Les chenilles processionnaires, qui sévissent d’habitude au printemps sont déjà de retour dans certains départements, comme le Var. Une sortie précoce due aux températures clémentes observées dans certaines régions. Ces petits insectes représentent un véritable danger pour nos compagnons à quatre pattes. La Centrale Canine appelle tous les propriétaires de chiens à redoubler de vigilance.
Un risque de nécrose de la langue en quelques heures
Leurs poils urticants constituent un réel risque, car ils libèrent une protéine toxique, la thaumopoéine qui peut provoquer des allergies, voire des nécroses de la langue en seulement quelques heures. Les chiens y sont particulièrement exposés, la protéine peut se déposer sur leur museau et leur
langue lorsqu’ils reniflent ou prennent un bout de bois en bouche. Ce contact avec les poils urticants peut entraîner une irritation des yeux et du museau, une forte salivation, une langue enflée, des difficultés à respirer, une perte d’appétit et des vomissements. Pour aider les propriétaires de chiens (et ils sont nombreux : un tiers des Français en possèdent au moins un 1), à protéger leurs chiens, Alexandre Balzer, vétérinaire et président de la Centrale Canine met à leur disposition ses conseils et recommandations :
• Éviter de promener son chien dans les parcs ou forêts fortement infestés, notamment lorsque les chenilles sont visibles au sol.
• Retirer avec un sécateur ou un échenilloir les nids présents dans les jardins en hiver avant que les chenilles ne redescendent, puis brûler les nids en prenant les mesures de sécurité nécessaires.
• Rincer abondamment la bouche et les babines de l’animal.
• Empêcher le chien de boire ou manger.
• Emmener en urgence le chien chez le vétérinaire si des symptômes se développent ou persistent.
• Ne surtout pas toucher son chien à mains nues et porter des gants, car les poils sont aussi urticants pour l’être humain.
Reconnaître les symptômes chez le chien
Démangeaisons, gonflement rapide de la langue et des babines, salivation, vomissements… Les symptômes sont bien souvent cutanés mais peuvent aussi provoquer des difficultés respiratoires. Chez le chien, c’est la langue et les muqueuses buccales qui sont principalement touchées. Si le gonflement de la langue est très important, il peut parfois provoquer la mort du tissu, c’est-à-dire une nécrose. Bien souvent, une amputation de la zone touchée est nécessaire.
Reconnaître les chenilles processionnaires
Il existe deux types de chenilles processionnaires, celles du pin et celles du chêne. La chenille processionnaire du pin est un insecte roux, quant à celle du chêne, elle est grise argenté. Les deux espèces mesurent en moyenne 4 à 5 cm et se déplacent en file indienne, ce qui est à l’origine de leur nom. Les chenilles processionnaires sont fortement velues et sont couvertes de poils urticants sur toute la longueur de leur dos. Lorsqu’elles se sentent menacées, elles lâchent leurs poils urticants. Ces derniers sont ensuite transportés par le vent.
Les régions touchées
Malheureusement les chenilles processionnaires sont présentes sur tout le territoire français. La plus répandue est la chenille processionnaire du pin, on la retrouve principalement dans les Landes et le bassin méditerranéen. Le Massif central et le Nord-Est en sont épargnés. Ces nuisibles font leur apparition au printemps, de mars à mai et s’attaquent à diverses espèces de pin, sapins et cèdres. Certains facteurs climatiques, comme des hivers moins rigoureux, ont favorisé l’extension géographique de la chenille vers le nord et des régions normalement indemnes. Quant à la chenille processionnaire du chêne, elle infeste les chênes des forêts et parcs.