Publié le 24 octobre 2019 à 19h11 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h23
Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a ouvert, ce mardi 22 octobre, le Forum de l’eau à l’Hôtel de Région en présence de Philippe Vitel, vice-président de la Région en charge de l’identité régionale, des traditions et des relations entre la Défense et la Région, Président de l’Agora, et Éliane Barreille, vice-présidente de la Région en charge de la ruralité et du pastoralisme. Dans ce cadre, le président de la Région a signé une convention avec l’Agence de l’eau et a présenté la Charte régionale de l’eau, dont l’objectif est de garantir durablement l’accès de tous à l’eau en région Sud à l’horizon 2030.
«L’eau représente un enjeu vital pour les populations. Alors que l’on nous prédit que d’ici à 2025, les deux tiers de la population mondiale manqueront d’eau, nous devons redoubler d’effort et continuer de nous mobiliser à notre échelle pour préserver cette ressource précieuse». Dès l’ouverture du Forum de l’eau Renaud Muselier, insiste sur la gravité des enjeux en matière d’eau et souligne la pertinence de l’intervention régionale dans ce domaine. Il rappelle que le 9 juillet 2018, le décret confiant à la Région Sud les missions d’animation et de concertation dans le domaine de la gestion et de la protection de la ressource en eau et des milieux aquatiques a été publié dans le Journal officiel. Une nouvelle compétence qui «conforte le positionnement de la Région dans sa politique environnementale ambitieuse». Citant notamment le vote d’un grand Plan Climat « Une COP d’avance » articulé autour de cinq axes et se déclinant en 100 mesures concrètes. «Près de 25 % de notre budget d’intervention soit plus de 450M€ en 2019 sont consacrés à ce Plan. D’ici à la fin du mandat, cette proportion aura atteint plus d’un tiers. Ce Plan est bien plus qu’une liste de mesures, il est le reflet d’une prise de conscience collective, d’un besoin de la population de manger mieux, de respirer mieux, de vivre mieux», explique-t-il.
«La préservation de l’eau est un axe fort de notre Plan Climat»
Renaud Muselier, précise que «la préservation de l’eau est un axe fort de notre Plan Climat. Nous savons combien notre territoire est vulnérable, et le lien étroit qu’il existe entre le réchauffement climatique et la pénurie d’eau. Que ce soit pour un usage domestique, industriel ou agricole, cette ressource devient l’or bleu de demain.» Avec cette nouvelle compétence, la Région favorise l’animation entre les différents Établissements Publics Territoriaux de Bassins présents sur la région ainsi qu’avec l’État et l’Agence de l’eau. Notre action commune avec l’Agence de l’eau est primordiale sur le sujet». La convention signée entre la Région Sud et l’Agence de l’eau identifie les thématiques sur lesquelles ces deux entités ont vocation à faire converger leurs politiques d’intervention : gouvernance, animation, biodiversité, gestion quantitative de la ressource en eau, pollutions diffuses agricoles, mer et littoral. «Cette collaboration doit être renforcée et permettra de rendre nos actions plus efficaces, plus lisibles et plus visibles». Et de mettre en exergue la politique conduite en matière d’eau. Sur la gestion des cours d’eau, l’intervention de la Région vise à développer des projets structurants d’aménagement notamment dans le Straddet (Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires) ainsi que de restauration des cours d’eaux, protection de la biodiversité aquatique, valorisation des milieux aquatiques. Quatre millions d’euros y sont consacrés en 2019. Et, afin de gérer au mieux la ressource en eau, «la Région a élaboré un Schéma régional de la ressource en eau décliné dans une Charte régionale de l’eau et dans la mise en œuvre d’une instance de gouvernance régionale « Agora », composée de 100 représentants des acteurs de l’eau du territoire et présidée par Philippe Vitel». Une stratégie qui se décline dans le soutien des actions innovantes d’adaptation au changement climatique sur la ressource en eau et de préservation des eaux souterraines. 250 000€ y sont consacrés en 2019.
5 M€ sont consacrés en 2019 à l’hydraulique agricole
Renaud Muselier signale également: «Nous accueillerons en juin 2020 le Congrès mondial de la biodiversité (UICN). La ressource en eau est indispensable pour développer cette biodiversité, et nous valoriserons les 46 000 kilomètres de cours d’eau, dont près de la moitié est classée en réservoirs de biodiversité. 6 % du territoire régional sont classés en zones humides dont certaines d’importance majeure au niveau national voire international.» Concernant l’hydraulique agricole, 5 M€ sont consacrés en 2019 à l’extension des réseaux, les travaux de restauration et de modernisation des ouvrages d’hydraulique agricole. «Alors que la Société du Canal de Provence, en collaboration avec la Région, s’est engagée dans un Plan Pluriannuel d’Investissement 2018-2038 à hauteur de 580M€ afin de développer l’hydraulique agricole sur l’ensemble de la région.» Ce Plan Pluriannuel d’Investissement comprend notamment un projet d’envergure pour la viticulture dans le Var, l’aménagement du plateau de Valensole dans les Alpes-de-Haute-Provence, les aménagements sur le Calavon Sud Luberon dans le Vaucluse. Au terme de ce Plan Pluriannuel d’Investissement, ce sont 27 000 hectares agricoles supplémentaires qui seront sécurisés en termes d’accès à la ressource en eau. Renaud Muselier poursuit sur la gestion de la sécheresse: «L’année 2019 a été marquée par une sécheresse au niveau national mais encore plus au niveau régional. Les impacts se sont fait ressentir sur la biodiversité des cours d’eau du fait d’étiages sévères. De nombreux arrêtés départementaux « sécheresse » ont été déclenchés. La maille territoriale des Régions est la mieux appropriée pour gérer les enjeux de sécheresse et permet de mettre en place une approche stratégique, de planification, et de connaissance fine des territoires». A ses yeux la coordination à l’échelle des grands bassins est nécessaire «et les échanges que nous avons avec le Comité de Bassin, présidé par Martial Saddier, sont cruciaux pour mobiliser les territoires et relever les défis du changement climatique liés à l’eau». Enfin, sur la gestion des risques naturels et la prévention des inondations, «nous mettons en œuvre une politique active de prise en compte du risque naturel, dont le principal objectif réside dans la protection des biens et des personnes. Nous lions ainsi notre politique de prévention des risques à notre compétence d’aménagement du territoire en donnant les moyens aux collectivités locales de rendre compatible l’occupation humaine avec les phénomènes naturels». La loi NOTRe a transféré la compétence des risques et inondations aux intercommunalités, «la Région ne contractualise donc pas de nouveaux Programmes d’Action de Prévention des Inondations. Toutefois, je reste très attaché à nos engagements, et nous honorerons les Programmes d’Actions de Prévention des Inondations que nous avons votés».
Michel CAIRE