Publié le 7 novembre 2019 à 10h10 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h24
Après Paris et le Grand Palais, c’est sur l’esplanade du J4 et à bord d’un Ferry estampillé Corsica Linea que se tiendra du 14 au 16 novembre, la deuxième édition de l’Usine Extraordinaire. Un événement au rayonnement national, porté ici par Industries Méditerranée et destiné à mieux faire connaître le monde industriel afin de susciter des vocations parmi les jeunes.
On appelle cela l’inadéquation entre l’offre et la demande, et le monde de l’industrie ne sait que trop ce que cela signifie. A l’échelle de Provence-Alpes-Côte d’Azur en effet, «les patrons du secteur secondaire envisageaient en 2019 de recruter quelque 120 000 personnes», rappelle Jean-Luc Chauvin, président de la CCI Marseille Provence. Oui, mais… mauvaise image oblige, ça ne séduit pas la jeunesse. Les fédérations professionnelles à l’échelle du pays ont beau chanter sur tous les tons que l’usine a changé, qu’elle est moderne, propre, connectée, bref, qu’elle s’est réinventée loin, bien loin de Germinal, cela reste pour l’heure peu audible. Alors, pour marquer les esprits, il faut plus que des mots. Cela nécessite des actes, de la démonstration, bref : les entreprises industrielles doivent s’ouvrir au public. Cela tombe bien, c’est un peu l’esprit de « l’Usine Extraordinaire », qui s’implantera sur l’esplanade du J4 du 14 au 16 novembre. L’événement, né dans l’esprit de Bruno Grandjean, patron d’une ETI nommée Redex, est destiné à mieux faire connaître ce monde-là au grand public. «La problématique est culturelle, il fallait donc trouver une solution qui le soit aussi», explique ce dernier, présentant donc cet événement « gratuit, ouvert, inclusif, généreux». On se situe donc dans le ludique, pour séduire le chaland… surtout les jeunes, puisqu’il s’agit bien de parier sur l’avenir, en leur démontrant que les carrières peuvent être sympathiques, dans le monde de l’industrie. «A l’échelle régionale, ce sont 424 000 emplois, directs et indirects. Mais aussi des professions qui recrutent, dans lesquels on peut évoluer et qui sont payés en moyenne 37% de plus que les autres métiers », martèle encore Jean-Luc Chauvin.
Réalité virtuelle, visites, présentations, simulation
Ainsi, quelque 9 000 collégiens et lycéens, sont attendus tout au long de ces trois jours. «Et on les a déjà», précise Christine Baze, présidente d’Industries Méditerranée, porteuse du projet in situ. 1 000 apprentis seront par ailleurs présents, ainsi que «150 élèves ingénieurs de différentes grandes écoles, venus pour encadrer les jeunes», précise Thierry Chaumont, président de l’UIMM. Outre les scolaires, l’objectif est «d’attirer entre 20 000 et 30 000 visiteurs». Concrètement, 73 entreprises partenaires de l’événement -du grand groupe, à l’instar d’EDF, de Sartorius, Total, RTE, Airbus, à la PME. De grands projets structurants comme Iter seront également présents et ils vont montrer leur savoir-faire et parler de leurs métiers. Ce, via 90 présentations de professions, conférences, plateformes de réalité virtuelle, immersions par le biais de la simulation… On pourra par exemple «devenir gestionnaire d’un réseau électrique», illustre Jacques-Thierry Monti, délégué régional EDF. Ou encore, explorer l’un des ferries de Corsica Linea, explique de son côté Pasquine Albertini, responsable de communication de la compagnie. «Même quand on vit au bord de la mer, on ne pense pas forcément à faire carrière dans le maritime. Alors qu’il offre de multiples débouchés, non seulement en mer mais aussi en sédentaire». La CCIMP, partenaire également, contribuera à l’événement via la présentation, sous forme ludique, de l’industrie en région. Bref, trois jours pour faire passer le message. « L’industrie, ce sont des métiers nobles, des lieux de méritocratie. Elle demeure une solution aux enjeux actuels. Car produire en France, c’est bon pour la planète : nous travaillons avec des usines de plus en plus sûres et de plus en plus propres», enfonce le clou Bruno Grandjean. Excepté lorsque certaines usines rouennaises partent en fumée… Mais il est vrai que Lubrizol n’est pas française, et que les décisions relatives aux dépenses d’investissement de cette dernière ne se prennent sans doute pas sur le sol hexagonal. Tout de même, le grand public opère-t-il ce genre de distingo ? Forcément, une catastrophe telle que celle-ci risque d’entraver la volonté de communiquer du monde industriel…
Attirer les grands événements
Il est à noter enfin que cette deuxième édition, après un lancement l’an dernier au Grand Palais, dans la Capitale, s’organise donc à Marseille. Cela démontre que l’on «reconnaît l’histoire industrielle de Marseille Provence, mais aussi que l’on a la capacité à attirer les grands événements sur le territoire », se félicite Jean-Luc Chauvin. Ce n’est pas un vain mot, explique de son côté Thierry Chaumont. «Certains dirigeants du territoire étaient venus l’an dernier à Paris pour participer à la première édition de l’événement, il s’étaient dit que ce serait bien de pouvoir l’attirer chez nous. Et lorsque Bruno Grandjean s’est exprimé sur son désir de voir une future édition s’expatrier dans le Sud, nous avons décidé d’être proactifs», raconte-t-il. Les acteurs du territoire se sont fédérés autour d’Industries Méditerranée, qui a donc porté le projet. Et visiblement, le détail de ce dernier, présenté à Bruno Grandjean, a su faire mouche. Mais il faut dire que localement, on dispose d’une belle force de frappe, puisque, c’est une spécificité du territoire, le bassin d’activités est très diversifiée. « Nous représentons un regroupement structuré de plusieurs filières, cela n’existe pas ailleurs», précise de son côté Christine Baze, présidente d’Industries Méditerranée. Filières qui se sont par ailleurs fédérées en finançant 85% de cet événement, dont le montant est évalué à 3M€.
Carole PAYRAU
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