Publié le 25 septembre 2013 à 19h25 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 16h19
Cet acte forain contemporain regorge de chemins de traverses artistiques d’un point à l’autre de la gare, accentuant tantôt sa vocation d’arrivée, ultime cul de sac avant la mer, ou de point de départ vers d’autres destinations, nouveaux espaces de rêve à conquérir… De multiples artistes européens envahissent la gare et la donnent à voir comme on ne l’a jamais vue.
– Du 25 au 29 septembre : Stars on stairs/vert – L’escalier monumental se pare de vert. Jany Jérémie (Migrateurs/Transatlantique)
Triptyque en couleur et en mouvement sur l’escalier monumental, Stars on stairs est le fil rouge du deuxième acte de Métamorphoses, transformant l’escalier en jardin, en scène, en terrain de jeu, à la fois successivement et simultanément. Stars on stairs/vert marque le retour du végétal dans la ville, une mytho-logie urbaine porteuse d’un renouveau, d’une nature sauvage refaisant surface, habillant les sculptures. Les escaliers : temple de verdure pour les dieux et les déesses en mouvements, amusements en bacchanales nocturnes, espaces pour descentes ludiques et autres processions verdoyantes.
– Du 26 au 29 septembre Igor hagard, un sacre ferroviaire, Pierre Sauvageot (FR)
Écoutez la gare comme vous ne l’avez jamais vue ! Le Sacre du printemps enregistré par un orchestre de locomotives, de voyageurs et d’écume. du 26 au 29/09, gare Saint-Charles, voie N Comment faire sonner une gare en pleine activité, au milieu des voyageurs et des mouvements de train ? Sur des fauteuils d’écoute installés sur le quai, les auditeurs sont plongés dans un bain sonore : une réorchestration du Sacre du printemps d’Igor Stravinsky. La partition originale est respectée, mais tous les instruments de l’orchestre symphonique ont été remplacés par des sons de l’ailleurs : rumeurs ferroviaires, signaux sonores, vagues et mouettes, instruments extra-européens, gouttes et tonnerre, paroles polyglottes, touches radiophoniques… Ou comment revisiter une œuvre majeure, un monument qui fit scandale il y a exactement cent ans, à travers un voyage immobile pour auditeurs d’aujourd’hui. Pas de voyage sans un peu de lecture, de mots croisés. Des extraits de La Prose du transsibérien et de La petite Jehanne de France, écrit par Blaise Cendrars également en 1913, dialoguent, et jouent des correspondances dans les stations.
Jeudi 26 et vendredi 27 septembre à 19h, 20h30 et 22h; samedi 28 septembre à 15h, 17h, 19h, 20h30 et 22h; dimanche 29 septembre à 15h, 17h et 19h
– Du 26 au 28/09 à 20h30 et 22 heures escalier monumental de la gare Saint-Charles Stars on stairs duos/Embrouille chorégraphique, Jany Jérémie (FR)
Sampling chorégraphique à partir des 5 duos de Guy Carrara, Jany Jérémie, Lidia Martinez, Aline Nari et Ali Salmi. Cinq auteurs d’horizons artistiques et géographiques différents, Guy Carrara, Jany Jérémie, Lidia Martinez, Aline Nari et Ali Salmi, ont créé chacun un duo dédié à l’escalier urbain.
À partir des partitions des cinq créations, Jany Jérémie a réalisé un sampling chorégraphique, une mise en perspective, une sorte d’embrouille…
Du jeudi 26 au samedi 28 septembre à 20h30 et 22h escaliers de la gare Saint-Charles à Marseille
–Du 26 au 28/09, université Aix-Marseille, Faculté des sciences, campus Saint-Charles (place Victor-Hugo) Flat, Rodrigo Pardo (B, AR) – Théâtre vertical, le monde intérieur d’un homme en suspension.
