Publié le 29 octobre 2019 à 17h45 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h24
La 7e édition de Dream City vient de se clôturer ; elle s’est appuyée sur tous les principes et forces des éditions précédentes et a également ouvert plusieurs nouvelles portes. Plus que jamais les créations artistiques ont bénéficié de la méthodologie de base que Selma et Sofiane Ouissi ont inventée dès la création du festival en 2007. Que ce soient le chorégraphe Ben Fury et les danseurs de «Crossover», ou Radouane Mriziga et Sondos Belhassen dans «Ayur », ou l’artiste visuel Atef Maatallah et son équipe de transformation urbaine sur la place El Kachekh, ou encore les jeunes artistes tunisiennes Mira Hamdi et Nour Riahi : toutes et tous ont pu développer leur travail dans la durée, sur plusieurs années, accompagné(e)s par l’équipe de L’Art Rue qui a tissé des liens étroits entre artistes et territoires. D’autres artistes étaient de retour et ont pu renforcer et approfondir les étapes de leur travail montré déjà lors de Dream City 2017 : Jozef Wouters, Boyzie Cekwana, ou Malek Gnaoui. Tous les trois viennent de partager des projets nourris depuis 2016 par la Médina et son histoire récente ou plus ancienne, en évoquant aussi des questions politiques et de citoyenneté très contemporaines. « Rare, très rare, sont aujourd’hui les plateformes artistiques qui offrent des temps d’immersion et de création très longs. Dream City fait exception et nous sommes persuadés que l’avenir de ce festival réside dans ce pas de côté.»
Les jeunes tunisiens en force
Les jeunes tunisiens étaient là en force : dans les créations «IMedine» de Serge-Aimé Coulibaly, qui mettait en scène 16 jeunes de la Médina, ou «Khouyoul», présentée au 4e Art, après une tournée en Belgique et qui réunit sur scène musiciens, danseurs et enfants dans un spectacle d’une rare sensibilité. Dans le cadre des Ateliers de la Ville Rêvée aussi, où des jeunes tunisiens ont travaillé sur un Manifeste autour des grandes questions sociétales d’aujourd’hui, accompagnés par Chaima Bouhlel, Soumaya Ben Cheikh, Adnen Al Ghali et Eric Corijn. Et la parole a circulé dans la cité dans le cadre de plusieurs autres créations et dispositifs, dont «El Miad», un rendez-vous journalier avec les citoyens tunisiens, autour de questions artistiques et politiques urgentes. Tania El Khoury, Adeline Rosenstein, Thomas Bellinck, Ana Pi, et Marwa Arsanios ont partagé des projets artistiques très personnels, d’une grande force politique, en explorant des formes très diverses -l’installation sonore, le théâtre documentaire, la conférence dansée, la vidéo. Avec Matthieu Barreyre, Saeed Al Batal et Ghiath Ayoub, et Eric Baudelaire, a été présenté le travail de cinéastes singuliers et novateurs.
Chaque spectateur a créé son propre parcours
La danse, la fête et la musique étaient partout : au QG avec Popytirz Khey, Ratchopper, Maroua Jaziri ou Khaled Mrabet, au Presbytère Sainte-Croix avec Floy Krouchi, à la Hafsia avec Zied Zouari et Jupiter & Okwess, phénomène de Kinshasa qui a mis le feu dans ce quartier. Et partout dans la Médina, pendant toute une semaine, grâce à «Transe» d’Amir ElSaffar et ses 12 musiciens venus de toute la Tunisie et du Mali pour explorer des connections musicales aussi anciennes que contemporaines, à partir de la musique Stambeli. Chaque spectateur a créé son propre parcours singulier et autonome, un temps fort de 10 jours a permis un rythme et une respiration toute autre, et plus que jamais des liens ont été tissés avec des quartiers autour de la Médina. Mais c’est la Médina qui reste le territoire de cœur et au cœur de Dream City, pas par nostalgie, mais en préparant l’avenir : pas comme décor touristique, mais comme ville sanctuaire où tous les Tunisiens et les enjeux de demain se croisent et créent des espaces partagés indispensables. «Merci d’avoir été avec nous, et sachez que les préparations pour 2021 ont déjà commencé !»
La 7e édition de Dream City en chiffres -10 jours de festival et 2 week-ends : performance, danse, théâtre, musique, cinéma, expositions, rencontres -14 Créations contextuelles – 9 productions de L’Art Rue – 5 coproductions -33 propositions artistiques – 201 représentations – 138 représentations sold out – 29 lieux -19 900 spectateurs – 8 576 spectateurs sur les 17 œuvres payantes – 11 324 spectateurs ayant assisté aux 19 propositions gratuites -259 artistes venus de 15 pays (Tunisie, Belgique, Maroc, Burkina Faso, Afrique du Sud, USA, France, Irak, Palestine, Mali, Liban, Syrie, Italie, Brésil, Congo) et 28 villes. -131 artistes, performeurs et collaborateurs artistiques tunisiens -170 Bénévoles -270 enfants ayant participé à Kharbga City -26 ateliers, rencontres, conférences et rendez-vous autour de la programmation |
Vidéo réalisée par Ramy Jarboui / Images : Pragma Studio