Biac. La Région Sud va vibrer au rythme du cirque pendant un mois avec la biennale internationale

La Biennale Internationale Des Arts Du Cirque (BIAC) -qui se tiendra du 9 janvier au 9 février- est aux arts du cirque ce qu’Avignon est au théâtre. Un rendez-vous incontournable. Pour cette sixième édition l’accent est mis sur les femmes pour une raison simple, elles représentent moins d’un tiers des diffusions de spectacles.

Destimed visuel BIAC 2025

Une vaste évolution

 Le cirque contemporain est sans doute l’art vivant qui a le plus évolué ces deux dernières décennies. Il fusionne toutes les disciplines. L’art circassien reste un défi physique et technique mais il intègre une dramaturgie, une écriture artistique et esthétique proche du théâtre. A l’affiche de la Biac 2025, 66 spectacles dont 15 créations. 600 programmateurs nationaux et internationaux sont attendus pour cette 6e édition. Elle demeure  le rendez-vous incontournable pour les compagnies qui souhaitent obtenir des contrats pour des tournées.

Casser le plafond de verre

Pour cette édition l’accent est mis sur des spectacles proposés par des femmes. « C’est une manière de casser le plafond de verre qui règne encore dans la profession, note Raquel Rache de Andrade, co-directrice de la Biac. Les femmes ne représentent que 30% de la diffusion de spectacles, on a voulu changer cela. Les femmes regardent le monde autrement. Elles racontent les choses d’une manière plus intérieure. C’est un autre point de vue. Elles offrent de nouvelles propositions très intéressantes et se confrontent à de grands spectacle ». Pour la co-directrice de la Biac, le cirque demeure un lieu où « il y a des valeurs altruistes, on est ensemble pour créer un beau geste mais il y a aussi la d’entraide et pour cela le cirque peut sauver le monde ».

Une artiste à l’honneur

Raphaëlle Boitel, Compagnie l’Oublié(e),  est une figure incontournable du cirque contemporain. La Biac la met à l’honneur dans cette édition avec 4 spectacles de son répertoire. Une manière de mesurer l’évolution de cette pionnière féminine des grands spectacles. « Le cirque offre une énorme liberté, confie cette contorsionniste qui évolue vers des spectacles plus théâtraux. Je travaille sur la complexité de l’Humain tout en offrant beaucoup de poésie et en laissant un message d’espoir ». Raphaëlle Boitel met en scène et chorégraphie. Elle forme un trio depuis 10 ans avec un éclairagiste et un compositeur qui donnent une intensité aux spectacles où la femme est souvent magnifiée.

Une femme émergente

 Alice Rende fait partie de la scène émergente féminine. Elle se contorsionne dans un puits en plexiglas, exprime de multiples émotions. « Dans le cirque on n’ a pas besoin de mots, il touche les émotions de manière très directe, très spéciale». Dans les spectacles d’Alice Rende pas de message: «J’aime suggérer les choses, que les gens puissent se faire leur propre lecture. Dans « Fora » il y a des spectateurs qui verront une femme qui veut s’échapper d’une crise de dépression, et d’autres une femme qui veut trouver sa place dans la société. Je suggère, mais le public est autonome», décrit l’artiste.

Discrète, touchante, avec son petit accent brésilien, Alice Rende s’impose progressivement dans un monde circassien encore trop machiste. « La femme gère beaucoup plus d’enjeux que l’homme. Il faut se battre ». En souriant, elle ajoute : « Souvent quand je présente mon spectacle et que je viens avec mon technicien, les gens parlent au technicien car c’est naturellement lui le metteur en scène. Cela  m’arrive souvent. Les spectacles des femmes sont souvent plus pointus car il a fallu se battre pour les faire. Ils ne sont pas nés de la facilité.»

Valeur sûre

 Dix ans après sa première BIAC en 2015, la compagnie galloise Nofit State Circus est de retour dans le village chapiteaux sur les plages du Prado avec « Sabotage ». Un spectacle déjanté et corrosif tout en acrobaties et musique. Une série de tableaux impressionnants avec 9 artistes d’horizon très divers font show. « Nous avons parmi nous des marginaux, ils viennent avec leur histoire et la font partager sur scène, indique Tom rack, le directeur artistique de Nofit State Circus. Il y a une confiance entre ces gars-là, ils mettent leur vie entre les mains de l’autre, ont une vraie complicité sur scène et cela donne une œuvre avec un gros cœur, une âme ».

La Biac 2025 met en lumière, du 9 janvier au 9 février, la diversité des expressions artistiques du cirque contemporain. Plus d’info et réservations :  biennale-cirque.com

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