Flat est l’histoire d’un homme se réveillant un jour avec le sentiment que sa vie a été renversée. Va-t-il œuvrer à remettre les choses en place ou apprend-il à lutter contre la gravité ? Est-ce qu’une troisième perspective est possible ? Inspiré des contes surréalistes de J .L .Borges et du « réalisme magique », mouvement littéraire d’Amérique latine, la pièce s’appuie sur une proposition esthétique radicale : une installation placée à la hauteur du troisième étage d’un immeuble, dans laquelle évolue un performeur, à quatre-vingt-dix degrés, jouant sur une modification immédiate de la perception de la réalité. La façade de l’université Saint-Charles, derrière la gare, devient le support de l’appartement reconstitué de cet homme dont on entend le monologue intérieur d’en bas. Avec Flat, Rodrigo Pardo crée un décor qui nous emmène dans une narration saisissante, une mise en abyme de nos peurs contemporaines avec ce théâtre joué à la verticale, sur un mur de la ville. Un voyage dans les profondeurs de la surface.
Du jeudi 26 au samedi 28 à 20h30 et 22h
– Du 26 au 29/09, visites guidées au départ du square Narvik, et en continu, le musée de plein air. Streetwalker Gallery, Ljud Group (SL)-Le quartier de la gare en galerie d’art contemporain.
Attention, ceci est une œuvre d’art ! Le collectif slovène Ljud group nous emmène pour une visite insolite de la ville. La promenade nous invite à regarder les objets du quotidien comme des œuvres d’art. Tour à tour hilarante, poétique et réflexive, cette visite guidée joue sur notre perception immédiate de la ville. Un commissaire d’exposition fictif guide les spectateurs en leur présentant des détails de l’espace urbain comme des œuvres d’art d’artistes existants ou imaginaires, amenant le public à débattre sur l’art contemporain. La galerie présente tout type d’art, de la sculpture à la peinture, de l’installation interactive à la performance inattendue, surprenant les passants. La frontière entre réalité et fiction se brouille, la ville devient une œuvre d’art totale, les passants y devenant les interprètes. Les galeries Streetwalker sont réalisées par les membres de la compagnie Ljud, en collaboration avec des artistes et habitants locaux participant à la découverte des œuvres d’art et à la mise en place des visites. Chacune des galeries vient enrichir la collection Streetwalker générale, composée de toutes les « villes-galeries ».
jeudi 26 et vendredi 27 septembre à 17h et 19h ; samedi 28 et dimanche 29 septembre à 14h30, 16h30, 19h. Gare Saint-Charles, départ square Narvik
–Projections à Noailles (place de la Halle Delacroix) le 25/09 ; puis à Belsunce (place Louise Michel) du 26 au 29/09
La beauté c’est ta tête, ZimmerFrei (IT, B)-Ciné-vue sur Marseille traversant les vies d’habitants de Noailles, documentaire complétant la série Temporary Cities, portraits de villes européennes. ZimmerFrei observe à travers l’objectif d’une caméra les « villes temporaires » en train de changer de peau et parfois d’âme. Temporary Cities est une série de documentaires singuliers, constituant une véritable collection de portraits urbains, notamment dans le cadre du réseau IN SITU : Bruxelles, Copenhague, Budapest et désormais Marseille, entre autres. À partir de récits collectés auprès d’habitants ou d’usagers, ZimmerFrei construit une fiction à la fois personnelle et collective en rendant perceptibles les murs invisibles qui traversent la ville, au-delà de la séparation entre espaces publics et territoires privés. Le tournage prend la forme d’un point d’écoute des narrations citoyennes, où la grande rénovation urbaine joue le rôle d’un décor de fond tandis que dans les ruelles se joue le pari d’écrire l’histoire de tous les jours. Les personnes rencontrées deviennent co-auteurs du film avec leur récits. À Marseille, Temporary Cities a trouvé son épicentre au cœur du quartier de Noailles. En avant-première, La beauté c’est ta tête sera projeté parmi les habitants, en plein cœur de Noailles.
