Marseille vient d’accueillir le Forum méditerranéen de la transition énergétique et climatique coorganisé par la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Une manifestation qui s’inscrit dans le cadre du « Service Local pour l’énergie et le climat (SLEC) ». Taoufiq El Bourch, vice-président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et Jean-Pierre Colin, vice-président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, en charge des Finances et des partenariats de coopération reviennent sur ce Forum.
« Ce Forum touche à quelque chose de fondamental puisqu’il touche à l’humain, au changement climatique, aux énergies renouvelables», avance Taoufiq El Bourch. Il insiste sur l’importance de la visite du président Macron au Maroc renforçant les relations entre les deux pays notamment sur les questions des énergies renouvelables ou encore de l’eau. Met également l’accent sur la constitution marocaine de 2011 qui développe le pouvoir des régions permettant ainsi à Tanger-Tétouan-Al Hoceïma de pleinement s’inscrire dans ce dispositif dans le cadre du projet Service Local Energie et Climat « Slec ». Projet piloté par la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et par Provence-Alpes-Côte d’Azur. « C’est la première fois qu’un pays africain est chef de file», rappelle-t-il.
Jean-Pierre Colin rappelle que: « ce Forum qui s’inscrit dans l’action que nous menons depuis des années pour favoriser un rassemblement méditerranéen tant nous mesurons à quel point il est important que nous nous parlions, que nous agissions ensemble. On le voit avec les ports propres, le zéro plastique, les escales zéro fumées…» Et d’insister: «C’est quand nous travaillons ensemble que cela a un impact pour l’environnement.» Evoque ensuite la question de l’eau considère : « Un problème sur lequel nos pays méditerranéens doivent avancer. Dans ce cadre une délégation régionale s’est rendue l’an dernier en Israël qui est le pays le plus avancé en gestion de l’eau que ce soit en matière de récupération, de réutilisation ou encore de goutte à goutte. Et puis nous avons un lien très fort avec le Maroc qui devient un grand pays des énergies renouvelables et qui va devenir un grand exportateur d’hydrogène vert. » en effet le pays produit déjà 33% de son énergie en renouvelable et vise les 53% en 2030.
Le dispositif est financé à 85% par l’Europe
Le dispositif est financé à 85% par l’Europe pour une somme de 3,6 millions d’euros. Son objectif est d’améliorer la condition de vie des habitants en réduisant la précarité énergétique et en renforçant la résilience des habitants et des professionnels des villes de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. « Il est important de montrer l’efficacité de ce dispositif décentralisé», poursuit Taoufiq El Bourch qui ajoute : « Il s’agit d’un premier Forum, il y en aura d’autres pour poursuivre notre travail, notamment sur la bonne forme de gouvernance. » Le Slec affiche en effet l’ambition d’associer les collectivités : commune, province, région, bassin euro-méditerranéen mais aussi la population, les associations… «Et chaque Service se concrétisera par un bâtiment bioclimatique, qui sera construit ou rénové de manière exemplaire», assure-t-il avant de signaler que «ce projet vise également à favoriser le développement d’emplois verts via la formation professionnelle, la reconversion de ZI, des initiatives pilotes… » Il précise enfin « ce dispositif vise à être développé sur d’autres territoires, doit donner lieu à des échanges de bonnes pratiques c’est pourquoi nous avons avec nous, pour cette première, une délégation de Mauritanie et une de Catalogne.»
« Il faut plus de coopération méditerranéenne »
Taoufiq El Bourch enchaîne : « Il faut des réponses face au dérèglement climatique. Ce qui vient d’ arriver à Valence est tragique et cela montre qu’il faut plus de coopération méditerranéenne ». Dans ce cadre, il considère: « la mise en place d’un commissaire européen à la Méditerranée est une très bonne chose, nous recommandons que la même chose se fasse au niveau de l’Atlantique.» «Il faut, poursuit-il, faire face au changement climatique, à la pollution terrestre et maritime, à la sécheresse, et nous devons aller au-delà, travailler sur l’économie bleue et verte, mettre en place des projets pour réduire le chômage. Je souhaite que tous les pays travaillent pour la Méditerranée pour préserver notre mer, nos territoires, pour préserver nos enfants de l’immigration, de la mort.» De même, il se dit favorable à la création d’une macro-région méditerranéenne. Jean-Pierre Colin rappelle : « La diplomatie décentralisée qui est à l’œuvre notamment à travers ce Forum est d’autant plus importante que les tensions s’amplifient et que la diplomatie entre Etats connaît parfois des difficultés au niveau des territoires, confrontés à des problèmes identiques, nous pouvons continuer à avancer et c’est le cas de nos régions maritimes. »
Michel CAIRE