fonction.
Un établissement connecté
- Les manuels numériques 390 tablettes numériques ont été distribués aux élèves de Seconde pour cette rentrée scolaire 2024.
- L’équipement informatique 194 bornes Wifi sont déployées dans l’établissement et près de de 60 vidéoprojecteurs et 6 écrans numériques.
- L’établissement compte également quelque 400 ordinateurs à la rentrée scolaire 2024.
Un bâtiment sobre et durable
la Cité Scolaire Internationale Jacques Chirac est un bâtiment sobre et durable, faisant coexister la ville et la nature. Certifié NF Bâtiments Tertiaires®, il répond notamment aux objectifs du Plan climat « une COP d’Avance » de la Région Sud en privilégiant les énergies renouvelables et en réduisant son impact environnemental.
La prise en compte de ces éléments a permis de dégager les priorités sur ce projet :
- Une construction « bas carbone » en accord avec l’objectif de la Région d’atteindre la «neutralité carbone en 2050».
- L’utilisation d’un matériau de haute technologie pour réaliser l’enveloppe extérieure du bâtiment : le béton fibré, d’ingénierie et de production locale.
- Le renforcement des objectifs de performance énergétique : objectif E3 (les besoins en chauffage seront inférieurs à 15 kWh/m² par an pour respecter le niveau passif).
- La mise en œuvre d’énergies renouvelables, à hauteur de 70 % pour la production de chaud, avec notamment l’utilisation du réseau de thalassothermie « Thassalia » et le déploiement de panneaux photovoltaïques.
- Des orientations fortes pour assurer le confort thermique d’été, sans recours à la climatisation.
- Une qualité d’air intérieur garantie.
- Des locaux confortables sur les plans visuel et acoustique.
- Le recours aux filières locales et aux matériaux locaux et biosourcés : menuiseries.
- Une large place à la végétation et à la biodiversité avec la mise en œuvre de façades intérieures végétales composées d’un matériau innovant en fibre de lin, de filière et de fabrication française Bouygues Énergies & Services assure l’exploitation et la maintenance pendant 10 ans ainsi que le suivi et la performance du bâtiment, en termes de consommations énergétiques, mais aussi en termes de qualité d’usage.