Mercredi 25 à 20h30, Noailles, place des Halles Delacroix (angle rue Vacon et rue de Rome); du jeudi 26 au samedi 28 septembre à 20h30 et 22h, place Louise Michel
– Du 26 au 29/09, gare Saint-Charles, quai M-L Fare Thee Well, Dries Verhoeven (NL) – Installation pour un spectateur pour dire adieu à ce qui ne reviendra plus.
L’artiste néerlandais Dries Verhoeven nous invite avec cette installation à dire adieu à ce qui ne reviendra plus, ce qui est sur le point de disparaître, fragments perdus de nos civilisations. Le spectateur lit à travers la lunette d’un télescope les mots d’adieu, quelque part au loin, dans un paysage renversé, sur un air d’opéra de Haëndel. Un requiem visuel pour notre époque, une élégie de la dystopie en ces temps de crise. Entre distance et proximité, sphère publique et intimité, une douce mélancolie s’imprègne du visiteur de ce spectacle-installation saluant la mémoire de notre époque, dans un rituel nouveau, entre deux mondes.
Jeudi 26 et vendredi 27 septembre de 17h à 23h, samedi 28 septembre de 15h à 23h, dimanche 29 septembre de 15h à 20h. Durée : 13 minutes
– Les 27 et 28/09, lieu de départ secret (gare Saint-Charles), billet à retirer le jour même au point info Métamorphoses à la gare (2€ pour titre de transport)
Deblozay, Rara Woulib (FR) – Voyage musical urbain sur le rythme du rara haïtien, destination inconnue…
Des ombres dansent à un carrefour, on saisit un rire au coin d’une rue, on sent leur présence derrière un mur. Lentement, elles s’emparent du béton, le rythme syncopé de leurs tambours et les mélodies enivrantes de leurs trompes nous transportent de l’autre côté… Deblozay (« désordre » en créole haïtien) est un cheminement à travers la mémoire de la ville et de ses habitants. Les guédés, mystérieux revenants, nous emmènent à la recherche des traces du passé. Défricher les chemins de traverse, ouvrir les portes condamnées, explorer certains lieux à des heures interdites, révéler des patrimoines cachés : tel est le mode opératoire de ce joyeux « désordre ». Objet théâtral hybride, Deblozay nous emmène à la redécouverte des lieux oubliés de la ville, à rendre visible ce qui, au quotidien, reste invisible, dans ce court intervalle de rêve. Voyage insolite de plusieurs heures vers une destination inconnue, Rara Woulib nous emmène pour ce Deblozay marseillais à travers une épopée secrète, au cœur de la nuit.
Vendredi 27 et samedi 28 septembre à 20h lieu de départ secret (indiqué sur le billet) durée : 4h
– Les 28 et 29/09, Stars on stairs/D-E-F-I-S : escalier monumental, gare Saint-Charles
« L’ai-je bien descendu ? » demandait Mistinguett qui avait emprunté à la marseillaise Gaby Deslis l’exercice de style. Qui n’a jamais rêvé d’avoir sa minute de gloire ? La descente d’escalier est un classique du genre : le music-hall en a fait une figure incontournable, le cinéma lui a rendu hommage à maintes reprises. Jany Jérémie invite tous les descendeurs d’escaliers qui s’ignorent à se livrer à cet exercice : sportifs, danseurs, accrobates, bikers, challengers de tous horizons… Tout au long de l’année 2013, les rendez-vous dans les escaliers permettent d’évaluer la pente, de proposer des idées, afin que chacun compose ensuite sa descente libre, sportive ou romantique, drôle ou acrobatique, virtuose ou émouvante, bruyante ou silencieuse, lente ou rapide, spectaculaire ou musicale.
Samedi 28 et dimanche 29 septembre de 15h à 18h, escalier monumental, gare Saint-Charles. Les 28 et 29 septembre 2013, c’est à vous de jouer : les escaliers de la gare Saint-Charles deviennent le théâtre de vos descentes d’escaliers… En solo, duo ou trio, durant 1 à 3 minutes, venez nous étonner, venez vous étonner !