Marseille concert à l’Opéra. La pianiste Dana Ciocarlie illumine Schumann

Dans sa présentation du concert Schumann donné par la pianiste Dana Ciocarlie dans le cadre des matinées de Marseille Concerts à l’opéra le musicologue Olivier Bellamy est longuement revenu sur la singularité du compositeur allemand né en 1810 et mort en 1856. « Nourri de Bach, incarnant le romantisme allemand dans son essence même, Schumann possède une imagination folle. Ça va vite dans sa tête…ça va à toute allure et il y a quelque chose de très féminin dans son écriture, et ce n’est donc pas un hasard si beaucoup de pianistes femmes se sentent en osmose avec sa musique. Ainsi Dana Ciocarlie en fait partie et c’est avec un plaisir immense que nous l’accueillons en cette matinée pluvieuse bien dans l’esprit du romantisme».

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Dana Ciocarlie artiste généreuse et pianiste de haut vol. (Photo Marseille Concerts)

Les scènes d’enfants ne sont pas des pièces enfantines

Au programme trois œuvres majeures où Schumann s’impose comme l’homme du développement. Les « Scènes d’enfants » tout d’abord qui ne sont en rien des pièces enfantines mais celles d’un homme qui se souvient de ses jeunes années. Ainsi, les Kinderszenen sont un appel à redécouvrir le monde avec le regard enchanté de notre enfance… Avec au centre ce chef-d’œuvre qu’est « Rêverie » un des morceaux fétiches de Vladimir Horowitz et qu’ont magnifié Martha Argerich, Catherine Collard ou les regrettés Radu Lupu et Nelson Freire. Puis ce seront les « Papillons » op.2 où, là encore, Dana Ciocarlie se montrera précise, inspirée.

Notons que Schumann a réutilisé quelques thèmes de « Papillons » dans sa composition ultérieure, le «Carnaval op.9» donnée en fin de concert. Le thème de la valse principale du premier mouvement dans «Papillons» étant repris dans la section «Florestan». Il est également repris dans la dernière section nommée «Marche des Davidsbündler Contre les Philistins». La Danse du Grand-Père apparaît aussi dans la section finale, avec l’inscription «Thème du XVIIe siècle». Tout ici est fluidité et magie. Olivier Bellamy dans son introduction au récital a cité Brigitte Engerer affirmant que « la principale qualité d’un artiste, c’est sa générosité. » Ainsi peut-on reconnaître donc en Dana Ciocarlie, pianiste spécialiste du répertoire romantique qu’elle est de toute évidence… une artiste.

Jean-Rémi BARLAND

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