Inscription du cabaret au patrimoine culturel immatériel. Rencontre avec Manoah Michelot directeur de l’Etoile Bleue à Marseille

« Le cabaret ressort du placard », se félicite Manoah Michelot, le président et directeur artistique du cabaret l’Etoile bleue à Marseille. La ministre de la culture vient de soutenir l’inscription du cabaret à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel. Cela devrait donner une visibilité aux quelque 200 structures. Rencontre avec Manoah Michelot.

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Spectacle cabaret © l’Etoile Bleue

Une reconnaissance

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Manoah Michelot, le président et directeur artistique du cabaret l’Etoile bleue © Etoile bleue

Voilà près d’un an que les responsables de cabarets attendaient cette décision. La succession de gouvernements a retardé l’opération. Mais cette fois Rachida Dati, ministre de la Culture  a annoncé qu’elle soutiendrait la démarche d’inscription des cabarets au patrimoine culturel immatériel. « Cela va nous offrir une meilleure visibilité et nous donner une image de marque, reconnaît Manoah Michelot. Cela fait 30 ans qu’un ministre n’avait pas foulé le sol d’un cabaret. C’est la reconnaissance d’un milieu, on est des lieux de culture, de création où les libertés artistiques sont très présentes. On partage sans tabou ce qu’on est ou ce qu’on a envie d’être ».

3 millions de spectateurs

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© Cabaret l’Etoile Bleue

Les 200 cabarets nationaux totalisent aujourd’hui près de 3 millions de spectateurs. Mais ils ont connu des hauts et des bas, sont passés de la lumière à l’ombre. De lieux où il fallait se montrer, à des espaces endormis. Puis ils ont redressé la tête avec des programmes et des univers très différents. « On n’est plus à l’époque où la mamie venait fêter ses 80 ans. Les cabarets sont des lieux branchés avec des revues de qualité. Les spectacles sont très variés, collent avec leur temps ».

Etoile montante

Le cabaret l’Etoile bleue s’est installé dans un ancien théâtre paroissial, boulevard Jeanne d’Arc dans le 5e arrondissement. Un lieu très fatigué. Le pari de Manoah Michelot était ambitieux. « Il a fallu réhabiliter le théâtre du sol au plafond. Il pleuvait parfois à l’intérieur avant les travaux ». Mais aujourd’hui le public est au rendez-vous. « Environ 35 000 spectateurs dinent et assistent aux revues chaque année ». L’Etoile bleue va souffler ses 3 bougies en septembre prochain avec un nouveau spectacle.

Plaire au public

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© Cabaret l’Etoile Bleue

L’ambition du cabaret est de plaire à un public le plus large possible. « Ma première création s’intitulait « Rivage », c’était un voyage autour du monde. La deuxième « Discodiva », une sorte de battle avec deux chanteurs et une drag-queen. La dernière, que je suis en train de peaufiner, s’appellera 1 2 3 Karaoké. Nous aurons 250 costumes, une bande son originale et des créations chorégraphiques. Les répétitions seront en août et le spectacle sur scène en septembre 2025 ».

La validation du classement n’entraînera pas un gros soutien financier, le ministère de la culture a budgété 470 000 euros pour l’ensemble des 200 cabarets.

Joël BARCY

 

 

 

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